Quelques semaines à peine après que la commission Charbonneau eut permis de révéler qu’à Montréal le prix des contrats a été gonflé d’au moins 30% pendant plusieurs années, on apprend que le directeur général actuel de la ville, Guy Hébert, appuyé par le nouveau maire Michael Applebaum, a fait sauter les balises anticorruption qui avaient stoppé cette gabegie depuis 2009. En éliminant les mesures mises en place par deux anciens directeurs généraux, Rachel Laperrière et Louis Roquet, il a dit qu’elles étaient inutiles et paralysaient la ville. Il a aussi eu la tête de plusieurs hauts fonctionnaires qui ont résisté à ce retour du laxisme.
Pour justifier les gestes posés par M. Hébert, le maire Applebaun dit que « la ville c’est une business et que ce doit être opérationnel ». Quel beau sophisme ! Le nouveau comité exécutif, où siègent dorénavant des représentants des partis d’opposition Vision Montréal et Projet Montréal, doit donc intervenir sur-le-champ pour mettre fin à cette nouvelle dérive. Sinon on devra malheureusement conclure qu’il n’y a pas plus d’espoir et que Montréal est atteinte d’une maladie incurable.
Paul Cliche,
Montréal, 5 décembre 2012