Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Charte des valeurs québécoises

Propos révélateurs sur une charte annoncée

Fuite dans le journal de Montréal

20 août : la pseudo-fuite dans le journal de Montréal, qui ne sera jamais remis en doute par le gouvernement, mais que puisque pas « officiel » permettra a bien des gens de vouloir étouffer le débat en disant qu’il fallait attendre la vrai.

Réactions

Les propos les plus durs viennent de Raymond Gravel, ex-député du bloc et prêtre

Voulons-nous d’un État athée ou d’un État neutre ? Madame Pauline Marois dit à qui veut l’entendre qu’elle est athée. Et pourtant, elle occupe le poste de première ministre du Québec. Elle n’arbore pas de croix ni de signe distinctif ; cependant, elle affiche son athéisme. Menace-t-elle la neutralité de l’État pour autant ? Je ne le crois pas, tout comme la religieuse catholique qui porte un costume et qui enseigne aux enfants du primaire ou l’infirmière musulmane voilée qui travaille dans un hôpital. La foi est une valeur fondamentale pour un croyant. Empêcher quelqu’un de l’exprimer dans son travail, sans toutefois l’imposer aux autres, est un abus de pouvoir digne d’une dictature ou d’un gouvernement totalitaire.
Michel David, 5 septembre, Le Devoir
Il est encore temps de faire preuve de retenue et de se concentrer sur l’encadrement des accommodements plutôt que de faire une fixation sur les signes religieux. Évidemment, si le PQ a renoncé à faire l’indépendance, c’est une autre histoire.

Détourner l’attention ?

Robin Philpot : « Devant ces messieurs des minières, le gouvernement Marois cède, se soumet, devant ces messieurs des pétrolières de l’Ouest et du Québec, il cède, devant ces messieurs du gouvernement Harper, il cède, devant ces messieurs des écoles privées confessionnelles, il cède. Mais là, après toutes ces soumissions, Pauline Marois dit qu’elle va tenir tête à cette femme qui gagne 12$ l’heure dans une CPE où elle garde nos enfants et nos petits-enfants car elle porte un Foulard ».

Gabriel Nadeau-Dubois : Je suis le premier à défendre la diversité culturelle, et cela commence par une défense en règle de notre culture québécoise. Mais à ce chapitre, ce n’est pas l’islamisation qui devrait nous inquiéter. C’est l’américanisation. Ce n’est pas le retour du religieux à travers un « péril islamique » qui menace les cultures du monde : c’est leur uniformisation par le bulldozer de la marchandisation hollywoodienne.

Multiculturalite – interculturaliste, même affaire ?

Pauline Marois, 6 septembre, dans le Devoir :
« En Angleterre, ils se tapent sur la gueule et s’envoient des bombes parce que c’est le multiculturalisme et qu’il n’y a plus personne qui se retrouve dans cette société-là. »

10 septembre conférence de presse officielle

Parce que nos valeurs, on y croit. « Proposition » gouvernementale
Alec Castonguay, 10 septembre : Le projet de charte montre à quel point le gouvernement aurait pu facilement s’entendre politiquement avec d’autres formations à l’Assemblée nationale et ainsi faire adopter plusieurs propositions rapidement, sans trop de houle. En fonçant tête première avec l’interdiction vestimentaire des signes religieux dans la fonction publique et parapublique, il a volontairement choisi le chemin le plus cahoteux et le plus long… Impossible de ne pas y voir des raisons politiques et électorales.

Vaudeville du Bloc québécois

10 septembre, le Devoir : Le leader souverainiste a rappelé que dans son mémoire présenté à la Commission Bouchard-Taylor en 2007, le Bloc québécois avait prôné une interdiction du port de ces symboles religieux uniquement pour les employés de l’État qui sont en position d’autorité, et non pas pour l’ensemble des fonctionnaires. « En 2007, c’était fondé. Ce l’est encore. Le gouvernement du Québec dépose un document qui s’applique à tout le monde et on nous invite à la discussion. Discutons de cela », a déclaré M. Paillé.

