Pour cette journée d’action des Centre de femmes du Québec, je veux justement vous parler des femmes et du travail invisible qu’elles effectuent, chaque jour.
Vous vous demandez peut-être c’est quoi le lien, entre le travail invisible et les droits des locataires ?
En fait, c’est assez simple. Si vous avez eu la chance de consulter Le dossier noir : Femmes, logement et pauvreté, du FRAPRU, vous avez pu voir dans le détail comment la situation des femmes locataires est désastreuse : les femmes sont plus nombreuses à être locataires, à être mal logées et à vivre de l’insécurité dans leur logement.
Elles sont plus nombreuses à consacrer plus de 30% de leurs revenus au logement (et c’est encore pire pour les jeunes femmes, pour les femmes âgées, pour les femmes racisées, pour les femmes nouvellement arrivées, pour les femmes autochtones et pour les femmes en situation de handicap). Ça en fait pas mal !
Si les femmes sont plus nombreuses à être mal logées, c’est parce qu’elles sont plus nombreuses à vivre dans la pauvreté. La pauvreté des femmes s’explique notamment par le fait que nous, les femmes, on est plus nombreuses à être à la tête d’une famille monoparentale, qu’on est moins bien rémunérées que les hommes (parce que l’égalité salariale, en 2019, n’est pas encore atteinte : les femmes gagnent toujours 3$ de moins de l’heure que les hommes !),
Cette pauvreté des femmes s’explique aussi par le fait qu’on est plus nombreuses à avoir un travail à temps partiel pour pouvoir parallèlement s’occuper de nos enfants-de leur éducation-de leur santé-de leur rendez-vous chez le médecin-de leur boîtes à lunch… à avoir un travail à temps partiel pour pouvoir s’occuper de nos proches en pertes d’autonomie, pour accomplir les tâches domestiques et celles liées à l’organisation familiale…
Saviez-vous que chaque jour, les femmes passent près de 1h30 de moins que les hommes au travail rémunéré pour pouvoir se consacrer à toutes ces tâches non-rémunérées ! C’est énorme (pis c’est gratissss ! Sauf pour les femmes)
En 2015, les mères effectuaient près de 2/3 de toutes les heures de tâches domestiques !
Et les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à être proches aidantes….
Bref : le travail invisible maintient les femmes dans la pauvreté, dans la précarité financière, et cette pauvreté là, ça les lie à des logements inadéquats, trop chers, insalubres, non sécuritaires…
Pour toutes ces raisons, la Table régionale des Centres de femmes de la Capitale nationale vous invite à vous joindre au contingent féministe qui est organisé pour le 1er mai, la semaine prochaine.
On appelle toutes les femmes, de tous les horizons à venir faire la grève du travail invisible avec nous pour visibiliser cette exploitation de la force de travail des femmes !
On se retrouve le 1er mai, à 17h devant la gare du Palais !
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