Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Gaz de schiste

Bineries gazières

« Pourquoi ne sont-ce pas les sociétés d’État Hydro-Québec gaz et pétrole et la Société québécoise d’initiatives pétrolières et gazières (SOQUIP) qui, propriétaires des permis, ont exploité les ressources pétrolières et gazières du Québec qui sont de propriété collective en droit ? »

Questions posées par des journalistes et d’autres intervenants dans le cadre de la polémique entourant l’exploration pétrolière et gazière au Québec : « Pourquoi ne sont-ce pas les sociétés d’État Hydro-Québec gaz et pétrole et la Société québécoise d’initiatives pétrolières et gazières (SOQUIP) qui, propriétaires des permis, ont exploité les ressources pétrolières et gazières du Québec qui sont de propriété collective en droit ? » Et : « Pourquoi avoir cédé gratos ces permis d’exploration à des amis, comme l’ancien ministre libéral Raymond Savoie qui a fondé Gastem début 2000, ou à des anciens d’Hydro-Québec ou de Soquip qui ont incorporé depuis peu Pétrolia et Junex et embauché en 2008 le lucide André Caillé, l’ex-PDG d’Hydro-Québec ? »

À ces questions, le premier ministre libéral du Québec, Jean Charest, aime bien répondre que nos sociétés d’État n’avaient pas l’expertise, ce qui est évidemment faux, comme ses allégations sur les PPP (CHUM et OSM) et sur la tarification des services publics. Pas besoin de chercher bien loin pour réfuter les prétentions du premier ministre. Je vais m’en tenir à des faits et non à des clichés primaires et je vais utiliser les états financiers des trois compagnies qui ont hérité de nos ressources collectives.

Prenons Gastem. Pour les trois mois se terminant le 31 décembre 2003, elle n’affichait aucun revenu d’exploration, mais elle accusait une perte nette de 104 000 $ et un actif total au bilan de 2,8 M$. Pour les trois mois se terminant le 31 décembre 2004, Pétrolia indiquait une perte nette de 37 000 $, aucun revenu d’exploration et un actif total de 3,3 M$. Quant à Junex, elle affichait un revenu d’exploration de 610 000 $ et une perte nette de 551 000 $ pour l’année se terminant le 31 décembre 2008.

M. Charest, je vous conseillerais de consulter ces chiffres ; si vous avez besoin d’aide pour les interpréter, vous pouvez compter sur moi. Franchement, nous dire que la Soquip et Hydro-Québec n’avaient pas l’expertise et que les bineries de vos amis l’avaient relève du mépris. Un comportement indigne d’un premier ministre. Je connais des cabanes à sucre et des dépanneurs plus gros que ces zizines qui n’avaient même pas les moyens d’acheter une « pépine ».

M. Charest, si elles avaient supposément l’expertise, pourquoi alors ont-elles fait effectuer l’exploration par des firmes étrangères comme Talisman, Forest Oil, Questerre ou LongBow Energy, à qui elles ont cédé une tonne d’actions ? Et si collectivement nous n’avions pas les compétences, dites-moi pourquoi elles ont signé des ententes de recherche avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) affilié à l’Université du Québec... Enfin, pourquoi, en Norvège et en France, les sociétés d’État Statoil et Électricité de France (EDF) font-elles dans le gaz, le pétrole et l’éolien, et pourquoi les nôtres ne les imitent-elles pas ?

Cet article est tiré du site web du journal Métro

Sur le même thème : Gaz de schiste

Sections

redaction @ pressegauche.org

Québec (Québec) Canada

Presse-toi à gauche ! propose à tous ceux et celles qui aspirent à voir grandir l’influence de la gauche au Québec un espace régulier d’échange et de débat, d’interprétation et de lecture de l’actualité de gauche au Québec...