Édition du 17 décembre 2024

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Affaire Patrick Lagacé - Le maire Coderre et Martin Coiteux savaient-ils ? (QS)

MONTRÉAL, le 31 oct. 2016 - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, somme le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, de mettre fin à la traque aux sources journalistiques dans la foulée de l’affaire Patrick Lagacé, qui révèle que le journaliste de La Presse a été espionné pendant plusieurs mois par les enquêteurs du Service de police de la ville de Montréal. Dans ce contexte inquiétant, le gouvernement doit agir sans plus tarder pour protéger les lanceurs d’alertes en amendant le projet de loi 87.

« Depuis des mois, nous savons que la SPVM et la Sureté du Québec se démènent pour identifier les policiers qui se confient aux journalistes quand une enquête fait du surplace. On voit aujourd’hui qu’ils sont prêts à tout pour entraver le travail essentiel des journalistes et faire taire les sources », lance Mme Massé.

« Avec les révélations de ce matin, le maire de Montréal, Denis Coderre, et le ministre Coiteux doivent répondre de cette chasse aux sorcières menée en toute impunité par des corps policiers qui se croient tout permis. Savaient-t-ils qu’il y avait un effort concerté pour mettre un journaliste sous écoute ? Le public a le droit de savoir s’il habite maintenant dans la Russie de Poutine ! » clame la députée solidaire.

Manon Massé reproche au gouvernement Couillard d’avoir dilué le projet de loi 87, censé protéger les lanceurs d’alerte qui divulguent des cas de malversation au sein des organismes publics québécois. L’article 6 du projet de loi représenterait un recul inacceptable pour les journalistes puisqu’il obligerait les lanceurs d’alerte à communiquer avec un corps de police avant de sortir publiquement. « M. Couillard, M. Coiteux, choisissez votre camp ! » leur intime Mme Massé.

L’espionnage qu’a subi M. Lagacé est un recul inquiétant pour la profession journalistique. « Les journalistes d’enquêtes dépendent de la collaboration de sources qui prennent parfois des risques incroyables pour révéler des informations d’intérêt public. Sans ces lanceurs d’alerte, nous n’aurions jamais eu de Commission Charbonneau ! Le signal envoyé par le SPVM ne pourrait pas être plus clair : si vous osez vous confier aux journalistes, vous allez en payer le prix », fulmine la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.

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