Pour Solidarité santé, l’augmentation, plus importante, de 4,8% annoncée au budget de la santé doit être comparée non pas aux augmentations depuis 2010, qui étaient déjà comprimées, mais à celles d’avant, de 2006 à 2010, qui se chiffraient en moyenne à 5,6%, ce qui signifie pour les années à venir un manque à gagner récurrent de près de 300 M$. De plus, pour maintenir cette courte augmentation, le gouvernement devra trouver dès 2014-2015 un autre montant récurrent de 430 M$ annuellement. « Est-ce la raison pour laquelle il n’a pas aboli la taxe santé ? Pour pouvoir la moduler à la hausse au besoin ? », de questionner Benoit.
La Coalition salue tout de même l’abolition de la règle des 15 ans qui obligeait le gouvernement à rembourser pendant 15 ans le prix (plus élevé) d’un médicament d’origine, même si une version générique (et moins chère) était mise en marché. Mais cette mesure risque d’être de courte durée parce que le ministre veut aller de l’avant avec l’Accord de libre-échange avec l’Europe, qui comportera assurément une nouvelle règle du genre sur les brevets pharmaceutiques.
« C’est un budget dans la continuité des précédents, un budget qui rassure les marchés financiers, tout en maintenant et indexant les tarifications : on pourrait l’appeler le budget « Mar-chand », de commenter encore Jacques Benoit.
Pour la Coalition, le budget actuel prendra forme concrètement lors du dépôt des crédits. « C’est là que nous prendrons la véritable mesure de ses orientations », de conclure Benoit.