Édition du 5 novembre 2024

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COP 26

Rapport Oxfam

COP 26 : les émissions de CO2 du 1% le plus riche hors limite en 2030

En 2030, l’empreinte carbone des 1 % de personnes les plus riches de la planète devrait être 30 fois supérieure au niveau permettant de limiter le réchauffement planétaire à un maximum de 1,5 °C à cette échéance. C’est ce qu’indique aujourd’hui un rapport commandité par Oxfam sur la base de recherches menées par l’Institut pour la politique environnementale européenne (IEEP) et l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI). Ces chiffres paraissent alors que les cheffes et chefs d’état présents à la COP 26 de Glasgow s’interrogent sur la manière de maintenir le cap sur cet objectif de 1.5 °C fixé par l’accord de Paris.

En effet en 2015, les gouvernements se sont mis d’accord sur l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport au niveau préindustriel, mais les promesses actuelles de réduction des émissions sont loin d’être suffisantes. Pour y arriver chaque personne sur Terre devrait émettre en moyenne seulement 2,3 tonnes de CO2 par an d’ici 2030 – ce qui représente environ la moitié de l’empreinte moyenne de chaque personne sur Terre aujourd’hui.

L’étude commandée par Oxfam analyse la manière dont les engagements des gouvernements affecteront l’empreinte carbone des personnes les plus riches et les plus pauvres dans le monde. La population mondiale y est répartie dans différents groupes en fonction du niveau de revenu, indépendamment du pays. D’après cette étude, d’ici 2030 :

 Les émissions carbone par habitant de la moitié la plus pauvre de la population mondiale devraient rester bien en deçà du seuil de 1,5° fixé pour 2030

 Les 1 % et 10 % des personnes les plus riches devraient dépasser ce niveau de 30 fois et 9 fois respectivement

 Pour atteindre l’objectif de 1,5 °C, les 1 % les plus riches devraient réduire leurs émissions actuelles de carbone d’environ 97 %

L’Accord de Paris de 2015 a tout de même eu un certain impact. Les émissions par personne des 40 % restants de la population mondiale sont en voie de diminuer de 9 % entre 2015 et 2030. Cette réduction est une évolution inédite qui concerne principalement les personnes habitant des pays à revenu intermédiaire comme la Chine et l’Afrique du Sud, où les émissions de carbone par individu ont augmenté le plus rapidement entre 1990 et 2015.

Si l’on considère les émissions mondiales totales de carbone, plutôt que les émissions par personne, les 1 % les plus riches (soit moins que la population de l’Allemagne) devraient être responsables de 16 % des émissions mondiales totales de carbone d’ici 2030, contre 13 % en 1990 et 15 % en 2015. Les émissions de CO2 des 10 % les plus riches devraient à elles seules dépasser le niveau requis pour limiter le réchauffement à 1,5 °C d’ici 2030, indépendamment des émissions des 90 % restants.

  • « Il n’est pas acceptable qu’une élite extrêmement minoritaire se donne le droit de polluer à volonté. Les émissions colossales de carbone des plus nantis de ce monde créent des conditions climatiques extrêmes partout. Elles entravent l’objectif international de limiter le réchauffement climatique. Les émissions de carbone des 10 % les plus riches pourraient à elles seules nous faire dépasser la limite convenue d’ici neuf ans. Cela aurait des conséquences catastrophiques sur les personnes les plus vulnérables, qui font déjà face à des tempêtes mortelles, à la faim et à la pauvreté. »
  • Catherine Caron
  • Agente principale de campagnes à Oxfam-Québec

Oxfam-Québec a d’ailleurs lancé une pétition dans le cadre de sa campagne « Climat de Justice ». Plus de 25 000 personnes se sont déjà prononcées en faveur d’une relance économique verte, juste et inclusive.

Je signe la pétition

Oxfam appelle les cheffes et chefs d’États à s’efforcer de réduire davantage les émissions de carbone à l’horizon 2030, conformément à leur juste part de l’effort mondial, et à s’assurer que les personnes les plus riches fassent les réductions les plus drastiques. Les ultra-riches ont le pouvoir d’accélérer considérablement le processus, à la fois en ayant des modes de vie plus respectueux de l’environnement et en tirant parti de leur influence politique et financière pour favoriser une économie à faible émission de carbone.

