Cette journée est soulignée à l’échelle internationale, puisque la montée des violences et des féminicides, n’est pas propre au Québec. Non, partout dans le monde, on assiste, encore en 2023, à l’utilisation de la violence comme outil de contrôle du corps des femmes (aberrant de se considérer civiliser en sachant cela).
Je me souviens, il y a quelques années, tout prêt de la pandémie, j’étais en rencontre virtuelle avec des militantes de la MMF d’ailleurs dans le monde. Elles témoignaient de leurs inquiétudes face à la montée des féminicides et ça me heurtait de réaliser que, malgré nos contextes si différents, on observait un problème autant similaire.
Ce n’est pas le fruit du hasard que le phénomène s’observe à l’internationale, bien qu’à des échelles variables ! C’est que, comme partout dans le monde, nous vivons dans un système patriarcal. C’est-à-dire que nos sociétés sont bâties pour accorder davantage de pouvoir au groupe social ‘’homme’’ qu’au groupe social ‘’femmes’’. Dès que l’on ose remettre en question cet ordre établis, certains utilisent le moyen lâche de la violence pour nous faire taire. Je répète, un moyen lâche.
La violence concerne toutes les femmes, mais elles ne sont pas exposées de la même manière aux multiples formes de violence. Les manifestations de violences sont influencées par les différentes oppressions auxquelles les femmes sont confrontées que ce soit en raison de leur classe, de leur origine ethnique, de leur sexualité ou leur handicap. C’est là où on dit que le patriarcat se fait ami-ami avec les systèmes capitalistes, colonialiste et raciste.
C’est pour ces raisons que les premières victimes des guerres sont les femmes, que des femmes sont tuées pour être des gardiennes de leur territoire, pour défendre la protection de la nature, que le parcours d’immigration des femmes est si périlleux ou encore que les femmes autochtones soient sur-représentées en prison. Une pensée spéciale pour nos sœurs palestiniennes, iraniennes et même de l’Argentine qui vient d’élire un gouvernement conservateur d’extrême droite.
Nous parlons des violences au pluriel.
La stratégie féministe contre les violences doit se concentrer sur la lutte contre ses causes, et pas seulement sur la réparation ou l’atténuation de ses effets. Pour combattre la violence il faut affronter le patriarcat qui s’imbrique avec le capitalisme, le racisme et le colonialisme.
Et comment on combat ces systèmes ?
Comme on le fait aujourd’hui : par des moments où on se rassemble, on prend conscience de notre force, de notre droit d’être, on combat ces systèmes par des moments de formation politique et bien sûr, par des moments, exactement comme ici et maintenant, où on exige en criant : PAS UNE DE PLUS.
Marie-Hélène pour la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes
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