« En ce 17 octobre, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, nous voulons rappeler que le Québec a déjà eu l’ambition de se positionner comme leader de la lutte à la pauvreté avec sa Loi visant l’élimination de la pauvreté et de l’exclusion sociale, adoptée en 2002, lance Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. À l’époque, les attentes étaient grandes, mais les deux premiers plans de lutte à la pauvreté ont été des échecs, de l’aveu même du ministre François Blais. Comment lui faire confiance pour espérer que le prochain sera différent ? »
« Comment faire confiance à un gouvernement qui a imposé de graves reculs aux droits des personnes assistées sociales avec deux réformes de l’aide sociale en l’espace de trois ans ?, poursuit M. Petitclerc. Menacer de couper jusqu’à 224 $ à la prestation des personnes faisant une première demande d’aide sociale n’est pas un bon moyen de favoriser leur sortie de la pauvreté. Pourquoi le gouvernement ne propose-t-il pas plutôt une augmentation des prestations d’aide sociale ou la mise en place d’un revenu minimum garanti permettant à tout le monde de couvrir au moins les besoins de base reconnus (17 716 $ en 2016) ? »
« Comment faire confiance à un gouvernement qui trouve le salaire minimum actuel suffisant alors que trois provinces se sont déjà engagées à l’augmenter à 15 $ ?, s’interroge Virginie Larivière, aussi porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Au Québec, pour sortir de la pauvreté en travaillant à temps plein, un salaire minimum de 15 $ l’heure est nécessaire. Il est inacceptable que le gouvernement condamne les travailleurs et travailleuses à rester dans la pauvreté en leur promettant un salaire de 12,45 $ dans trois ans. »
« Comment faire confiance à un gouvernement qui a étouffé les services publics avec des milliards de dollars de compressions ?, continue Mme Larivière. La Protectrice du citoyen l’a répété plus d’une fois : ce sont les "personnes vulnérables" qui ont le plus souffert de l’austérité budgétaire. Il va sans dire que les petits réinvestissements d’usage - année préélectorale oblige ! - ne suffiront pas à réparer les dommages. »
« Finalement, comment faire confiance à un gouvernement qui, d’un côté, se fait le chantre de l’austérité mais qui, de l’autre, est prêt à faire des largesses pour les médecins et des multinationales comme Bombardier ?, se demande Mme Larivière. Comment faire confiance à un gouvernement qui s’emploie à perpétuer lui-même les pires préjugés à l’égard des personnes en situation de pauvreté, comme on l’a vu avec les récentes réformes de l’aide sociale ? »
Monsieur Petitclerc conclut : « Avec le dernier remaniement ministériel, le premier ministre a dit souhaiter que son gouvernement se rapproche de la population. En effet, nous croyons qu’il aurait intérêt à porter attention à la colère qui gronde, et spécialement aujourd’hui, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. »
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