De Paris, Omar HADDADOU

Eplorée par sa mauvaise posture à l’intérieur et ses revers à l’extérieur, la France, à l’instar de l’Occident, voit ses zones d’influence lui échapper en Afrique, face à une Chine colossalement invasive et puissante économiquement ; une Fédération de Russie aussi « offensive » militairement pour préserver son partenariat bilatéral. Sa marge de manœuvre s’avérant ténue, elle s’échine en vain à s’affranchir, dans la douleur, de son ego tutélaire, son passé colonial trop observable, en ébauchant une nouvelle feuille de route de réconciliation avec un acteur stratégique incontournable sur le continent africain, à savoir l’Algérie.
Le chef de l’Etat français dont l’action est désapprouvée par 72% des sondés au lendemain de la promulgation de la Réforme des retraites, le 14 avril 2023, voit sa cote de popularité accuser son 3ème plus mauvais niveau depuis 2017.

Un désaveu manifesté par des opposants à la réforme infrangibles, empreint d’incidents notables (bruits de casseroles et huées en Alsace, échauffourées avec les forces de l’ordre à Paris, coupures de courant électrique revendiquées par les militants de la CGT, menaces de boycotter les grands Festivals durant l’été).

Obstinément, Macron tente, sans succès, de taire sa traversée du désert avec le rejet du 49.3 en opérant des manœuvres au sein de l’Assemblée nationale, du Conseil constitutionnel tout en boostant son interventionnisme sur la scène internationale.

Pour gagner ses batailles et détourner l’opinion publique de l’essentiel en Hexagone, le Président décrié joue sur le surdosage de son ubiquité diplomatique, faisant mine d’aller au bout de ses entreprises en agitant son Présentiel engageant aux quatre points cardinaux. Avant d’entreprendre son périple en Algérie, le locataire de l’Elysées - qui s’est accordé100 jours pour remettre la France sur les rails - a osé une petite diversion ayant pour dessein de se soustraire de la confrontation avec une Intersyndicale courroucée : « Marine Le Pen arrivera au pouvoir, si on ne sait pas répondre aux défis du pays, et si on installe une habitude du mensonge ou de déni du réel » confie -t-il à la radio.
A Alger, pays hôte, la circonspection reste de mise ! Conscientes des mouvements sociaux qui secouent la France depuis janvier 2023 et le coup de tonnerre de la grande mobilisation du 1er Mai, les autorités algériennes ont jugé rationnel de reporter cette visite d’état, prévue initialement les 2 et 3 mai, pour la deuxième quinzaine du mois de juin. Soucieux de voir le ressentiment anti français gagner du terrain en Afrique, le Président français n’a pour unique braquet lui permettant défendre sa zone d’influence, que d’entretenir le fil conducteur avec Alger. L’avènement de l’Aïd El Fitr célébrant la fin du ramadan a été une opportunité pour Macron de pallier à ce coup de froid. En Effet, dans un climat empreint de propension à l’apaisement, le Président Abdelmadjid Tebboune a reçu, ce dimanche 23 avril un appel téléphonique de son homologue français qui lui a « présenté ainsi qu’au peuple algérien, ses vœux ».

Fin stratège en disgrâce, en quête d’une réhabilitation avec les États africains où la France a perdu pied au Sahel ( départ des derniers soldats du Burkina Faso, Centre-Afrique, Mali, à partir du15 décembre2022 ), Emmanuel Macron, signataire d’une douzaine d’accords de partenariat avec l’Algérie, sait que seul le réfléchi et pondéré Tebboune, peut voler à son secours !
O.H

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