10 septembre POUR UN QUÉBEC INCLUSIF (fédéraliste et souverainiste)

11 septembre : Maria Mourani signe la Déclaration des Indépendantistes pour une laïcité inclusive sur la Charte des valeurs québécoises (réponse strictement indépendantistes aux « inclusifs »

12 septembre : Maria Mourani est exclue du caucus.
Le chef bloquiste Daniel Paillé a expliqué que c’est l’opposition de Mme Mourani au projet de charte des valeurs québécoises qui a mené à cette décision. Le Bloc dit appuyer le projet du gouvernement Marois. (Radio-Canada)

Discours du 13 septembre, Maria Mourani dit :
« Tout au long de ma militance, j’ai vu qu’il existait une tension au sein du mouvement. Mais les leaders du mouvement arrivaient toujours à chasser le démon de l’intolérance quand venait le temps d’élaborer des politiques. Je me demande si ce temps est révolu. »
Comparaison à la loi 101
Julius Grey

Quand la législation pour protéger le français a vu le jour, on disposait de multiples études démontrant que le français pouvait disparaître à Montréal. Dans le cas de la charte des valeurs québécoises, il n’y a rien. On propose donc de brimer la conscience individuelle sans fondement fiable ou motif objectif.

Une intolérance « libérée »

15 septembre : Femme voilée invectivée au centre commercial :
Le 2 octobre, La Presse : Femmes voilées : « augmentation dramatique » des agressions :
Les centres de femmes de plusieurs régions du Québec disent avoir recueilli « plusieurs dizaines » de témoignages de femmes, en majorité musulmanes, qu’on aurait insultées, bousculées ou agressées dans l’espace public.
5 novembre : Le Conseil musulman de Montréal et le Collectif québécois contre l’islamophobie dénoncent une augmentation importante des attaques contre la communauté musulmane au Québec depuis le lancement du débat sur le projet de charte des valeurs québécoises par le gouvernement de Pauline Marois.

En réponse à tout cela ? 1) ce n’est pas relié à la charte 2) c’est une coïncidence 3) Ces gens fabulent ou exagèrent 4) Ce n’est pas la faute du PQ…

Une charte Catho-Laïc ?
Alexandre Leduc sur son blogue :

Actuellement, le débat sur la laïcité met en opposition trois grands groupes : 1) les tenants de la laïcité ouverte ou inclusive (neutralité de l’État, liberté des individus), les tenants de la laïcité « stricte » de type République française (neutralité absolue de l’État et des individus) et les catholiques conservateurs (héritage catholique de l’État et laïcité des individus sauf pour les catholiques). […]« Ce qui est fascinant ici, c’est le génie tactique de Drainville qui a été en mesure de fédérer les laïcs républicains et les catholiques conservateurs, pourtant ennemis de longue date, derrière son projet de charte des valeurs québécoises. Le trait d’union qui fédère ces deux tendances est leur malaise commun face à l’Islam. Quoique pour des raisons bien différentes [...]

C’est simple, à cause des sondages :

En effet, sondage après sondage, une portion très importante de Québécois affirment vouloir que le crucifix demeure à l’Assemblée nationale. Le PQ, le PLQ et la CAQ se prononcent donc en faveur de son maintien et ce, malgré la contradiction évidente avec le principe de séparation de l’Église et de l’État. Un sondage Angus Reid nous apprenait cette semaine que lorsque l’on demande aux Québécois de se positionner sur la présence de chacun des signes religieux dans la fonction publique, d’énormes disparités resurgissent. En effet, alors que la kippa juive est rejeté par 55%, le kirpan sikh et le voile musulman sont refusés à 83 et 63%, la croix, elle, est acceptée à 63%. C’est contradictoire, mais c’est comme ça. Ça, le ministre Drainville le sait, et c’est précisément pourquoi il décide de tolérer les « petits signes ostentatoires ». Il sait très bien qu’au final, ce sont surtout des petites croix chrétiennes que l’on retrouve en pendentifs et qu’une majorité de Québécois n’y voient aucun problème.

Conseil du statut de la femme

" Il n’existe aucune étude, on ne sait même pas le nombre de fonctionnaires portant le voile, et on ne sait surtout pas ce que feront ces femmes confrontées à l’obligation d’enlever leur voile. Vont-elles se sentir libérées ou au contraire, vont-elles être obligées par leur conjoint ou leur entourage de quitter leur emploi, de retourner chez elles. Personne n’a tenté d’étudier cette question, le Conseil aurait pu le faire », a précisé Julie Miville-Dechêne."
Tlmep avec Drainville et Bouchard
23 septembre Michel C Auger :

En fait, plusieurs historiens rappellent que l’abandon des signes religieux a plutôt été le fait de décisions de l’Église catholique elle-même et du concile Vatican II, qui a permis aux religieux de se vêtir comme des laïcs. Mais, comme le souligne l’historienne Lucia Ferretti, « les religieux qui désiraient continuer à porter leurs costumes religieux n’ont jamais été empêchés de le faire ».

