Kaïs Saïed a nommé vendredi un juriste proche de lui à la tête d’une commission chargée d’élaborer une Constitution pour "une nouvelle République" à travers un "dialogue national" dont les partis politiques sont exclus.
Selon un décret présidentiel, cette commission présentera "un projet de Constitution" au président, après des consultations avec les syndicats l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), mais aussi avec l’organisation patronale UTICA, les ONG Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Union nationale de la Femme tunisienne (UNFT).
Mais à l’issue d’une réunion de son instance dirigeante lundi 23 mai sous la présidence de son secrétaire général Noureddine Taboubi, l’UGTT a infligé un camouflet au président Saïed en annonçant qu’elle boycotterait le dialogue proposé.
Kaïs Saïed entendait construire un "dialogue national" sans les partis politiques
Le président tunisien Kaïs Saïed avait nommé vendredi 20 mai un juriste proche de lui à la tête d’une commission chargée d’élaborer une constitution pour "une nouvelle République" à travers un "dialogue national" dont les partis politiques sont exclus. Le puissant syndicat rejette cette option.
L’UGTT "ne participera pas au dialogue national sous le format proposé par le président Kais Saied qui n’a pas fait l’objet de consultations préalables et ne répond pas aux attentes des forces nationales pour mettre en place un processus patriotique permettant de sortir de la crise", a ainsi déclaré le syndicat dans un communiqué.
Acteur influent sur la scène politique en Tunisie, l’UGTT fait avec l’UTICA, la LTDH et l’Ordre national des avocats du Quartette des lauréats en 2015 du Prix Nobel de la Paix pour sa contribution à la transition démocratique en Tunisie, berceau du Printemps arabe où la démocratie semble vaciller depuis le coup de force du président en juillet.
Rejet de toute "réforme douloureuse" imposée par le FMI
La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT a mis en garde mercredi le gouvernement contre toute "réforme douloureuse" dans le cadre d’un nouveau prêt du Fonds monétaire international (FMI).
La Tunisie est au bord de l’asphyxie financière et en grave difficulté économique, avec une dette de plus de 100% du PIB, une forte inflation (plus de 6%), une croissance faible (autour de 3%) et un chômage élevé (plus de 18%).
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