Les participants en sont venus à la conclusion que des actions devraient être faites dans plusieurs domaines interreliés : a) renouveler les critiques du capitalisme, b) démocratiser les milieux de travail et l’économie, c) réfléchir au rôle des syndicats, d) critiquer la connivence et la corruption en politique, e) assurer une décentralisation cohérente des pouvoirs vers les citoyens, f) mettre en place une véritable lutte à la pauvreté et g) construire de nouvelles bases pour les relations internationales.
Critique du capitalisme
Pour ceux et celles ayant participé à cette réflexion, il semble incohérent de vouloir réfléchir aux problèmes environnementaux et aux solutions pour assurer la survie des écosystèmes sans critiquer le système économique dans lequel nous vivons actuellement, car ce dernier a une influence directe sur ces problèmes.
Si nous faisons l’histoire du capitalisme, nous constatons qu’il se serait développé en deux temps. Premièrement, il s’est fait par la privatisation des terres, avec l’expulsion des paysans, pour offrir aux industries une grande main d’œuvre disponible (ce qu’on a appelé les « commons » en Angleterre, soit une expropriation à grande échelle). Dans un deuxième temps, l’amélioration des techniques de production de masse a permis une augmentation de la productivité des industries.
Néanmoins, une réflexion préalable sur les origines du capitalisme s’impose maintenant. D’une part, si le capitalisme dépend du chômage pour exister (offrant une main d’œuvre prête à travailler pour une faible rémunération), il est impossible d’espérer éradiquer la pauvreté en restant dans une logique capitaliste. Deuxièmement, c’est la propriété privée des moyens de production qui rend l’humain dépendant de l’industrie. C’est cette conception de l’économie qui a perverti les rapports de subsistance. Nous pensons aussi que c’est cette même conception de l’économie qui est en bonne partie responsable de la destruction de l’environnement et de l’épuisement des ressources. En effet, il n’est pas normal qu’une personne soit propriétaire d’une forêt, puisse la couper, faire du « développement », puis quitter la région quand il a fini d’y exploiter les ressources.
Le capitalisme contemporain, dû à l’évolution des technologies, s’est mis à avoir besoin d’une main d’œuvre spécialisée. Afin d’y avoir accès, il a laissé une partie de cette(sa) main d’œuvre s’instruire dans les écoles publiques financées par l’État, donc par l’ensemble de la société, puis en a ensuite récolté les fruits une fois bien mûrs. De la même façon, le capitalisme a profité de la nationalisation de grands pans de l’activité économique dans la mesure où cela lui a évité des investissements considérables et qu’il a pu racheter ces industries une fois devenus rentables dans la grande vague de privatisation qui sévit depuis plus de 30 ans dans le monde (avec la complicité de plusieurs politiciens et politiciennes).
Ce deuxième constat nous amène à nous positionner quant à la légitimité du libéralisme économique et à ce qui justifie ordinairement les profits considérables des propriétaires dans un tel cadre idéologique. Or, nous constatons que très souvent, les investissements sont faits par l’ensemble de la société (soit directement, par exemple par les subventions aux entreprises, soit indirectement, par exemple par le financement public d’un système d’éducation répondant aux besoins des entreprises), puis relayés aux actionnaires qui achètent ces performances, ces investissements à rabais. On voit donc la contradiction entre l’effort des sociétés dans l’économie et les profits que tirent les propriétaires de ces industries. Nous l’identifions comme une cause parmi tant d’autres d’un fossé économique qui se creuse dans les sociétés aujourd’hui.
