Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Livres et revues

Laurent Alarie, Mohamed Amine Brahimi, Marc-André Cyr, Nichola Gendreau-Richer, Omer Moussaly et Lawrence Olivier

Un système sans qualité - Matériaux pour une critique du capitalisme

Quelle audace y a-t-il à penser le monde actuel ? Le capitalisme, le néolibéralisme, le fétichisme, la contestation, l’Université... Le capitalisme repose sur des présupposés qui sont des obstacles à une appréhension du problème. De plus, la connaissance (ou le savoir) est directement impliquée dans la construction sociale des réalités, qu’elle se croit capable de rendre compte. Un cercle pervers qui rend difficiles l’étude et l’analyse sociale... Alors, il faut oser penser !

« Aliénation », « Capital », « fétichisme », « valeur d’échange », « exploitation », « plus-value », « travail abstrait », « classe », « impérialisme », « socialisme », « communisme », « prolétariat »… Qui donc utilise encore ces concepts dont la seule évocation provoque un sourire plein de condescendance et de paternalisme ? Qui parlent encore ainsi, sinon quelques militant-e-s, dont les tracts plus ou moins jaunis sont comme les fossiles idéologiques d’un autre monde ? À défaut de supprimer l’exploitation, nous l’avons rendue démocratique. À défaut de supprimer la domination, nous l’avons rendue élective. À défaut de supprimer ces maux, nous avons cessé de les nommer…

La démocratie bourgeoise domine désormais sans partage notre imaginaire. Elle est l’horizon infranchissable de nos attentes. Quiconque désire le dépassement de la société marchande est jugé « antidémocratique ». Notre époque a troqué le « Exigeons l’impossible ! » de Che Guevara pour la « Soif d’aujourd’hui » de Coca Cola. Notre « conscience malheureuse » s’est progressivement transformée en « fausse conscience heureuse ». La réalité capitaliste serait rationnelle, elle serait le seul système permettant de satisfaire nos besoins. Elle en a accepté les règles, et les grandes causes ont cédé la place aux dysfonctionnements temporaires et aux différents « excès » à contenir. Les gens les plus audacieux revendiquent une diminution des « écarts » entre les riches et les pauvres et une réduction de la « trop » grande pollution industrielle. Quiconque lève la tête hors de ces pointillés délimitant le « principe de réalité » défini par l’ordre est considéré comme un extrémiste. « Fétichisme », « aliénation », « marxisme », « anarchisme », « marchandisation », « néolibéralisme », « romantisme révolutionnaire », « unidimensionnalité », « liberté »… Voilà quelques-uns des concepts que les auteurs de ce livre proposent de nous les réapproprier. Non dans l’objectif ambitieux d’élaborer une « nouvelle » théorie de la société, mais dans celui beaucoup plus modeste de nier les fausses vérités d’un cri toujours plus strident, et de mieux dénoncer le faux qui fait violence au vrai.

Table des matières

Introduction, Marc-André Cyr

1. Réflexion autour de la « fétichisation » dans la société capitaliste, Mohamed Amine Brahimi

2. Néolibéralisme, entre résistance et accélération, Laurent Alarie

3. L’Université brûle !, Nichola Gendreau-Richer

4. Le capitalisme avancé : nouvelles pratiques de la domination politique (désémiotisation de l’humain), Lawrence Olivier

5. Marxisme et anarchisme : sources d’inspiration pour les insatisfaites du capitalisme au 21e siècle, Omer Moussaly

Conclusion, Lawrence Olivier

Bibliographie

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