Mais Macron n’entend rien, il a choisi la confrontation avec le mouvement ouvrier, ses organisations, ses droits démocratiques. La répression, utilisée pleinement depuis le 49.3, en est le symbole.
La seule réponse possible est celle de la rue, d’une intensification de la mobilisation, avec la construction de la grève de masse, partout dans les lieux de travail, le 23 mars bien sûr, mais aussi au jour le jour, par l’élargissement de la grève reconductible. C’est la seule façon de gagner en d’en finir avec ce gouvernement. La jeunesse, qui se met en mouvement, y contribuera en montrant la gravité de la situation, l’absence d’avenir pour la jeunesse, entre le SNU, la crise climatique et les réformes antisociales. Le recours au 49.3 a suscité une indignation qui a redonné un second souffle à la mobilisation. Les secteurs déjà mobilisés sont confortés dans leurs actions et soutenus par diverses délégations de grévistes/militant.Es : débrayages dans le privé, grèves des éboueurs, dans différents secteurs de l’énergie qui apparaissent en pointe de la mobilisation (hydroélectrique, centrales nucléaires, dépôts pétroliers et raffineries), grève dans les transports, dans l’éducation… De manière complémentaires, de nombreux blocages ont lieu dans les villes, sur des rond points reprenant la symbolique des gilets jaunes, de zones industrielles ou des plateformes logistiques. A cela s’ajoutent des manifestations spontanées tous les jours dans différentes villes depuis le 49.3 et notamment ce lundi soir après le rejet des motions de censure.
Construire la mobilisation, pour une alternative au système
La vraie démocratie est dans la rue. Mais nous devons le prouver alors même que l’auto organisation reste extrêmement faible : nous devons structurer des assemblées populaires, sur les lieux de travail, sur les places, dans les quartiers populaires, pour discuter des rythmes du mouvement, de ses moyens, du blocage total du pays par celles et ceux qui en ont la force parce qu’elles et ils produisent les richesses. La manifestation de jeudi 23 doit être encore plus massive que la précédente, montrer la détermination populaire pour gagner.
Les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, associations, partis, doivent contribuer à construire une alternative au système et discuter d’une plateforme de revendications à opposer à ce pouvoir : pour le retrait de la réforme, mais aussi le retour de la retraite à 60 ans, pour des augmentations de salaires, pour une transition écologique, des moyens pour l’éducation et les hôpitaux, pour l’assurance chômage, le retrait de la loi Darmanin, etc. Les réunions publiques et débats unitaires, qui existent déjà dans de nombreuses villes, doivent se multiplier pour associer la population en lutte à la construction d’une alternative.
L’aspect totalement antidémocratique de la Ve République est mis en évidence à une échelle de masse par la séquence parlementaire. La nécessité d’une assemblée constituante pour poser la question de qui décide quelles doivent être les priorités d’une organisation sociale au service de la majorité de la population, de la question de l’auto-représentation des classes populaires est posée.
L’ampleur de la mobilisation a remis en évidence la lutte acharnée qui existe entre les classes sociales. Si nous pouvons nous réjouir des éléments de reconstruction de la conscience de classe, nous ne devons pas sous-estimer les éléments structurels de la période dont la montée de l’extrême droite. Avec l’amplification de l’affrontement, la possibilité d’un recours de la bourgeoisie à une solution autoritaire ne peut être écartée. Cela renforce la nécessité de la construction d’un front unique le plus large possible sur un programme clair.
Nous proposons, dans ce sens, que toutes les organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social se réunissent dans les prochains jours.
Cela ne remplace pas la mobilisation sociale, la construction de la grève et des manifestations, du blocage. Ce sont au contraire des outils complémentaires pour que ce conflit, qui est depuis le début un conflit politique entre la classe possédante et les classes populaires, trouve une issue dans la victoire du monde du travail et de la jeunesse.
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