Enfin, le constat de la situation actuel nous fait prendre conscience que le libre-échange est fortement corrompu (dans de grands pans de l’économie) par les oligopoles et les monopoles de toutes sortes et que le capitalisme, s’il a permis l’édification de nos sociétés modernes, en est arrivé à un point où il est bien plus une nuisance qu’une source d’avantages, tout comme la société d’Ancien Régime ne répondait plus aux aspirations des sociétés bourgeoises au moment des révolutions du XIXe siècle. Le capitalisme ne répond plus aux préoccupations et nécessités de l’économie, qui est arrivé à un pic de productivité et de création de biens. L’heure n’est plus à l’exploitation des ressources, elle est à la redistribution des richesses. Le monde fini l’oblige et la sauvegarde de la planète avec elle.
Démocratisation des milieux de travail et de l’économie
Le modèle d’économie sociale bien connu au Québec est la coopérative et nous y sommes fort enclins. Néanmoins, bien que ces entreprises aient démontrés leur résilience et leurs capacités économiques de façon durable, bien qu’elles aient mieux répondu aux crises économiques des dernières décennies, il reste un long chemin à faire dans la construction de l’économie que nous voulons pour le Québec.
Les éléments qui expliquent, selon nous, les lacunes du modèle coopératif actuel au Québec découlent d’un problème principal : la coopérative s’inscrit dans un contexte capitaliste. Ce faisant, elle est en concurrence directe avec des entreprises privés (voire d’autres coopératives) et elle doit être aussi grosse qu’elles, s’imposer à elle-même des coûts similaires (ex : les salaires) et respecter les « lois du marché ». Cette situation s’accompagne d’une mentalité qui fait de la coopérative, à l’intérieur même de son organisation du travail, une compagnie avec des acteurs animés par l’esprit du profit et de la concurrence. Nous pourrions, fort probablement, émettre une critique similaire des fonctionnaires et administrateurs de l’État. Tout ceci nous amène donc a penser qu’il faut parvenir à changer l’économie en entier, changer son organisation, ses principes, en construisant une économie qui répondra aux besoin d’une société dans son ensemble.
Démocratiser l’économie c’est d’abord avoir un droit de vote, avoir un poids dans la prise des décisions à l’intérieur des entreprises. Les coopératives sont intéressantes, mais on le voit avec la Fédération Desjardins, ce n’est pas suffisant : c’est trop gros pour que l’efficacité et la démocratie effective soient au rendez-vous. Or, une gestion démocratique du travail, une économie participative, se doit d’être à l’échelle humaine. Par contre, il faut faire attention au danger qui guette la démocratie, c’est-à-dire qu’elle en vienne à menacer l’efficacité et à discriminer sans prendre en compte la compétence. De plus, il faut garder à l’esprit que de grands pans de l’économie sont difficiles à organiser d’une manière démocratique. Une coopérative de produits équitables qui embauche 15 employés, c’est de la démocratie directe, mais ça a très peu d’impact sur le reste de la société. Néanmoins le réseau de la santé, chapeauté par le Ministère de la santé, c’est un gros morceau, qui a besoin d’une administration cohérente, pour assurer des soins de qualité et accessibles à tous et toutes.
Une fois ces problèmes posés, différentes solutions peuvent être envisagées. Pour certains, de grands pans de l’économie doivent être nationalisés ou doivent le rester. D’autres croient qu’il serait préférable de mettre ces grands pans de l’activité économique entre les mains des travailleurs, mais en s’assurant que le financement provienne de l’État, soit indirectement par l’impôt des particuliers et des industries. Dans un même ordre d’idée, la démocratisation de l’économie ne pourra se faire dans un contexte de recherche de profit. C’est d’ailleurs ce pourquoi Desjardins ne semble pas être une coopérative désirable dans notre vision de l’économie. Les Ristournes sont des formes de profits qui devraient être réinvestis dans les industries afin d’améliorer leurs services et d’aider à mieux financer les entreprises qui sont en difficulté. Pour que cela soit possible, il faudrait mettre fin au principe de concurrence.
