Visiblement, le gouvernement a su se dégager une bonne marge de manœuvre budgétaire après plusieurs années d’austérité qui ont mis à mal les services publics et les programmes sociaux. Comme les personnes en situation de pauvreté ont été particulièrement touchées par ces années d’austérité, il nous semble impensable qu’elles ne puissent bénéficier de la soudaine générosité du gouvernement.
Aujourd’hui, le Collectif veut lui donner quatre exemples de mesures toutes simples qui pourraient faire une grande différence dans la vie des gens :
1.Accélérer la mise en œuvre du projet de loi sur le « revenu de base »
Le 14 mars dernier, le Collectif a reconnu que le projet de loi 173 sur l’instauration d’un « revenu de base » pour les personnes avec contraintes sévères à l’emploi représentait un pas dans la bonne direction. Le gouvernement y reconnaît que le seuil de la mesure du panier de consommation (MPC) est une cible à atteindre pour permettre aux gens d’au moins couvrir leurs besoins de base (18 029 $ par année). Mais pourquoi attendre jusqu’à 2023 pour que le « revenu de base » atteigne, pour les personnes admissibles, la cible de la MPC ? Et pourquoi imposer un purgatoire de 72 mois aux personnes y ayant droit ?
2.Viser l’augmentation du revenu de toutes les personnes assistées sociales
La deuxième mesure du plan de lutte à la pauvreté déposé le 10 décembre dernier prévoit une bonification minime du revenu des personnes assistées sociales sans contraintes à l’emploi. En 2021, leur revenu disponible devrait atteindre 55% de la MPC (9 929 $ par année). Pourquoi condamner ces personnes à ne couvrir que la moitié de leurs besoins de base ?
3.Abandonner les sanctions prévues par le programme Objectif emploi
La semaine prochaine, le programme Objectif emploi doit entrer en vigueur. Les personnes faisant une première demande d’aide sociale et jugées sans contraintes à l’emploi seront obligées d’y participer. Celles qui ne répondront pas aux exigences du programme de façon jugée satisfaisante pourront voir leur prestation de base de 633 $ amputée d’un montant pouvant aller jusqu’à 224 $. Pourquoi le gouvernement croit-il que de condamner des personnes à vivre avec une prestation mensuelle de 409 $ les aidera à sortir de la pauvreté ?
4- Mettre fin au détournement des pensions alimentaires pour enfants
Mercredi dernier, le Collectif a fait une sortie publique avec la Coalition contre le détournement des pensions alimentaires pour enfants pour demander au gouvernement de cesser de prendre en compte les pensions alimentaires pour enfants dans le calcul des revenus des personnes voulant profiter de différents programmes gouvernementaux. Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de mettre fin à cette injustice, et ce, malgré une motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en novembre 2012 ?
En attendant qu’un prochain gouvernement dote le Québec d’un véritable plan de lutte à la pauvreté, ces quelques mesures pourraient au moins permettre au gouvernement actuel de démontrer que la lutte à la pauvreté ne constitue pas la dernière de ses priorités.
Un message, un commentaire ?