L’augmentation des rémunérations des hauts dirigeants chez Bombardier a fait les manchettes récemment. Bien qu’une croissance de 50% des gains soit scandaleuse, le niveau même des rémunérations, soit plusieurs millions apparaît excessif. En effet, qui au Québec a besoin de millions pour vivre décemment. Les écarts de revenu entre les dirigeants et les travailleurs de la base sont maintenant rendus tellement grands qu’ils deviennent une véritable injustice sociale. Cette situation va, de plus, toujours en s’amplifiant.
Ce déséquilibre entraîne plusieurs conséquences indésirables. D’abord les écarts de revenu considérables provoquent des sentiments de malaise et de gêne dans la population en général. Ensuite, la grande majorité des gens riches, par leurs comportements ostentatoires, provoquent des sentiments d’envie, voire de jalousie, de la part de ceux qui possèdent moins. De plus, des rémunérations trop différentes entre la base et le sommet de la pyramide, creuse les écarts entre les classes sociales, ce qui est malsain pour toute la société. En effet, ceci provoque toutes sortes de comportements indésirables comme la délinquance, le vol, la criminalité, la corruption, etc. On a qu’à observer, chez nos voisins du sud, la prolifération des quartiers emmurés et surprotégés pour s’en convaincre.
Les grandes différences de niveau de vie entraînent aussi beaucoup de gens, qui n’en ont pas les moyens, dans une spirale de surconsommation, ce qui provoque un sommet inégalé d’endettement. Finalement, la surconsommation des personnes riches et moins riches, mais qui veulent leur ressembler, est un véritable drame sur le plan environnemental. Effectivement, et même si on ne le dit pas souvent, la consommation et la dégradation de l’environnement sont intimement liées. Hervé Kempf l’a bien démontré dans son livre « Comment les riches détruisent la planète » (2007).
On utilise fréquemment l’argument voulant que d’autres dirigeants de banques ou compagnies gagnent plus. À mon avis, c’est là une continuelle surenchère qui n’a aucune base véritablement logique et raisonnable. Même l’argument voulant que la rémunération élevée se justifie pour garder en poste les gens compétents, voire exceptionnels, ne tient pas la route. En effet, la cupidité est une très mauvaise valeur pour un bon leader. De plus, à la notion de bonne gouvernance d’une entreprise est associée une rémunération raisonnable de ses dirigeants.
En fait, il devrait exister un « Revenu Maximum Acceptable » (RMA), lequel ne devrait pas dépasser 500 000$ annuellement, tout compris. Je ne connais personne au Québec qui ne puisse très bien vivre avec une telle rémunération. Personnellement, je fonctionne à l’aise, en vivant seul avec un revenu dix fois moins élevé.
Pascal Grenier, simplicitaire (adepte de la simplicité volontaire)