Les militantes sont présentes pour réaffirmer le droit des femmes à contrôler leur corps et leur maternité, pour dénoncer les mouvements rétrogrades qui s’attaquent à ce droit fondamental, en plus de revendiquer un meilleur accès à l’avortement sécuritaire, libre et gratuit.

L’événement est une réponse au rassemblement anti-choix organisé par l’association Campagne Québec-Vie, une association québécoise d’ampleur pancanadienne au sein du mouvement pro-vie. Le premier dimanche d’octobre de chaque année, des groupes anti-choix se réunissent pour tenir des « Chaîne pour la Vie » dans plusieurs villes et municipalités en Amérique du Nord. Ils prient en marge de cliniques pratiquant des interruptions volontaires de grossesses pour dénoncer l’avortement. Afin de
riposter, des groupes féministes organisent annuellement une contre-manifestation.

«  C’était inimaginable pour nous de laisser des personnes prendre l’espace public pour s’attaquer aux droits des femmes à disposer de leur corps sans offrir de résistance. On ne veut pas laisser la moindre ouverture à ces discours rétrogrades, culpabilisants et violents. Ces groupes se réclament pro-vie, mais ils portent en fait des discours anti-choix et menacent la santé, la sécurité et la capacité des femmes à décider pour elles-mêmes » s’indigne Anne-Valérie Lemieux Breton du RGF-CN.

Andréane Chabot du Centre Femmes d’aujourd’hui se dit pour sa part inquiète du climat politique actuellement favorable à l’élection du parti conservateur du Canada : «  Les groupes anti-choix dont fait partie Campagne Québec-Vie font pression pour élire des conseillers pro-vie à l’exécutif national, l’organe directeur du parti conservateur. Dans le contexte actuel de la montée de la droite partout dans le monde, mais aussi au Québec et au Canada, c’est extrêmement préoccupant de voir ce genre de groupes s’immiscer dans des lieux de pouvoir en prévision de l’élection du prochain gouvernement. Il y a lieu de s’inquiéter pour les droits des femmes, mais aussi pour ceux des personnes de la diversité sexuelle et de genre ». Elle ajoute que : « l’accessibilité à l’avortement sécuritaire est un enjeu de santé pour les femmes et ne devrait pas être amalgamée avec des croyances religieuses ou des aspirations politiques ».

Les militantes dénoncent aussi les obstacles qui restreignent le droit et l’accessibilité à l’avortement icimême, à Québec. Claudie Thivierge du Centre des femmes de la Basse-Ville rappelle que « dans la grande région de la Capitale-Nationale, il n’y a qu’une seule clinique pour desservir tout le territoire depuis la fusion des deux unités de planification des naissances de la ville de Québec. Les délais d’attente sont toujours de 4 ou 5 semaines ; l’accès ne s’est pas amélioré au cours des dernières années. Nous entendons régulièrement des histoires de femmes qui se déplacent vers d’autres centres pour avoir accès plus facilement à un avortement. Certaines vont aussi se faire avorter plus tardivement. C’est inacceptable, la barrière d’accès met les femmes en danger et le poids psychologique est énorme  ».

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