M. Gabriel Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Tu paies des impôts puis tu reçois des soins de santé. C’était censé être ça, le contrat social au Québec. Tu paies des impôts, puis, que tu sois riche ou que tu sois pauvre, bien, le système public va s’occuper de toi dans un délai raisonnable, puis ça va être gratuit. Sous la gouverne du premier ministre, ce contrat social là, il s’est brisé. Sous la gouverne du premier ministre, les Québécois, les Québécoises, ils paient en double et ils attendent plus qu’avant. Ils paient une fois sur leur rapport d’impôt puis une fois sur leur carte de crédit, parce qu’ils sont obligés d’aller au privé. Les Québécois paient en double pour l’échec du premier ministre à faire fonctionner notre système de santé.
Gabrielle a besoin d’une prescription, 250 $ au privé. Marianne a besoin... d’une otite, 300 $ au privé. Pascal fait une crise d’allergie, 400 $ au privé. J’ai 15 pages d’exemples comme ça. Ça n’a plus de bon sens...
M. Nadeau-Dubois : ...d’allergie, 400 $ au privé. J’ai 15 pages d’exemples comme ça. Ça n’a plus de bon >sens. Pas besoin d’être Québec solidaire pour savoir qu’on est allés trop loin avec le privé en santé. Même le ministre de la Santé le reconnaissait lundi. Savez-vous ce qu’il a dit ? « Arrêter de développer le privé, je suis d’accord avec ça. »
Le premier ministre, lui, il est-tu d’accord avec ça, arrêter de développer le privé en santé au Québec, oui ou non ?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bien, M. le Président, encore une belle démonstration du dogmatisme de Québec solidaire. On met tout dans le même panier, le privé où on paie avec la carte d’assurance maladie, le privé privé où on n’a pas augmenté la présence. Et, M. le Président, je suis pas mal certain que, chez les députés de Québec solidaire, il y en a qui font affaire avec une clinique privée pour leurs médecins de famille. Mais, bon, pour eux autres, là, le mot « privé », c’est un mot qui ne doit pas être prononcé.
M. le Président, il peut être intéressant, il peut être efficace, dans certains cas, par exemple, de regrouper des chirurgies pour le genou, la hanche tout au même endroit, dans un hôpital privé où on paie avec la carte d’assurance maladie. Ça nous a beaucoup aidés pendant la pandémie. Mais l’approche de Québec solidaire, c’est de dire : On est contre le privé mur à mur.
Parlons un peu de ce que le ministre de la Santé discutait cette semaine, les agences privées pour les infirmières. Malheureusement, là, avec le laxisme des gouvernements précédents s’est développée une mauvaise habitude où ça peut être intéressant pour une infirmière de passer par une agence privée qui va charger plus cher à l’hôpital que si l’hôpital embauchait directement l’infirmière. Le ministre de la Santé a réussi à réduire ça de 50 %, de 50 %.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le chef du deuxième groupe d’opposition.
M. Nadeau-Dubois : On connaît bien la cassette du premier ministre sur Québec solidaire, mais qu’est-ce qu’il répond au Collège des médecins ? Ce n’est pas un lobby, ça, le Collège des médecins. Et savez-vous ce que le Collège des médecins lui demande ? Suspendre l’expansion du privé immédiatement. Et, mardi, le ministre de la Santé a dit, je cite : « Moi, je suis 100 % d’accord avec le Collège des médecins. »
Donc, le premier ministre, lui, est-ce qu’il est 100 % d’accord avec son ministre et le Collège des médecins ?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bon, encore une fois, Québec solidaire, dogmatique, mélange tout. Non, mais c’est vrai. Oui, je vois le député de Rosemont, qui est peut-être un des plus dogmatiques ici, dans l’Assemblée, qui s’amuse.
De quoi parlait le Collège des médecins ? Le Collège des médecins parlait des médecins formés au Québec, dans des universités québécoises, aux frais des contribuables québécois. Est-ce que ces gens-là pourraient arrêter, par centaines, de s’en aller soit au privé soit en Ontario ? Est-ce qu’on pourrait leur imposer de travailler dans le réseau public un certain nombre d’années ? C’est de ça que parlait le Collège des médecins puis c’est là-dessus où on est d’accord.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Deuxième complémentaire.
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre retient juste le bout qui fait son affaire. Ce que le Collège des médecins a dit mardi, je cite, c’est qu’il faut « suspendre l’expansion du privé immédiatement ». Le ministre de la Santé était d’accord jusqu’à tant que quelque chose se passe, on découvrira peut-être quoi un jour, et que la position change sur l’heure du midi.
Le premier ministre, lui, est-ce qu’il aura le courage de donner une réponse claire ? Il veut plus ou moins de privé en santé ?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le premier ministre.
M. Legault : Bien, la vie, là, ce n’est pas noir ou blanc, comme pense Québec solidaire. Il y a des endroits où c’est bon d’avoir du privé plus efficace. Parlons, par exemple, des cliniques, des GMF qui sont dans des cliniques privées, parlons de certaines chirurgies qui sont faites dans des hôpitaux privés. Par contre, il y a des endroits où ce n’est pas bon, exemple, passer par une agence d’infirmières puis donner un profit à une agence privée plutôt que d’embaucher directement l’infirmière.
Maintenant, je suis content de voir que Québec solidaire est d’accord pour dire : Un étudiant formé au Québec qui veut s’en aller en Ontario, bien, on pourrait lui demander de rembourser les frais de scolarité, même si c’est contre la Charte des droits et libertés. Content de voir ça.
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