Des montants insuffisants en temps normal
Le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc, rappelle qu’une personne seule avec des contraintes sévères à l’emploi reçoit 1 088 $ par mois alors qu’une personne jugée sans contraintes touche 690 $ par mois, à peine de quoi couvrir la moitié des besoins fondamentaux. « Avec de tels montants, il est impossible de vivre en santé au Québec. Même en temps "normal", les gens doivent faire preuve de beaucoup de débrouillardise pour seulement essayer de payer les dépenses courantes. »
Et que se passe-t-il en temps "anormal" ?
« Mais que se passe-t-il quand la possibilité d’aller chercher un petit revenu supplémentaire disparaît ? se demande Serge Petitclerc. À cause de la crise actuelle et des directives gouvernementales, les personnes à l’aide sociale ne peuvent plus travailler pour gagner les 200 $ auxquels elles ont droit mensuellement. Tout comme il n’est plus possible, par exemple, de rapporter les contenants consignés, de vendre des magazines de rue ou de mendier. »
« Et que se passe-t-il quand les dépenses augmentent ? Déjà, le prix de certaines denrées alimentaires augmente, et les produits de marque maison, en vrac et de format économique ne sont plus toujours disponibles. Pensons aussi aux frais de livraison que doivent payer les personnes qui sont malades ou qui ne peuvent plus compter sur leurs proches pour aller à l’épicerie et à la pharmacie. »
« Et que se passe-t-il quand l’entraide est rendue plus difficile ? D’une part, le soutien de la famille et des ami.e.s est plus compliqué et parfois impossible en raison des mesures de confinement. D’autre part, plusieurs ressources communautaires œuvrant auprès des personnes en situation de pauvreté sont plus sollicitées que jamais ̶ justement à cause de la crise ̶ et certaines sont même fermées. »
Une aide urgente est nécessaire
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté juge particulièrement indécent que le gouvernement québécois persiste à ignorer les personnes assistées sociales pendant la crise de la COVID-19. 690 $ ou 1 088 $ par mois, c’est insuffisant pour vivre en temps normal ; ce l’est encore plus en temps de crise.
Rappelons que depuis le 27 mars le Collectif réclame une aide d’urgence pour les personnes assistées sociales mais aussi pour toutes les personnes qui ne sont pas admissibles aux programmes d’aide récemment mis sur pied par les gouvernements canadien et québécois. Les trois partis d’opposition et une trentaine d’organisations nationales ont appuyé son appel à verser cette aide d’urgence en utilisant le crédit d’impôt pour solidarité.
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