Aussi, la démocratisation de l’économie ne doit pas être un leurre. Pour être effective, nous pensons que les travailleurs doivent d’abord se rendre propriétaire de leurs moyens de productions. On ne peut admettre que les milieux de travail soient démocratisés si le régime de la propriété individuelle reste en place, tout comme on ne peut admettre en 2010 qu’un monarque ait des pouvoirs effectifs dans une démocratie ou qu’un gouvernement soit nommé sans être élu au suffrage universel ou responsable devant une assemblée élue.
Nous pensons aussi que si la réglementation par l’État était nécessaire dans une économie sociale, c’était sous les principes de la carotte et du bâton, afin d’infléchir les décisions des travailleurs à adopter des comportements écologiquement responsable, entre autres, mais que cette conversion des pratiques économiques devait plutôt être encouragée par l’éducation populaire.
Le travailleur doit avoir conscience des conséquences de son travail pour que la démocratisation du travail soit véritablement possible. Nous croyons que c’est le travail d’un parti comme Québec solidaire de favoriser cette vision du travail et de l’économie. Nous devons le faire en encourageant les mouvements sociaux qui défendent cet idéal. Le milieu économique laissé à lui-même ne fera pas ces réformes, car il est en position de force dans ses rapports avec les travailleurs, tandis que des leaders politiques qui ne seraient pas liés au pouvoir économique auraient la double légitimité de représenter les intérêts des travailleurs et d’être passé par le processus démocratique.
Néanmoins, le gros du travail doit être fait par les travailleurs, par les citoyens qui vont réfléchir sur ce que devraient être l’économie et le travail, qui vont s’instruire et remettre en cause le système actuellement en place. On ne peut penser pour eux, on ne peut que les questionner, remettre en doute le système et leur permettre de se regrouper afin d’y penser. Il faut que la démarche de Québec solidaire soit précurseur d’un mouvement généralisé dans les milieux de travail.
Évidemment, nos discussions nous ont déjà mené à plusieurs pistes de réflexion, que nous pouvons partager ici. D’une part, certains croient que l’être humain n’est pas entièrement rationnel et responsable. On a actuellement besoin d’une société qui peut « pardonner » les erreurs des citoyens irresponsables. Ce faisant, le système capitaliste a au moins l’avantage que si une personne fait une erreur, elle doit payer pour elle, ça oblige à une certaine responsabilisation des individus.
Il faudrait repenser le concept de la « personne morale », qui ne représente pas une véritable personne, mais procure à cette entité une influence importante sur le bien commun. Une « personne » peut-elle légitimement être une compagnie ? Est-ce démocratique de considérer un regroupement de travailleurs comme étant une « personne morale » au même titre qu’un groupe de quelques lobbyistes ?
Il faudrait que les citoyens aient davantage conscience que la politique les concerne, les touche. Pour ce faire, il faudrait peut-être qu’ils puissent travailler moins, que le chômage soit partagé et géré autrement, afin que tous aient du temps pour réfléchir, se regrouper, discuter, faire des projets d’avenir.
La responsabilisation des entreprises n’est pas du tout encouragée au Québec. On se préoccupe de ce que ça va coûter à court terme, mais peu des conséquences à long terme. Pour permettre aux gens de sortir de cette logique de gestion à court terme, il faut mettre les outils entre les mains des administrateurs, qu’ils soient conscients des impacts globaux (économiques, sociaux, environnementaux) de leurs décisions, à long terme.
Il faudrait amener les citoyens, particulièrement les nouvelles générations, à réfléchir à la chrématistique (la « recherche de l’argent pour l’argent », identifiée par Aristote) et au principe financier « de l’argent produisant de l’argent ». À quoi servent les intérêts dans le système financier ? Il semble que ce soit devenu un prolongement du principe décrié plus haut, soit la recherche du profit.
On doit toujours réfléchir à la gestion de la société en gardant à l’esprit qu’il faut rechercher le bien commun.
Les citoyens produisent plus que le salaire qu’ils reçoivent : serait-ce le principal paradoxe du capitalisme, sur lequel se fonde l’exploitation ?
