D’entrée de jeu, il est important de préciser que les élèves HDAA, au nombre de 179 656, ne génèrent pas tous un financement supplémentaire particulier. Seuls les élèves handicapés sont financés à la déclaration, ce qui fait que les 143 000 élèves en difficulté d’apprentissage ou ayant un trouble du comportement ne procurent aucun financement supplémentaire à une commission scolaire, étant entendu que chacune d’entre elles reçoit une aide globale pour les élèves DAA qui ne tient pas compte de leur nombre ou de leur reconnaissance. Il est donc complètement faux de prétendre qu’il peut être payant de les reconnaître.
Au Québec, trois conditions sont nécessaires pour identifier un élève handicapé. La première est que les parents de l’élève aient obtenu un diagnostic d’une équipe multidisciplinaire comprenant généralement un médecin spécialiste. La deuxième est que cet élève ait des limitations fonctionnelles. La troisième spécifie que l’élève a absolument besoin de soutien, physique ou humain, pour fonctionner en milieu scolaire. Pour obtenir du financement particulier, toutes les commissions scolaires doivent prouver l’existence de ces trois conditions, ce qui représente une charge bureaucratique impressionnante pour le personnel professionnel qui ne suffit plus à la tâche.
Se concentrer sur le besoin réel des élèves
Renier l’identification de 37 000 élèves handicapés pour faire des compressions est loin d’être la solution. « Avant même d’être diagnostiqués, ces élèves éprouvent des difficultés bien réelles, qui nécessitent qu’on les aide. Ce qui importe, c’est que le bon diagnostic et l’identification des limitations fonctionnelles leur permettent d’obtenir le service approprié et que les professionnelles et professionnels soient en nombre suffisant pour apporter cette aide indispensable à la réussite », déclare Johanne Pomerleau, présidente de la FPPE-CSQ.
C’est pourquoi la FPPE-CSQ demande l’ajout de 600 postes professionnels à temps plein dans le cadre des négociations pour le renouvellement de ses conventions collectives. Dans ses interventions auprès du MELS, elle demande aussi qu’on allège le processus administratif de validation des clientèles HDAA pour que les professionnelles et professionnels puissent se concentrer sur le suivi des élèves et non seulement sur leur diagnostic.
« Est-ce que les services directs aux élèves vont encore une fois être les victimes des prochaines compressions au ministère de l’Éducation ? Est-ce que le MELS propose
de laisser tomber les plus vulnérables des enfants du Québec ? L’austérité aveugle du gouvernement n’a pas sa place en éducation », se questionne Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
La FSE-CSQ, quant à elle, revendique l’obligation de fournir un service à chaque élève HDAA, le maintien des ressources enseignantes existantes ainsi que l’ajout de nouvelles ressources.