Depuis un mois, voici que Régis le pompier-pyromane s’en mêle et c’est le bordel. Il met ça sur le dos des fonctionnaires qui répondent : « c’est le politique qui décide ». Aux endroits où le camion passe le mardi soir, les gens sortent leurs vidanges le mercredi matin, on annonce ensuite que ce sera le jour et le camion réveille tout le monde à 23 h, on dit que ça ne se reproduira plus et la semaine suivante, le camion passe pas pantoute. Misère. Mais ça pourrait bientôt se régler, parait que Régis va dorénavant accompagner lui-même les éboueurs.
Le Marché du Vieux-Port
Là, c’est plus sérieux. Voici un endroit achalandé, apprécié des résidents, des touristes et des commerçants « du milieu ». À Noël c’est la fête ; à l’automne l’abondance ; au printemps les couleurs et l’été, c’est plein de monde. La proximité des vélos, de l’eau et des bateaux ajoute au plaisir d’y être et fait en sorte que le lieu marche bien justement à cause de son emplacement.
Mais voici que Régis veut déménager le marché devant son amphithéâtre. On l’accuse (le marché) de reposer sur un sol contaminé, ce dont personne ne s’était plaint jusqu’à ce jour. Le Château Frontenac a lui-aussi connu ses fuites d’huile : va-t-on démolir l’hôtel pour autant ? Le maire veut un marché à proximité de son amphithéâtre ; l’idée n’est pas mauvaise en soi : alors qu’il en ouvre un autre là-bas, nom de dieu. Le Paris urbain compte 82 marchés publics, le Québec urbain pourrait bien en compter deux.
La maison des jeunes de Saint-Jean-Baptiste
On a affaire ici à un service essentiel pour les ados du centre-ville, un service qui a connu ses hauts ses bas mais qui a tout de même survécu avec vaillance depuis au moins 45 ans. Situé à l’extrême est de la rue Saint-Gabriel, son histoire est liée, géographiquement et historiquement, à celle de la lutte pour la survivance citoyenne des quartiers populaires de Québec.
Voici que l’administration Labeaume récidive dans la voie de l’agiotage, refuse de reconduire le bail qui la lie depuis 30 ans à la maison des jeunes et prévoit vendre la maison. Bien sûr, pour payer l’amphithéâtre, faut trouver l’argent quelque part.
L’équipe Labeaume aurait déclaré une guerre larvée au centre-ville et à ses résidents qu’elle n’agirait pas autrement. On pense à ce qui se trame pour l’avenir du Centre Durocher à Saint-Sauveur (à lire en page 8 de l’édition papier de Droit de parole), à la réticence du Maire à défendre la survie de l’Hôtel-Dieu en tant qu’hôpital.
En revanche, pour les promoteurs, pour le stationnement des banlieusards (à lire en page 4), pour l’agrandissement du Port (à lire en page 3), l’équipe Labeaume garde les bras grand ouverts.