Si les prévisions budgétaires se réalisent, le gouvernement du Québec sera en solide situation de surplus dès l’an prochain. Le surplus prévu dans le budget dévoilé hier est en effet de 1, 039 milliard de dollars, lesquels seront entièrement versés au Fonds des générations que ce même gouvernement avait prévu abolir, du moins selon son programme électoral.
Afin de pouvoir budgétiser un tel surplus, le Gouvernement a choisi de restreindre l’augmentation de ses dépenses de façon draconienne : 1,9 % seulement en 2012-2013 et 1,8 % en 2013-2014, alors que la moyenne des années 2003-2004 à 2009-2010 était de 5,8 %.
Le budget prévoit pourtant une hausse des revenus de l’État de 5,2 % en 2012-2013 et 5,0 % en 2013-2014, ce qui aurait normalement dû permettre un meilleur réinvestissement dans les services de l’État.
Plusieurs organisations gouvernementales seront touchées de façon majeure par ce budget, incluant les ministères de la Sécurité publique, des Relations internationales, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ainsi que la Société d’assurance automobile et plusieurs autres ministères et organismes.
Couper dans la sous-traitance
Rappelons que la valeur totale des contrats donnés en sous-traitance s’élève à près de 24G$ annuellement, soit presque l’équivalent des dépenses de l’État en santé. En ce qui concerne plus particulièrement les services professionnels et auxiliaires dans la fonction publique québécoise, la valeur des contrats a plus que doublé entre 2003-2004 et 2010-2011, dépassant maintenant les deux milliards de dollars annuellement.
« Nous prenons bonne note de la volonté du Conseil du Trésor d’investir dans sa stratégie de développement des ressources humaines, ce qui pourra redonner et développer l’expertise nécessaire au bon fonctionnement de l’État et ainsi amener une diminution du recours à la sous-traitance », précise monsieur Perron.
Les compressions de plus de 470 millions imposées aux ministères et organismes doivent en effet être réalisées à même la diminution du recours abusif à la sous-traitance. S’engager dans cette voie, plutôt que dans celle de la diminution des services offerts à la population, est la meilleure façon de parvenir à maintenir les services publics de qualité auxquels la population s’attend. La publication des crédits budgétaires détaillés, le 6 décembre prochain, nous indiquera si le gouvernement a bien compris cette règle du gros bon sens.
« Le resserrement des dépenses peut se faire sans que les services aux citoyens soient drastiquement affectés si le gouvernement fait les bons choix dans ses diminutions de dépenses », conclut Richard Perron.
Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et de professionnels du Québec. Il représente quelque 23,000 cotisantes et cotisants, dont environ 16,300 dans la fonction publique, 3800 à l’Agence du revenu du Québec et quelque 3000 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.