Tiré du site Africa News.
Human Rights Watch en appelle à la responsabilité des pays de l’Union européenne qui devraient retirer la responsabilité aux “forces libyennes (qui) se sont comportées de manière irresponsable lors de récentes opérations de sauvetage dans les eaux internationales en Méditerranée, mettant en danger les personnes qui étaient secourues”, lit-on dans l’article.
L’argumentaire de l’organisation se fonde sur des témoignages “concordants” prouvant des écarts et parfois des abus de la part des forces libyennes à l’encontre des migrants. C’est notamment le cas d’incidents s‘étant produits les 10, 23 et 26 mai lors d’opérations de sauvetage.
Le 10 mai, des garde-côtes libyens patrouillant dans les eaux internationales sont accusés d’avoir “adopté un comportement menaçant susceptible de causer la panique et n’ont pas fourni de gilets de sauvetage à des personnes qui étaient à bord d’embarcations impropres à la navigation et cherchaient à être secourues”.
Les autorités libyennes n’ont ni la capacité, ni l’équipement, ni la formation nécessaires pour effectuer des opérations de secours de manière sûre, ce qui devrait être une condition indispensable pour qu’elles puissent assurer la coordination de ces opérations.
Le 23 mai, même vent de panique lorsque des membres des gardes-côtes libyens sont intervenus dans des opérations de secours déjà entamées par des organisations non gouvernementales et ont tiré des coups de feu en l’air et dans l’eau – où se trouvaient des migrants qui tentaient de s‘échapper – selon des témoignages d’organisations non gouvernementales.
Bis repetita le 26 mai quand les forces libyennes ont tiré sur un navire des garde-côtes italiennes, pensant avoir affaire à un bateau de migrants.
Assurer la protection internationale des migrants
Human Rights Watch est formelle : “les autorités libyennes n’ont ni la capacité, ni l‘équipement, ni la formation nécessaires pour effectuer des opérations de secours de manière sûre, ce qui devrait être une condition indispensable pour qu’elles puissent assurer la coordination de ces opérations”.
Pour y remédier, l’ONG estime qu’il faut tout simplement retirer le commandement opérationnel d’opérations de sauvetage dans les eaux internationales aux forces de la Garde côtière libyenne. Les États membres de l’UE devraient affirmer leur détermination à effectuer eux-mêmes les opérations de recherche et de secours en Méditerranée centrale, ajoute Human Rights Watch.
Cette recommandation de HRW est intimement liée, à l’en croire, aux “traitements illégaux” encourus par les migrants une fois débarqués en Libye par les gardes-côtes du pays. De fait, l’Union européenne est exhortée à assurer la protection internationale à tout migrant secouru, et cela, au regard du droit international et de la jurisprudence de l’UE, qui interdisent le renvoi de quiconque vers un lieu où sa vie ou sa sécurité seraient en danger – c’est-à-dire le principe de non-refoulement.
La zone centrale de la Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière du monde. Du début de 2014 au 1er juin 2017, plus de 12 000 personnes y ont péri ou été portées disparues. Depuis le 1er janvier dernier, plus de 60 000 personnes ont été secourues et débarquées sur les côtes italiennes.
La Libye, principale porte d’entrée de cette route migratoire, se présente aujourd’hui comme un potentiel risque pour les candidats à l’aventure européenne en raison des nombreux trafiquants et contrebandiers qui y prospèrent. Des rapports d’ONG ont fait état des traitements illégaux subis par les migrants qui sont détenus dans des conditions impitoyables.
Un message, un commentaire ?