Comme le confirmeront le 21 octobre les responsables de 38 congrégations religieuses du Québec : « Il est vrai que dans les années 60 et 70, les personnes appartenant à des communautés religieuses du Québec ont massivement délaissé leur costume religieux pour ne pas créer de barrière avec la population qu’elles desservaient. (...). Cependant, nos membres ont pris cette initiative sans y être obligés par l’État »

Le même genre de raccourci avec les faits peut se trouver dans l’affirmation du ministre Lisée voulant qu’il existe deux modèles quant au port des signes religieux dans la fonction publique. Un modèle américain (aucun État en Amérique du Nord ne fait de telles interdictions) et un modèle européen qui considère plutôt que c’est la meilleure manière d’agir. Sauf qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main les pays européens qui ont décrété l’interdiction des signes religieux dans leur fonction publique. Il n’y a guère que la France, la Belgique et certains länder allemands qui ont des interdictions comparables à celles que voudrait instaurer la Charte des valeurs québécoises. Parler de « modèle européen », dans les circonstances, est plutôt exagéré.

Qu’en pense les groupes religieux ?

18 septembre : Les évêques ne s’opposeraient pas au retrait du crucifix de l’Assemblée nationale :

« Le crucifix est là pour rester, au nom de l’histoire, au nom du patrimoine », affirmait M. Drainville. Mais cette position, partagée par les trois principaux partis à l’Assemblée nationale, dérange profondément les évêques catholiques du Québec. « Le crucifix est bien plus qu’un objet patrimonial ou un symbole, le crucifix est l’expression d’une foi »

Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité au Québec : "Dans le contexte où une police des signes religieux visibles se mettrait en place, l’application de la charte, telle que proposée, conduirait certaines minorités ethniques à aller travailler dans des espaces où leurs identités culturelle et religieuse ne seraient plus un problème. Est-ce que le Québec veut voir se multiplier des garderies pour enfants sikhs ou des hôpitaux pour musulmans ? Ça serait dommage d’exacerber des comportements qui iraient à l’encontre du vivre ensemble à la québécoise"

14 novembre : l’Hôpital général juif (HGJ) : « L’institution affirme que le port de signes religieux par ses employés ne nuit aucunement à la neutralité dans la prestation des services de soins de santé. C’est qu’à l’Hôpital général juif, kippa, voile, croix et autres signes religieux se côtoient au quotidien : la clientèle est tout aussi diverse que les employés. L’hôpital a été fondé en 1934, pour accueillir les médecins résidents juifs qui étaient refusés dans les autres hôpitaux québécois à cause de l’antisémitisme.
Des élections cet automne ?

1er octobre Marrissal titre sa chronique « Comme un parfum d’élection :
« le PQ serait bien fou, en effet, de se priver de piger dans les platebandes de la CAQ. Après tout, il ne lui manque que 4 ou 5 points auprès des électeurs francophones, répartis essentiellement dans trois douzaines de circonscriptions du 450, pour arracher une majorité. »

En effet, comme le dit Paul Cliche dans Presse-toi à Gauche le 15 octobre :
Les premières circonscriptions-clés se trouvant dans la mire des stratèges péquistes sont certes les neuf qui ont fait faux bond à leur parti avec de faibles majorités pour l’empêcher de former un gouvernement majoritaire, soit passer de 54 à 63 députés [...]Il s’agit, par ordre croissant de majorités, de celles de La Prairie, Papineau, Richmond, Verdun, Jean-Lesage, St-Jérôme, Trois-Rivières, L’Assomption et Mégantic. Le PQ a perdu cinq de ces dernières aux mains des libéraux et quatre aux mains de la CAQ
Les ex-péquiste contre la charte sortent de l’ombre peu a peu.

Jean Dorion, ex-député du bloc (entre autre) avait d’ailleurs prédit ce qui allait se passer, un an plus tôt, le 22 septembre 2012 dans le Devoir :
Ce projet, s’il se poursuit, divisera une société déjà trop divisée. Il rendra encore plus difficile l’indépendance du Québec, en nous aliénant les secteurs d’opinion libéraux du reste du continent, les seuls susceptibles autrement de respecter notre choix. Et il saccagera pour longtemps notre relation avec la plus grande immigration francophone qu’ait connue le Québec, un milieu, hier encore, plutôt ouvert à nos aspirations : le PQ avait quatre candidats musulmans en 2007, aucun cette année. Les poulets ne votent pas pour le colonel Sanders.

