3 novembre 2022 | tiré de [mediapart.fr-https://www.mediapart.fr/journal/international/031122/presidence-biden-l-ere-des-perils-pour-la-gauche-et-le-mouvement-social?utm_source=20221103&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-20221103&M_BT=733272004833]
En janvier 2017, aux premières heures du mandat de Donald Trump, Rafael Shimunov, un activiste new-yorkais, fut un des premiers présents à l’aéroport de New York pour protester contre l’interdiction de voyager (trave ban) imposée par le nouveau président aux ressortissant·es de certains pays musulmans.
Rafael fut de toutes les batailles pendant les quatre ans de cette présidence de bruit et de fureur, en tête des actions pour la justice sociale, la défense des immigré·es pourchassé·es ou celle des salarié·es du géant Amazon interdit·es de se syndiquer. Sous Trump, ce quadragénaire, né dans une famille juive débarquée à Brooklyn depuis l’Ouzbékistan au début des années 1980, a passé son temps à mettre en réseau les néophytes qui souhaitaient s’engager dans la lutte et à imaginer des campagnes de militantisme numérique pour plusieurs organisations.
Quand je l’ai rencontré pour mon livre sur la renaissance de l’activisme pendant les années Trump, Génération Ocasio-Cortez, les nouveaux activistes américains (La Découverte, 2020), Rafael s’émerveillait des « coalitions inédites » qui fleurissaient alors entre les organisations. Il constatait avec joie l’arrivée de nouveaux militants et militantes face à l’« urgence » de combattre le trumpisme.
Cinq ans plus tard, désormais directeur de la communication d’Athena, une coalition d’organisations syndicales, locales et politiques qui lutte contre le modèle Amazon, Rafael a dumal à cacher son désespoir. « En deux semaines, j’ai dû dire à ma fille que l’avortement n’était plus garanti, […] que les armes seront peut-être légales dans chaque rue de New York. […] Elle m’a demandé : alors, pourquoi on se bat ? Et pourquoi fait-on gagner toutes ces élections aux démocrates ? »
Rafael dénonce le fait que la direction du Parti démocrate au pouvoir se contente de pointer du doigt l’extrémisation du Parti républicain sans proposer un meilleur avenir. « Cette stratégie pousse une génération entière de jeunes gens, et de gens récemment engagés à abandonner la politique électorale. » « Agissez fort ! » lance-t-ilau parti du président Joe Biden. « Ou bien sautez de la falaise. »
Rafael Shimunov exprime là le désarroi d’une myriade de militantes et militants très actifs sous Donald Trump, effarés par la présidence du démocrate Joe Biden et par son maigre bilan. Un désarroi d’autant plus grand que la droite américaine ne cesse de remporter des victoires politiques, même si son champion Donald Trump n’est plus aux commandes du pays.
Le mois de juin 2022 restera à ce titre comme un moment symbolique, une preuve irréfutable que les républicains ne cessent de marquer des points et renforcent chaque jour leur mainmise sur les échelons du pouvoir aux États-Unis.
Un péril réactionnaire croissant
Le 24 juin 2022, la Cour suprême a supprimé le droit fédéral à l’avortement qu’elle avait elle-même accordé en 1973. Désormais tenue par une majorité conservatrice, dont certains juristes réactionnaires du Parti républicain nommés à vie sous Donald Trump, la Cour, plus haute juridiction américaine, menace directement le droit de 50 millions d’Américaines à disposer de leur corps.
Plusieurs États ont annoncé l’interdiction immédiate de l’avortement. Certains juristes républicains imaginent déjà des dispositifs pour empêcher les femmes qui souhaitent avorter dans un autre État d’entreprendre le voyage.
Plus aucune barrière du droit ne semble infranchissable pour les républicains d’extrême droite, minoritaires dans le pays mais politiquement au diapason de la base radicalisée du parti dont le président Donald Trump (2017-2021) reste le héros, malgré les affaires qui le cernent et la prise du Capitole par ses soutiens le 6 janvier 2021, aux derniers jours de sa présidence, une insurrection qu’il a soutenue et encouragée.
En ce même mois de juin 2022, en même temps qu’elle remettait en cause l’avortement, l’institution a rendu plusieurs arrêts inquiétants, qui sont autant de coups de massue pour les défenseur·es de la justice et de l’égalité. Elle a garanti le droit à porter des armes en tout lieu, dans le pays le plus armé du monde où les fusillades de masse sont quotidiennes. Elle a autorisé les prières dans les stades de football américain. Elle a remis en cause certains droits des Amérindien·nes sur leurs territoires. Elle a jugé que l’agence fédérale de l’environnement (EPA), créée en 1970 par le président conservateur Richard Nixon, n’avait pas vocation à réguler les gaz à effet de serre.
