Sans surprise, 83 % des Québécois ressentent des sentiments négatifs. Ils se disent entre autres inquiets (49 %) anxieux (37 %), insécures (30 %), troublés et tristes (21 %), frustrés et vulnérables (20 %). Ces données proviennent d’un sondage réalisé par la firme montréalaise Synopsis Recherche Marketing1 en collaboration avec l’agence de communication 180Deux pour La guignolée des médias dans le cadre de la collecte d’urgence Le confinement, ça donne faim, qui se déroule jusqu’au 31 mai prochain.
Jours inquiétants en vue
« En raison de la pandémie, les Québécois doivent faire leur deuil d’une réalité familière pour se projeter dans un avenir trouble et incertain, indique Youri Rivest, président et fondateur de Synopsis. Comme tout processus de deuil, quelques-uns encaissent le choc en se réfugiant dans le déni. D’autres sont davantage en colère contre ce qu’ils perçoivent comme une injustice. Plusieurs ressentent des signes de ce qui s’apparente à la dépression, soit l’anxiété, la déprime, l’inquiétude et la tristesse. Finalement, plusieurs sont rendus à l’étape de l’acceptation de ce bouleversement. Certains l’acceptent avec apaisement, d’autres sont davantage résignés et inquiets. »
L’avenir s’annonce sombre, car un Québécois sur cinq (18 %) ne pourra nourrir sa famille que pendant un mois après la fin de l’aide gouvernementale actuelle. D’ailleurs, un participant sur quatre (26 %) s’attend à devoir aider un proche sur ce plan au cours des prochains mois. Justement, 14 % des Québécois estiment très probable (4 %) et assez probable (10 %) l’utilisation d’un comptoir d’aide alimentaire.
L’enquête révèle aussi qu’un Québécois sur cinq (22 %) et un Montréalais sur quatre (24 %) renonceraient à se procurer des aliments de base en cas de manque d’argent. De fait, plus de Québécois se résigneraient à faire des compromis autant dans leur alimentation que dans les produits hygiéniques, les médicaments d’ordonnance et l’hypothèque ou le loyer.
Aide gênante, mais essentielle
Malgré leur rôle capital, les comptoirs d’aide alimentaire semblent s’avérer une source d’embarras pour plusieurs participants, car 52 % des Québécois seraient peu (35 %) ou pas du tout à l’aise (17 %) de devoir s’y rendre. De même, 53 % seraient peu (26 %) ou ne seraient pas du tout à l’aise (27 %) de dévoiler à des proches qu’ils ont sollicité ce type d’aide.
Huit personnes sur 10 (78 %) jugent d’ailleurs que de fréquenter un comptoir illustre la pauvreté. À titre comparatif, 46 % estiment que d’acheter principalement des vêtements usagés symbolise la précarité. En revanche, 92 % des gens pensent que si les comptoirs étaient jadis utiles, ils sont désormais essentiels. Et sept personnes sur 10 (69 %) croient que s’ils étaient auparavant destinés aux défavorisés, n’importe qui peut désormais s’y retrouver.
Plus d’un million $ récoltés
Ces chiffres révélateurs d’une réalité troublante démontrent l’urgence de contribuer à la collecte de La guignolée des médias. Lancée le 20 avril dernier, elle a déjà permis de recueillir plus d’un million $ au bénéfice de quelque 70 comptoirs d’aide alimentaire de partout au Québec. Toutefois, comme les besoins sont plus grands et plus urgents que jamais, il faut augmenter cette récolte. Jusqu’au 31 mai prochain, tous les dons en argent sont donc acceptés sur le microsite guignolee.ca (reçus fiscaux émis à compter de 20 $). Il est aussi possible de texter JEMANGE au 20222 pour un don de 10 $. Si vous le pouvez, donnez.
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