La nationalisation est-elle nécessaire ? Est-ce que de faire intervenir l’État à ce point dans l’économie est quelque chose de souhaitable ? Certains croient que non. Lula, par exemple, a permis à des millions de citoyens de se sortir de la pauvreté sans nationaliser l’économie : un bon bout de chemin peut être fait sans passer par la nationalisation ou par la révolution. Présentement c’est surtout la connivence de nos élus avec les entreprises privées qui cause problème. Nos crises économiques démontrent qu’il y a un manque de réglementation. Les experts qui ne sont pas en conflit d’intérêt étant unanimes sur ce point.
Et les syndicats ?
Les syndicats, dans un tel contexte où l’économie serait véritablement et complètement collectivisée et démocratisée, n’auront plus de rôle à jouer, car ils n’auront plus de pression à exercer sur le patronat. Toutefois, peut-être pourront-ils continuer de représenter les travailleurs et travailleuses de la fonction publique dans la mesure où certains secteurs seraient étatisés sans qu’ils soient la propriété exclusive des travailleurs, mais bien de la société tout entière.
De plus, plusieurs sont d’avis que de se fier au bon vouloir des politiciens n’est pas suffisant. Il faut qu’il y ait une multitude d’acteurs, de mécanismes pour surveiller les puissances politiques et leur rapport avec l’économie. Les syndicats auront peut-être un rôle à jouer en ce sens. Les syndicats pourraient également servir à représenter les travailleurs, mais dans une optique de coopération avec les représentants des différents ministères responsables de certaines activités économiques et sociales.
Connivence du politique et de l’économie
Nous croyons que le problème avec la corruptibilité, c’est qu’elle est inhérente à l’humain et qu’un gouvernement Solidaire sera aussi corruptible tant et aussi longtemps qu’il sera constitué d’êtres humains. C’est pourquoi des mécanismes de transparence doivent permettre aux citoyens, aux militants, à nos adversaires comme à nos alliés, de nous critiquer et de nous contester advenant le cas où nous cesserions de faire preuve de rectitude et nous laisserions acheter par les milieux économiques, que ceux-ci soient composés de travailleurs autonomes ou de capitalistes profiteurs.
Un autre problème avec la corruption c’est qu’elle est également inhérente à nos institutions politiques actuelles, qui confèrent des pouvoirs immenses à un Premier ministre. Le régime parlementaire, sauf en cas de coalition ou de gouvernement minoritaire, est fortement propice aux secrets et les ministres qui ont le pouvoir de rendre accessibles aux députés et citoyens certaines informations compromettantes ne le font pas, car c’est le Premier ministre qui a le capacité de les renvoyer. Or, c’est l’appât du gain pour ces ministres, l’appât de pouvoir et de l’argent. Les salaires des ministres sont supérieurs à celui des députés : pourquoi devrait-il en être ainsi ? Les ministres ne devraient-ils par être davantage fidèles à l’Assemblée qu’à leur chef. Il faut réformer le régime parlementaire. D’une façon similaire, la ligne de parti encourage la partisannerie et compromet une saine démocratie.
Enfin, les médias devraient se diversifier afin qu’on évite que des députés achètent leur silence. Les empires médiatiques doivent être démantelés au profit d’un échange d’information entre les différents médias. Les lois doivent empêcher que de nouveaux monopoles se créent par la suite.
De plus, pour pouvoir transformer l’économie, il risque d’être difficile de régler les problèmes de corruption avec un système parlementaire, avec un vote aux 4 ans, etc. Nous avons besoin d’une véritable démocratie, avec des travailleurs ayant le pouvoir d’organiser la production sur leur milieu de travail, avec des institutions permettant aux entreprises (gérées démocratiquement) de se concerter plus efficacement, pour mieux coopérer entre elles et pour diminuer le gaspillage et augmenter l’efficacité. Les travailleurs doivent avoir un poids décisif dans le monde politique. De nouvelles structures doivent être mises en place pour favoriser une participation plus active des citoyens et citoyennes aux prises de décisions.
