Le Premier ministre roumain Emil Boc, confronté à une vague de contestation croissante, a annoncé lundi sa démission et celle du gouvernement de centre droit qu’il dirigeait et dont la cote de confiance s’est effondrée, tandis que l’opposition demande des élections anticipées.
Dans la foulée, le ministre roumain de la Justice Catalin Predoiu a été nommé Premier ministre par intérim « jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement ».
Plusieurs voix au sein de son Parti démocrate-libéral (PDL, au pouvoir) avaient demandé le départ d’Emil Boc ces dernières semaines, sur fond de contestation croissante dans la rue, avec des manifestations organisées pendant une quinzaine de jours à travers le pays.
Ce lundi, les contestataires ont eu en partie gain de cause : « J’ai pris la décision de présenter la démission du gouvernement », a annoncé le Premier ministre lors d’un conseil des ministres diffusé en direct sur les télévisions, motivant sa décision par la volonté de « détendre la situation politique et sociale du pays ».
Emil Boc a appelé le Parlement à accorder au plus vite sa confiance à un nouveau gouvernement afin de ne pas mettre en danger la stabilité du pays.
Emil Boc, 45 ans, occupait ce poste depuis les élections législatives de 2008.
Des consultations entre le président Basescu et les partis politiques représentés au parlement sont prévues en fin de matinée.
Cette annonce intervient au lendemain de la fin d’une mission du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Union européenne, qui a donné son satisfécit aux réformes menées par le gouvernement Boc ces derniers mois.
L’opposition réunie au sein de l’Union social-démocrate (USL) avait entamé la semaine dernière une grève parlementaire, assurant qu’elle ne retournerait dans l’hémicycle que lorsque la coalition au pouvoir accepterait l’organisation d’élections anticipées.