À l’aube des élections provinciales de 2022, le G13 revendiquait la création d’un ministère des Droits des femmes et de l’Égalité. L’objectif était de se doter de moyens pour atteindre une réelle égalité entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes en obtenant plus de pouvoirs et de représentativité au sein de l’appareil gouvernemental et une vision d’ensemble des politiques touchant les femmes. Une revendication importante et récurrente qui, malheureusement, n’a pas été prise en compte.
De plus, non seulement un tel ministère n’a pas vu le jour mais nous avons encore une fois, une nouvelle ministre responsable de la Condition féminine. La responsabilité tombe maintenant entre les mains de Martine Biron, également ministre des Relations internationales et de la Francophonie. Comment est-ce possible d’obtenir une structure pérenne pour travailler sur la condition des femmes quand la ministre responsable change constamment ?
La parité, pas seulement une question mathématique
Force est de constater que ce nouveau Conseil n’est ni paritaire, ni diversifié. Il compte 16 hommes et 14 femmes, principalement tous et toutes caucasien·nes. Et qu’en est-il des responsabilités ? La parité de pouvoir est encore et toujours inexistante. Les postes de ministre de la Justice et de leader parlementaire, le (super) ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, de la Santé, de l’Éducation, des Finances, de l’Environnement… tous confiés à des hommes.
Le G13 salue le retour de Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Sonia Lebel, présidente du Conseil du trésor en plus de la nomination de Katéri Champagne Jourdain, nouvellement ministre de l’Emploi. Il est vrai que ces postes ne sont pas négligeables, mais le gouvernement doit faire plus.
Établir une parité et une diversité au sein du Conseil, c’est bien plus qu’une question de chiffres, c’est également une question de répartition équitable des ministères prédominants. C’est incontournable, car l’inclusion des différentes expériences et points de vue est la clé afin d’avoir une représentation juste des diverses réalités et besoins de la population du Québec.
Message envoyé, message reçu
En créant de nouveaux ministères, récemment celui de la Langue française et de la Cybersécurité et du Numérique, à présent des Sports et Loisirs, le gouvernement lance un message clair à la population et aux femmes, qui représentent 51 % de celle-ci : les enjeux qui touchent la condition féminine et l’égalité n’ont pas une importance équivalente aux autres priorités gouvernementales. Le constat est inquiétant pour le G13, tenant compte des inégalités salariales entre les hommes et les femmes, de la récente augmentation des situations de violence et d’exploitation (déjà 12 féminicides et 6 filicides), du recul des femmes sur le marché du travail, de la détérioration de la santé physique et mentale de celles-ci, etc.
Ceci est un premier constat inquiétant pour la lutte aux inégalités. Le G13 demeurera vigilant et invite le gouvernement à prouver à toutes les Québécoises, que l’égalité entre les femmes et les hommes, et entre les femmes elles-mêmes, est bel et bien une priorité au courant des quatre prochaines années.
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