En effet, comme animateur social puis comme responsable des services d’éducation, Michel a été tour à tour engagé aux Chantiers de Montréal (1962-64), au Conseil des oeuvres de Montréal (1964-69), au Service universitaire canadien outre-mer (SUCO, 1970-75), au Syndicat des Métallos (1975-90) puis au Fonds de solidarité de la FTQ (1991-2005).
J’ai eu le privilège de travailler sous la direction de Michel au SUCO, au début des années 70, comme adjoint à l’information. Dans le livre, je retrouve les quatre grandes méthodes d’action que Michel avait alors définies avec l’équipe pour une éducation réussie à la solidarité internationale : partir du vécu des gens, s’insérer dans des activités existantes, agir par des multiplicateurs et s’entourer de collaborateurs (p. 91). Quarante ans plus tard, cette stratégie n’a pas vieilli, elle est toujours pertinente.
Michel a été un innovateur pédagogique de première force, habitué à travailler avec le monde de la base, dans les quartiers, sur l’altiplano bolivien et dans les syndicats. Son souci d’être à l’écoute réelle des participants aux sessions de formation, la qualité de son attention, la précision et la rigueur de sa démarche, son implication avec son intuition et « avec ses tripes » sont remarquables.
C’est un livre qui sera grandement utile aux enseignants de tous les niveaux, aux organisateurs communautaires des CLSC-CSSS, aux acteurs impliqués dans les groupes communautaires et aux militants de divers groupes, qu’ils soient progressistes, féministes, souverainistes, écologistes, altermondialistes, etc. Car ils peuvent y apprendre comment aider des personnes à cheminer par elles-mêmes vers les changements qu’elles souhaitent.
Dans le champ syndical, Michel a fait opérer un virage important aux Métallos : au lieu que les formateurs soient des experts venus de l’extérieur, ce sont des militants syndicaux de la base qui sont devenus des formateurs, après avoir reçu eux-mêmes une formation qui les a valorisés et mis en confiance concernant leurs capacités et leurs qualités de pédagogues.
Dans une perspective de transmission inter-générationnelle des savoirs, il est souhaitable que ce riche récit de vie puisse circuler largement.
Presses de l’Université du Québec, 210 pages, disponible en octobre 2012.
Détails sur http://www.puq.ca/media/produits/documents/1309_D3498-FP.pdf