Tiré de Reporterre.
Le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, qui prendra ses fonctions en janvier 2017, a désigné Myron Ebell pour gérer les questions d’environnement et diriger l’EPA (Environmental protection agency, le ministère de l’Environnement), pendant la période de transition. Qui est ce M. Ebell ?
Il préside la Cooler Heads Coalition, la « coalition des têtes froides », un groupe d’organismes états-uniens qui contestent l’alarmisme sur le réchauffement climatique planétaire et s’opposent aux politiques de rationnement énergétique. Âgé de 63 ans, Myron Ebell travaille actuellement pour le Competitive Enterprise Institute (CEI https://cei.org/). Basé à Washington DC, ce groupe de lobbying est réputé pour ses campagnes de désinformation sur le tabac et sur la négation des changements climatiques. Le CEI ne dévoile pas ses sources de financement, mais il est associé au secteur de l’énergie, aux frères Koch - des milliardaires du pétrole qui financent les groupes climato-sceptiques -, et il reçoit aussi des dons de... Google et de Facebook.
Dans la biographie que Myron Ebell a fournie au Congrès, il se vante d’être considéré par Greenpeace comme « Field Guide to Climate Criminals » (soit le « guide de terrain des criminels du climat »), et d’être qualifié de « menteur sur le réchauffement climatique » par le journal Rolling Stone. Il a aussi fait l’objet d’une motion de censure à la Chambre des communes britannique après avoir critiqué le conseiller scientifique principal du Royaume-Uni pour ses vues sur le réchauffement climatique.
Calme et extérieurement aimable, Myron Ebell n’hésite pas user de l’insulte à l’occasion. Après la publication de l’encyclique Laudato si, en 2015, il a ainsi dit du Pape qu’il est « scientifiquement mal informé, économiquement analphabète, intellectuellement incohérent et moralement obtus ».
« Il y a bien eu un peu de réchauffement… mais très modeste »
Myron Ebell a grandi dans un ranch de l’Oregon. Il a commencé ses études au Colorado College, puis a fait une maîtrise à la London School of Economics sous la direction du philosophe politique conservateur Michael Oakeshott. Il se décrit comme « une sorte de “contrarian” [un indépendant qui va à contrecourant] par nature et éducation », et se dit très fortement influencé par la philosophie de la remise en question de l’autorité de la contre-culture des années 1960 et 1970.
Il commence sa carrière à Washington en travaillant pour Frontiers of Freedom, un groupe de recherche créé pour défendre l’idée d’un gouvernement limité par l’ancien sénateur Malcolm Wallop, un républicain du Wyoming.
Ebell a qualifié d’illégal le plan d’énergie propre de l’administration Obama sur les gaz à effet de serre et il a déclaré que l’adhésion du président des États-Unis à l’accord de Paris sur le climat « est manifestement une usurpation inconstitutionnelle de l’autorité du Sénat ». Pour lui, comme il l’a déclaré à Vanity Fair en 2007 : « Il y a bien eu un peu de réchauffement... mais très modeste, et conforme à la variabilité naturelle. Qu’elle soit ou non causée par des êtres humains, il n’y a pas à s’inquiéter. »