2022-06-09
Va falloir faire le lien à moment donné entre les pénuries et le dérèglement de la machine économique qu’on appelle le capitalisme.
La récréation est finie.
La joyeuse surconsommation stimulée par une publicité omniprésente pour permettre l’expansion sans fin et sans remord de la production et des profits, fût-ce par nécessité de survie économique, il va falloir s’apercevoir que c’est une impasse, un suicide par injections répétées dont on risque de ne pas se réveiller.
Je n’en peux plus de vivre dans cette société en overdose constante de croissance. Les soubresauts de ce grand corps malade m’entraînent dans une agonie collective d’autant plus affolante que peu de nous en sont conscient·es : on a beau le dire, l’écrire, le crier, le manifester dans les rues, rien ne change. Quelques grands bonzes opinent gravement dans des conférences internationales avec un petit couplet sur les écarts de richesse inacceptables et la nécessaire révolution verte, puis retournent nourrir le monstre : offre d’achat sur Twitter, investissements dans Bay du Nord, fière liste de milliardaires philanthropes, boursicoteurs sur le prix du blé quand 200 millions de personnes crèvent de faim, promenade avec des yatchs de 180 mètres (590 pieds !) sur des océans où on va bientôt rouler sur des billes de plastique plutôt que flotter sur l’eau. L’Amazonie brûle, les Africains crèvent de faim, le dixième des gens des pays riches croupissent dans la misère, la température monte…
… mais la machine économique tourne, tourne, produit, vend, prête, exploite, délocalise, hypothèque, spécule. Les GES s’accumulent, invisibles. Les abeilles disparaissent. Les tempêtes arrachent les poteaux d’Hydro. Les marées érodent des terres et chassent des populations. Les inondations détruisent des vies et des maisons. Pendant que des PDG au Québec ont gagné autour de 15 M $ l’année dernière, ce qui veut dire 8 242,00 $/hre, on chipote pour un salaire minimum qui vient juste de monter à 14,25 $/hre. Ne parlons pas des 3 milliards de personnes sur la planète qui vivent avec moins de 5 $ par jour.
Est-ce que c’est ça, un bon système économique ? (Chut, ce système s’appelle le capitalisme, mais on n’a pas le droit de le dénigrer sous ce nom).
Comment, comment favoriser la prise de conscience de la population alors que les décideurs politiques changent le sens des mots au lieu d’affronter les problèmes, que les décideurs économiques sont incapables de maîtriser leur tourbillon incontrôlé de croissance, que les marchands de culture travestissent tous les enjeux vitaux en concours de popularité de réalités augmentées ?
Tu vas voter pour la CAQ, toi ? Tu vas sérieusement donner encore 100 % du pouvoir à un parti fier d’être content d’être populaire (et insignifiant) ? L’as-tu entendu se taire sur les injustices, le vois-tu étaler son option écologique dans un bitube sous-fluvial, comprends-tu qu’il stigmatise les immigrant·es pour dissimuler son incapacité à offrir un projet de société ?
Outre les fichues guerres qui déchirent les corps, les cœurs et les territoires, il y a deux grands défis qui pèsent sur la planète : l’écologie et les migrations humaines. Au Québec, l’actuel et probablement futur gouvernement n’a rien à cirer des premières, pense encore que la deuxième va se résoudre dans l’électricité verte et considère les troisièmes seulement comme potentiel de main d’œuvre francophone.
C’est ça, ta vision politique du bonheur ?
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