Édition du 17 décembre 2024

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Louis Gill : Autopsie d’un mythe

Réflexions sur la pensée politique de Jean-Marc Piotte

• Considéré comme le « pape de la gauche » au Québec, Jean-Marc Piotte bénéficie d’un statut particulier, largement immérité selon Louis Gill qui le côtoie depuis 50 ans (de Parti pris à l’université, notamment au syndicat des profs).

• L’analyse de Gill fournit un certain nombre de clés indispensables à la compréhension de l’évolution d’une pensée politique et syndicale contestable.

• Un débat salutaire à gauche

Je suis donc un marxiste « révisionniste ». [...] Je ne veux pas condamner le marché. Ce serait trop facile. [...] À moins de se réfugier dans un refus de principe la voie à suivre est réformiste. [...] La démocratie directe est le meilleur instrument de lutte, mais elle doit servir à renforcer la démocratie représentative. Jean-Marc-Piotte, Démocratie des urnes et démocratie de la rue

Membre fondateur de la revue politique et culturelle Parti pris (1963- 1968) , qui se réclamait de l’indépendance du Québec, du socialisme et de la laïcité, Jean-Marc Piotte a, dans les années 1970, émis nombre d’opinions sur le syndicalisme (s’appropriant même la paternité du « syndicalisme de combat »), le socialisme et le marxisme (essais sur Gramsci et Lénine). Depuis cette époque, il est auréolé d’une image de « pape de la gauche », voire de « père du marxisme au Québec ».

Parce qu’il estime que cette image est un mythe, Louis Gill entreprend d’en faire l’autopsie. Il procède à une analyse minutieuse de l’évolution de la pensée politique de Piotte à partir de ses principaux écrits sur le syndicalisme, le partenariat social, le socialisme, l’indépendance du Québec, la laïcité et l’identité. Il signale qu’au fil des ans, Piotte a successivement tourné le dos au socialisme et à l’indépendance du Québec et que, désormais, il se satisfait d’un utopique capitalisme civilisé ou à visage humain dans le cadre de l’antidémocratique fédéralisme canadien. L’auteur porte également un jugement sévère sur l’adhésion au marxisme dont Piotte a continué à se réclamer au cours des décennies, alors qu’un fossé sans cesse croissant, soutient-il, s’est creusé entre ce qu’il professe et le matérialisme historique. Comment Piotte peut-il lui-même continuer à se présenter comme marxiste, même en qualifiant ce « marxisme » de révisionniste, comme il prend désormais la précaution de le faire ? « Sans doute mesure-t-il lui-même l’ampleur du choc qui serait porté à son image par l’effondrement de ce mythe », conclut Louis Gill.

TABLE DES MATIÈRES

Introduction
Chapitre 1 – Le syndicalisme
Chapitre 2 – De l’éloge du partenariat à sa condamnation
Chapitre 3 – Le socialisme
Chapitre 4 – Indépendance du Québec, laïcité, identité
Conclusion

L’auteur

Économiste, syndicaliste et essayiste, Louis Gill est l’auteur d’ouvrages sur l’économie, le marxisme, le syndicalisme, la politique, l’histoire et l’art.

m.editeur@editionsm.info www.editionsm.info/

Personne ressource : Richard Poulin

Parution : 3 mars 2015

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