Nous sommes dans un moment très dangereux pour notre pays.
Alexandria Ocasio-Cortez, élue démocrate de New York
De l’aveu même de certains de ses juges comme l’ultraconservateur Clarence Thomas, ses prochaines cibles pourraient être la contraception, le mariage des couples homosexuels, voire les relations homosexuelles elles-mêmes. Ou encore l’égal accès au vote ou les politiques de discrimination positive favorisant l’accès des minorités dans les institutions.
Selon l’historienne et américaniste Sylvie Laurent, la Cour suprême déroule désormais un agenda transparent : celui de l’aile d’extrême droite républicaine et des théocrates fondamentalistes, évangéliques comme catholiques. La démocratie états-unienne, elle, semble de plus en plus moribonde. Le retour en 2024 à la présidence de Donald Trump, ou d’un de ses avatars, est une option crédible.
« Nous sommes dans un moment très dangereux pour notre pays. Ce n’est pas nouveau, mais le péril augmente chaque jour », estime Alexandria Ocasio-Cortez, jeune élue démocrate de New York à la Chambre des représentants. Son message, elle l’a publié sur Instagram, quelques heures après la décision de la Cour suprême sur l’avortement. Figure de la gauche états-unienne, « AOC » a réclamé des mesures énergiques au président démocrate Biden : protéger l’avortement en mobilisant les services fédéraux, augmenter le nombre de juges à la Cour suprême afin d’y diluer le poids des conservateurs, etc.
Mais Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama de 2008 à 2016 dont toute la carrière politique a été menée à la droite du Parti démocrate, est depuis toujours l’homme du compromis à tout prix. Ni ce président ni son parti n’entendent réellement mener la bataille culturelle contre une droite galvanisée.
Entre 6 et 9 millions d’Américain·es ont pris part au cours de l’année 2017 à des rassemblements à caractère politique.
Lorsque Joe Biden fut élu président, en novembre 2020, le contexte politique était différent. Sa victoire fut certes le fruit du rejet de Trump, mais aussi la conséquence d’uneformidable énergie militante déployée pendant les quatre années précédentes : un large mouvement social, qui proclamait l’intersectionnalité des luttes économiques et sociales, écologiques, antiracistes féministes et LGBT+.
Dès le lendemain de l’investiture de Donald Trump, en janvier 2017, 4 millions de manifestants, la plupart des manifestantes, avaient défilé dans 650 villes. Selon les politistes Jeremy Pressman et Erica Chenoweth, entre 6 et 9 millions d’Américain·es ont pris part au cours de l’année 2017 à des rassemblements à caractère politique. Le 24 mars 2018, la March for Our Lives, lancée après la tuerie dans un lycée de Floride, avait réuni près de 2 millions de personnes.
Après la mort de George Floyd, tué à Minneapolis (Minnesota) par un policier le 25 mai 2020, un immense mouvement social en pleine épidémie de Covid-19 avait réactivé les revendications de Black Lives Matter, mobilisé contre les violences policières touchant davantage les jeunes Noirs. Selon plusieurs estimations rassemblées par le New York Times, entre 15 et 26 millions d’Américain·es ont alors défilé : c’est, à ce jour, le plus grand mouvement socialde l’histoire des États-Unis.
La présidence Trump fut un moment d’effervescence de l’activisme. Les jeunes militant·es climat du mouvement Sunrise avaient par exemple réussi, à coups d’actions de masse et d’occupations de permanences parlementaires, à installer l’urgence climatique au cœur de l’agenda politique des démocrates. Les deux campagnes électorales du sénateur socialiste du Vermont Bernie Sanders, celle de 2016 et plus encore celle de 2020, avaient galvanisé des millions de jeunes Américain·es.
Elles avaient fourni des bras au Parti démocrate au moment du vote présidentiel, mais aussi lors d’élections sénatoriales en Géorgie qui donnèrent, en janvier 2021, une courte majorité à Joe Biden au Sénat. Cette vivacité militante fut une aubaine historique pour le Parti démocrate, qui, au cours de la présidence Obama, avait délaissé l’activisme local, laissant les républicains occuper le terrain.
Une fois installé à la Maison Blanche, Joe Biden avait mis en scène sa volonté d’écouter les revendications du mouvement social et promis des mesures de relance massive. Sans se bercer d’illusions, Bernie Sanders, devenu président de la commission du budget au Sénat, espérait alors à haute voix (un vœu pieux ?) qu’il se métamorphoserait en nouveau Franklin Delano Roosevelt, le président démocrate qui avait mis en œuvre le New Deal dans les années 1930.