Parizeau 5 octobre

Blogue de Michel Pepin sur le site de Radio-Canada : Il y a beaucoup à dire sur l’intervention publique de Jacques Parizeau à propos de la charte des valeurs, mais si nous ne devions nous en tenir qu’à deux mots, voilà, ce serait « Québec solidaire ». En effet, quoi qu’en dise le ministre Jean-François Lisée, la proposition de Jacques Parizeau correspond, à la virgule près, aux positions défendues par les députés Françoise David et Amir Khadir.
2 décembre : Duceppe juge que la charte des valeurs va trop loin.
Par ailleurs, Gilles Duceppe pense également que le gouvernement québécois devrait se questionner sur les subventions qu’il accorde à certaines écoles confessionnelles, comme les écoles juives et musulmanes.
Élection municipales à Montréal…

Le 10 octobre Le ministre responsable de la Métropole, Jean-François Lisée, a suggéré aux candidats briguant la mairie de Montréal de se taire à propos de la charte des valeurs. Il a de plus laissé entendre qu’aucun n’aurait la légitimité de contester l’interdiction du port de signes religieux chez les employés municipaux.

Les Janettes

15 octobre : Le manifeste des Janettes, qui grosso modo, témoigne d’une peur d’un retour en arrière pour le droit des femmes.

Denise Filiatrault déclare à 98,5 FM que les femmes qui portent le voile par choix... "c’est des folles" qui se "peinturent la face comme un clown". Elle s’excuse 2 jours plus tard à la demande de son petit fils.
Janette Bertrant : "Ce sont des religions qui veulent, pour la plupart, s’épandre et, d’accommodements raisonnables en accommodements raisonnables, on se retrouve avec une charia qui fait lapider les femmes…"

Moi, je ne veux pas ça pour ma nation. »
Réactions :

« Je suis tellement en colère, a souligné l’historienne Micheline Dumont, spécialisée dans l’histoire des femmes. Je trouve que les gens profitent de leur notoriété médiatique pour dire des énormités. Ça nuit énormément à la cause des femmes en ce moment. »

« Il suffit d’être une célébrité pour pouvoir étaler son ignorance et ses préjugés au grand jour et être applaudi de l’avoir fait. C’est triste. Je ne pensais pas que Janette allait devenir notre Brigitte Bardot... » - Benoit Renaud

Michelle Blanc rapporte le 11 novembre cette déclaration de Julie Snyder au souper de fondation des Janette au 357c : « Vous savez, dans la vie, on peut se battre pour avoir raison. Mais moi, je me fous d’avoir raison. Ce que je veux, c’est avant tout de gagner. Une fois qu’on a gagné, on pourra toujours dire qu’on avait raison »

L’avis de la Commission des droits de la personnes condamne la Charte
face aux attaques et aux tentatives de décrédibiliser l’organisme à la suite de cet avis, celui-ci sera défendu quelques jours plus tard, le 24 octobre par la présidente de la ligue des droits et liberté : Les interventions, les commentaires et les avis de la Commission sont essentiels, légitimes et nécessaires dans une société régie par la règle de droit. La Commission doit préserver son indépendance et il n’appartient pas à l’opinion publique de décider quel est le bon moment, tout autant que le bon procédé par lequel elle entend intervenir. Les commentaires récemment formulés par la Commission sont juridiquement bien fondés, tout comme sa décision d’intervenir dans le débat public au sujet du projet gouvernemental portant sur une charte des valeurs.

11 novembre 2013 , Nathalie Batraville : En tant que référence en matière de discrimination, la Commission des droits de la personne a déclaré être inquiète de voir que le gouvernement banalisait les conséquences de sa Charte. Au fil des semaines, et ce, jusque dans le dépôt du projet de loi, il est devenu clair qu’il ne s’agit pas de banalisation, mais d’une indifférence complète, violente. Le gouvernement n’a manifesté aucune intention de déterminer le nombre de personnes ciblées par la Charte, ou d’enquêter sur la progression de la xénophobie et de l’islamophobie.

Les rumeurs d’élections s’intensifient…

24 octobre : Le PQ organise des assemblées d’investiture en vue d’éventuelles élections déclenchée le 6 novembre

26 octobre, marche des Janette, mais pas d’élection !

Pour la marche des Janette, j’ai lu que La Presse et le Devoir dit « quelques milliers », au Journal de Montréal et à TVA, « plusieurs milliers », et Radio-Canada est plus vague en disant « elles étaient nombreuses les "Janette" »... Pratique ces mots « quelques », « plusieurs » et « nombreuses »... le lendemain, silence radio pour la manif contre la charte .Manifestation pour un Québec uni et du travail pour touTEs

Dépôt du projet de loi 60

6 novembre : Françoise David, députée de Gouin.