Certains croient qu’il faudrait abolir le financement des partis politiques par les individus. D’autres croient que pour rendre les partis politiques moins vulnérables de la corruption, il faudrait s’assurer que ces derniers ne soient pas au courant de l’identité de ceux qui ont donner au parti et combien d’argent ils ont donné. Nous pourrions faire en sorte que les dons aillent directement au DGEQ, qui connaîtrait le nom des donateurs, puis que ce soit le DGEQ qui redistribuerait les dons aux partis concernés. De la même façon que le vote secret empêche le chantage et l’intimidation, le don d’argent est un acte démocratique et le contrôle de cet argent par un acteur neutre permettrait de déceler les contributions suspectes et éviterait aux partis de pouvoir se servir d’informations leur permettant, une fois au pouvoir, de donner des contrats à telle ou telle compagnie.
Enfin nous trouvons problématique que des sociétés d’État soient gérées comme des entreprises privées, dont le but serait de faire le plus de profits. Le but de ces sociétés d’État ne devraient peut-être pas être de mener à des profits, mais plutôt d’améliorer la société, de viser le bien commun.
La décentralisation
La décentralisation consiste à donner les outils, la formation, l’expertise, les moyens financiers, créer de nouvelles institutions démocratiques, donner plus de pouvoir de nomination aux citoyens, etc., afin de permettre aux régions de se développer selon leur potentiel et leurs particularités, dans une logique économiquement et écologiquement durable. Présentement, le gouvernement se déresponsabilise plutôt que de mettre en place une réelle décentralisation : il donne aux régions des responsabilités, sans leur donner les pouvoirs et les moyens nécessaires à l’accomplissement de ces responsabilités. Cela diminue la capacité de réaction des régions lors de situations d’urgence.
De plus, certains avancent la réflexion suivante : avant de vouloir décentraliser certains pouvoirs, il faudrait se demander pourquoi nous les avions centralisé au départ. Était-ce parce que nous n’avions pas les moyens d’avoir de tels services décentralisés ? Selon cette logique, certains services ne devraient peut-être pas être décentralisés (ex : les services de pompiers, les services de déneigement, etc.).
Lutte à la pauvreté
Une véritable lutte à la pauvreté est quelque chose de réalisable. Des grands plans de lutte à la pauvreté ont déjà été appliqués avec succès dans d’autres pays. Ce fut le cas dans le temps du président Johnson aux USA, mais le programme fut arrêter lors que l’entrée en guerre au Vietnam. Donc, l’État se doit d’intervenir dans l’économie afin d’éradiquer la pauvreté. Nous proposons une gestion de l’économie qui fasse preuve d’un certain libéralisme, dans la mesure où le contrôle de l’État y serait restreint, et où une des priorités de l’État devra être de créer un filet social en collaboration avec les acteurs économiques pour favoriser l’autonomie de tous les membres de la société.
Relations internationales
Il faudrait parvenir à sortir des instances économiques internationales actuelles. C’est ce que tente de faire le MERCOSUR : une « Banque du sud » remplace le FMI et la Banque mondiale pour les prêts aux États d’Amérique du Sud. Cela fait en sorte que ces pays et leurs citoyens sont moins vulnérables face à des institutions sur lesquelles ils n’ont aucun contrôle. L’architecture de l’économie internationale actuelle fait en sorte que les pays doivent jouer dans une logique d’économie mondiale. La solution est peut-être de revenir à des banques régionales.
Aussi, il serait peut-être préférable de rembourser nos dettes envers les pays en voie de développement (dette constituée par des siècles d’exploitation coloniale), que d’exiger que ces pays remboursent des dettes fictives envers les pays déjà très riches…
Québec solidaire
Campus de l’Université Laval