Notes

 La copie sous embargo de l’étude « Les inégalités mondiales d’émission de CO2 à l’horizon 2030 : émissions de consommation par personne et l’objectif du 1,5 °C » est disponible sur demande (en anglais).

 Le rapport a été commandité par Oxfam et rédigé par Tim Gore de l’IEEP, sur la base de recherches menées conjointement par l’IEEP et l’Institut de Stockholm pour l’environnement.

 Le rapport est basé sur une étude de l’impact des contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) soumises en jusqu’en septembre 2021 dans le cadre de l’Accord de Paris. Celles-ci portaient sur les émissions de consommation des différents groupes de revenu au niveau mondial.

 D’après le rapport sur l’écart des émissions de carbone publié en 2021 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), les émissions mondiales totales doivent chuter à environ 18 gigatonnes de CO2 (soit 25 gigatonnes de CO2e) d’ici 2030 afin d’avoir un taux net d’émissions nul d’ici 2050, afin d’avoir une chance raisonnable de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Cela équivaut à environ 2,3 tonnes de CO2 par personne par an d’ici 2030.

 D’après les estimations, la population mondiale en 2030 sera d’environ 7,9 milliards de personnes. Sur ce total, 80 millions de personnes feront partie des 1 % les plus riches, 800 millions des 10 % les plus riches, 3,4 milliards des 40 % restants et 4 milliards des 50 % les plus pauvres.

 Sur la base de la parité de pouvoir d’achat du dollar américain en 2011, en 2030, le revenu annuel des personnes appartenant à la catégorie des 1 % les plus riches devra être supérieur à 172 000 dollars, celui des 10 % les plus riches supérieur à 55 000 dollars, celui des 40 % restants supérieur à 9 800 dollars, et celui de la moitié la plus pauvre de la population mondiale inférieur à 9 800 dollars.

 Le présent communiqué se base sur le rapport publié conjointement l’année dernière par Oxfam et l’Institut de Stockholm pour le climat, selon lequel les 1 % les plus riches du monde sont responsables de plus du double des émissions de CO2 que les 50 % les plus pauvres entre 1990 et 2015.

 L’institut pour une politique européenne de l’environnement (IEEP) est un laboratoire d’idées spécialisé dans la durabilité qui collabore avec des parties prenantes issues des institutions européennes, des organisations internationales, des milieux académiques, ainsi que de la société civile et du monde de l’industrie. L’équipe d’économistes, de scientifiques et d’avocates et d’avocats qui y travaillent publient des études fondées sur des données factuelles et des analyses de politiques.

 L’Institut de Stockholm pour l’environnement est une organisation de recherche et de politique à but non lucratif spécialisée dans les questions liées à l’environnement et au développement.

Oxfam-Québec

Nos Objectifs

Nous visons à :

mettre fin aux causes de la pauvreté ;
placer la justice économique et sociale en tête de l’ordre du jour mondial ;
être un acteur dynamique du mouvement citoyen mondial pour un monde plus juste.

Objectifs stratégiques

Avec son plan stratégique, Oxfam-Québec s’est doté d’une série d’objectifs stratégiques qui contribuent à l’atteinte de changements essentiels et durables pour de nombreuses communautés.

Justice économique
Les femmes et les hommes seront plus nombreux à obtenir le respect de leur droit à des moyens de subsistance sûrs et durables.

Services essentiels
Les objectifs du Millénaire pour le développement concernant les services essentiels seront atteints. Les personnes vivant dans la pauvreté, en particulier les femmes et les filles, parviendront à exercer leur droit et capacité d’accès, à des prix abordables, aux services de santé, d’éducation, d’approvisionnement en eau et d’assainissement.

Droits en situation de crise
Toutes les personnes victimes des crises humanitaires, quelles qu’elles soient, où qu’elles se trouvent, et quelle que soit la manière dont elles sont affectées, pourront compter, dans le respect de leurs droits, sur la protection et l’assistance dont elles ont besoin.

Équité entre les sexes
Grâce à l’évolution des comportements, des mentalités et des convictions sur les rapports entre les sexes, grâce à leur engagement actif et à leur rôle moteur au sein des instances de décision et dans les processus de changement, davantage de femmes auront la capacité de prendre leur avenir en main, sans subir de violences.

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