C’est justement le défi que s’est donné Québec solidaire de mettre de
l’avant d’autres solutions que celles qui consistent à donner aux riches les
moyens de toujours s’enrichir davantage.
La crise que nous vivons n’est pas que financière : elle est d’abord et
avant tout environnementale, et les mesures pour la conjurer devront en
tenir compte. Tous les efforts que les gouvernements font pour relancer la
consommation — en sauvant l’industrie de l’auto, en ouvrant des marges de
crédit aux banques pour qu’elles prêtent davantage à des gens surendettés,
en lançant des mégaprojets de construction — tout cela n’a pas de sens
quand on sait que déjà nous consommons davantage que ce que la planète peut
nous donner de façon durable. Toutes les décisions qui se prennent
actuellement devraient tenir compte de ce fait ; et les mesures proposées par
Québec solidaire, bien loin pourtant d’être révolutionnaires, répondent à ce
critère : construire des logements sociaux, améliorer les transports
collectifs, créer des emplois dans le recyclage, etc.
M. Roy, vous dites que "tout changement s’incrira forcément à
l’intérieur" du cadre général du capitalisme. Il est vrai que les mesures
préconisées par Québec solidaire ne constituent pas une rupture radicale
avec le capitalisme. Elles permettraient cependant d’aider l’ensemble de la
population à mieux vivre et à commencer à oeuvrer sérieusement à résoudre la
crise environnementale qui déjà perturbe la planète, même si nos dirigeants
continuent à la nier.
Serge Mongeau
écrivain