Édition du 17 décembre 2024

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Environnement

85 Premières Nations condamnent Enbridge pour sa contribution aux violations à Standing Rock et demandent à Trudeau de les dénoncer

ÎLE DE LA TORTUE, le 31 oct. 2016 - Une alliance autochtone de 85 Premières Nations au Canada et aux États-Unis (1) demande au Premier ministre Justin Trudeau de condamner le rôle que l’entreprise canadienne Enbridge Inc. (ayant son siège social à Calgary, Alberta) a joué en lien avec les violations sérieuses des droits des peuples autochtones et de leurs alliés à Standing Rock. L’alliance autochtone a formellement pris naissance le 22 septembre (2) lorsque les membres, dont la majorité se situe au Canada mais incluant des Nations aux États-Unis telles que le Standing Rock Sioux Tribe, ont formellement signé le Traité autochtone contre l’expansion des sables bitumineux (3), lequel prohibe le passage des projets de pipelines, de trains et de navires-citernes des sables bitumineux, y compris les projets Énergie Est et Belledune.

Enbridge a annoncé le 2 août 2016 que l’une de ses unités, Enbridge Energy Partners L.P., investirait 1,5 $ milliard pour une part de 27.6% du projet de pipeline Dakota Access. Le pipeline vise à transporter du pétrole de schiste sale de la région Bakken dans l’État du Dakota du Nord jusqu’à l’État de l’Illinois en passant sous la rivière Missouri, la source d’eau potable de Standing Rock et de millions de personnes en aval.

« Le Premier ministre a dit qu’aucune relation ne lui importe plus que celle avec les peuples autochtones : nous nous attendons donc qu’il prenne position en appui aux droits de Standing Rock et de ses Nations Autochtones alliées alors qu’ils luttent contre le pipeline Dakota Access », a dit le Grand Chef Derek Nepinak de l’Assemblée des chefs du Manitoba. « Ce moment historique à Standing Rock constitue un enjeu canadien que vous devez aborder publiquement M. le Premier ministre : il s’agit d’une entreprise canadienne qui est responsable de graves violations des droits de la personne et parmi ses victimes sont des défenseurs d’eau et de la terre courageux provenant de Premières Nations au nord. »

C’est avec horreur le 3 septembre que le monde entier a observé la scène à Standing Rock où des gardes de sécurité de l’entreprise de pipeline Dakota Access ont permis à leurs chiens d’attaque de mordre des protecteurs pacifiques non armés. C’est ce même jour que l’entreprise de pipeline a aussi détruit un lieu de sépulture sacré de la Nation. Depuis ce temps, des forces policières militarisées du Dakota du Nord et d’ailleurs ont agi comme des gardes de sécurité privés de l’entreprise. Ceux-ci ont de manière violente attaqué des autochtones pacifiques, souvent des aînés et des femmes, lesquels ne font que, avec l’appui de leurs alliés, défendre et protéger la source d’eau dont dépendent des millions de personnes.

« Il y a un combat au niveau planétaire en cours où des peuples autochtones et leurs alliés exigent un monde vivable pour les générations à venir. C’est une question d’eau versus pétrole : la vie versus la mort », a ajouté le Grand Chef Stewart Phillip, Président de l’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique. « À l’heure actuelle, la ligne de front dans la lutte pour la survie de l’humanité se situe à Standing Rock. C’est l’heure de choisir M. le Premier Ministre –garder le silence c’est devenir complice : allez-vous vous ranger du côté de Enbridge et les forces cherchant à forcer le passage du pipeline Dakota Access ou allez-vous choisir le côté des droits de la personne et de la protection de l’environnement ? »

« Le Canada se voit comme un chef de file en matière des droits de la personne, malgré la façon que son gouvernement et ses entreprises ont traité les peuples autochtones au Canada et ailleurs », a déclaré Winona Laduke, militante autochtone et directrice générale de Honor the Earth. « Mais une fois de plus, cette fois-ci à Standing Rock, l’entreprise canadienne Enbridge porte préjudice aux peuples autochtones aux États-Unis. N’oublions pas que Enbridge est responsable du déversement le plus important de l’histoire des États-Unis lorsque la compagnie a déversé 4 millions de litres de bitume dilué toxique des sables bitumineux dans la rivière Kalamazoo au Michigan, et maintenant, Enbridge et le Canada espèrent pouvoir accroître le transport de ce mélange toxique dans notre arrière-cour au Minnesota au moyen du projet de pipeline Ligne 3. Ce pipeline ne passera pas non plus. »

Le Traité autochtone continue à s’agrandir et annoncera plus de signatures au prochain événement à Ottawa (Territoire Algonquin) le 15 novembre 2016. Nous annoncerons aussi les groupes qui signeront l’Accord de solidarité en appui aux Nations signataires du traité. Vous pouvez trouver une copie de l’Accord de solidarité et toute l’information sur le Traité au site www.treatyalliance.org

1- http://www.treatyalliance.org/

2- http://www.treatyalliance.org/wp-content/uploads/2016/09/TAATSE-PR-Treaty-Signing-FR-FINAL.pdf

3- http://www.treatyalliance.org/wp-content/uploads/2016/09/Trait%C3%A9-info-suppl%C3%A9mentaire-1.pdf

Treaty Alliance

Alliance de peuples autochtones contre le pipeline Enbridge.

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