« En présentant une version encore plus radicale de son projet initial, le PQ s’en va vers un mur et il le sait. Visiblement, son but n’est pas de faire adopter son projet de Charte, mais plutôt de créer un blocage pour l’utiliser comme argument électoral. Sinon, pourquoi serait-il tatillon au point de suggérer à l’article 10 qu’une personne ou un organisme ayant un contrat de service avec l’État puisse être assujetti à la loi, notamment à l’interdiction de porter de signes religieux ? »
Lettre de Lisée et Drainville dans le NYT en riposte à un texte décrivant comme un moment « tea party » la charte des valeurs

19 novembre, Les Ministres Drainville et Lisée qui soulignent "la montée de l’Islam" au Québec dans le journal New York Times en justifiant leur charte. Dans un petit texte à peine plus long que le manifeste des Janette, dans laquelle ils affirment que le Québec se prépare à vivre un "moment jeffersonien". Je suppose qu’ils n’ont pas relu Jefferson avant d’écrire leur réponse. Si Jefferson était à juste titre en faveur de la séparation entre l’Église et l’État, il était aussi un fervent défenseur de la liberté de religion.

La petite noirceur

19 novembre, Chantal Hébert : Dans le débat qu’il pilote au sujet de sa charte des valeurs et de la laïcité, le gouvernement de Pauline Marois postule que les impressions valent plus cher que les faits. […] Après trois mois de discussions, on attend toujours de savoir sur quelles données se fonde la certitude gouvernementale que la laïcité de l’État québécois est à risque au point qu’il faille circonscrire l’exercice d’un droit jugé fondamental à l’échelle de l’Amérique du Nord. […] de nombreux juristes doutent de la valeur légale du projet de charte actuel. Le gouvernement Marois a en main des avis juridiques à ce sujet. Il refuse de les rendre publics. […] De mes lointains rudiments de journalisme 101, j’ai surtout retenu que les faits sont aux débats de société éclairés ce que les piles sont à une lampe de poche. Et de mes cours d’histoire du Québec, que la période qu’on a baptisée la Grande Noirceur doit son nom à ce que la lumière des connaissances vivotait sous le boisseau d’un pouvoir démagogue.

Les débats…

24 novembre à l’QQAM, un débat sur la laïcité s’est transformé hier en tir groupé contre tous ceux qui ne défendaient pas l’interdiction du voile, et plus particulièrement contre la Fédération des femmes du Québec. Excédée d’être chahutée et interrompue, la présidente de la FFQ, Alexa Conradi, a claqué la porte, suivie quelques instants plus tard par le député de Québec solidaire Amir Khadir.

Alexa Condari, le lendemain : « Les organisations et les personnalités publiques qui interviennent sur la Charte se doivent de baisser le ton et utiliser un langage plus mesuré... les conditions du dérapage sont largement remplies, a réagi Mme Conradi, hier. Le gouvernement a une responsabilité
de réorienter la discussion, mais il doit reconnaître qu’il y a un problème. »"
Le 28 novembre 2013, Montréal : Aujourd’hui, Bernard Drainville, le ministre responsable de la charte des valeurs québécoises, a annulé sa participation à une discussion publique en évoquant des « problèmes de sécurité ». Selon Karina Chagnon, membre du conseil d’administration du GRIP Concordia : « L’annulation de la part du ministre en dit long sur son incapacité à défendre la charte en dehors d’un cadre contrôlé. Ça en dit long aussi sur l’habilité de la communauté de Concordia, composée de plusieurs personnes qui sont directement touchées par la discrimination inhérente dans le projet de loi 60, à mobiliser une opposition rapidement. »
3 décembre : Longueuil - Rencontre tendue entre le ministre Drainville et des citoyens autour de la charte de la laïcité

Quand un citoyen ou une citoyenne explique son opposition à l’interdiction élargie des signes religieux, la tactique du ministre est rigoureusement la même. Il dit calmement « respecter » l’« autre point de vue » en échange de quoi il demande à ce qu’on « respecte » le sien. Terminé après avoir dit qu’il « respectait » son point de vue et réitéré sa propre position, il laisse tomber à une dame qui lui reposait une question : « madame, je ne veux pas entrer en dialogue avec vous ». Et la citoyenne de rétorquer : « c’est ça, le problème ! ». Cette dame, face à une stratégie politique bien arrêtée, tout comme les Parizeau, Bouchard et tant d’autres, elle prêche dans le désert…
Malaise

Le seule argument pour sa charte, comme l’a dit Véronique Hivon à TLMEP c’est qu’il y avait un malaise…

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