Même s’ils et elles avaient soutenu Bernie Sanders à la primaire démocrate et ne se faisaient guère d’illusions sur Joe Biden, incarnation de l’establishment du parti, Alexandria Ocasio-Cortez et les autres parlementaires de l’aile gauche du Parti démocrate pouvaient au moins espérer peser sur sa présidence.
Deux ans plus tard, l’atterrissage est rude : prise en étau entre la doxa libérale du Parti démocrate, la frilosité politique de Joe Biden, l’archaïsme d’institutions comme le Sénat qui surreprésente l’Amérique rurale et conservatrice, et l’offensive réactionnaire d’une droite revancharde depuis la défaite de Donald Trump – défaite claire que celui-ci n’a jamais reconnue –, la gauche ne peut que constater, impuissante, l’ampleur du désastre.
Effacement de la gauche « mouvementiste »
Après des mois de négociations, Joe Biden n’a réussi à faire voter par le Sénat (qui détient le dernier mot en matière législative) qu’une petite partie de ses engagements électoraux. Son mégaplan de relance, « Build Back Better », destiné à améliorer le sort des classes moyennes et populaires grâce à des mesures ambitieuses concernant le logement, l’éducation et le climat, a été sabordé à cause de l’opposition d’un sénateur et d’une sénatrice démocrates, Joe Manchin (Virginie-Occidentale) et Kyrsten Sinema (Arizona), politiquement aligné·es sur le Parti républicain.
In extremis, le président a toutefois réussi à faire voter en août 2022 par le Sénat une loi bien moins ambitieuse, l’« Inflation Reduction Act ». À la Maison Blanche, le 16 août, Joe Biden a vanté « une des lois les plus significatives de notre histoire », « le plus grand pas en avant pour le climat ».
Cette loi reprend en effet une partie des promesses du plan initial : elle accorde des crédits d’impôt massifs aux entreprises qui souhaitent investir dans les énergies renouvelables, aide les ménages à acheter des voitures et des équipements moins polluants, va réduire un peu le prix des médicaments. Financée par des hausses modestes d’impôt sur les grandes entreprises, elle fixe aussi un impôt minimal sur les sociétés et muscle le budget de l’administration fiscale.
Au départ opposé à cette loi, le sénateur de Virginie Joe Manchin, très proche des intérêts des industries fossiles, a finalement accepté de la signer après de longues négociations. En regardant les détails, on comprend mieux pourquoi : la loi autorise de nouveaux forages pétroliers et gaziers dans le golfe du Mexique et en Alaska. Cadeau de Biden à Manchin, elle facilite aussi la création de gazoducs et d’oléoducs… en premier lieu en Virginie-Occidentale, où les militants écologistes s’opposent à la construction d’un gazoduc long de 500 kilomètres.
Cette loi, qui permettait à Joe Biden de ne pas complètement perdre la face avant les élections parlementaires de mi-mandat de novembre 2022, n’a été votée par aucun élu républicain au Congrès. Face à cette opposition constante des républicains, qui pour beaucoup véhiculent la thèse trumpienne selon laquelle l’ancien vice-président de Barack Obama aurait « volé » son élection à la Maison Blanche, Joe Biden a raté nombre d’occasions de contester l’hégémonie culturelle et politique de la droite.
Pourquoi l’élan des années Trump a-t-il disparu ?
Il a refusé de faire passer des lois au Sénat par une majorité simple, au nom du respect des usages du parlementarisme bipartite – des règles que les républicains ne respectent pourtant plus depuis longtemps. Il a aussi tourné le dos aux plus jeunes, étonné·es de le voir hésiter sur l’annulation ou la réduction de la dette étudiante qui affecte des millions de jeunes Américain·es, mais aussi aux activistes du climat, consterné·es de voir son administration renoncer à l’arrêt des projets d’extraction fossile.
Si le vieux président ne semble guère combatif, la gauche militante est elle aussi poussée à l’introspection : pourquoi l’élan des années Trump a-t-il disparu ? À coup sûr, la défaite de Bernie Sanders face à Joe Biden a démobilisé les foules. La volonté de la gauche de ne pas créer de problèmes à Joe Biden au début de sa présidence a également contribué à diminuer son rapport de force. Mais face aux blocages du système démocratique et aux victoires idéologiques de la droite, ces explications sont insuffisantes.
À la fin des années Trump, la gauche politique proche de Bernie Sanders émanant du mouvement social – le choix de l’engagement dans la politique institutionnelle n’allant pas de soi, puisqu’il a été notamment très débattu au sein d’organisations de gauche comme l’organisation des socialistes américains, le DSA, où Alexandria Ocasio-Cortez a milité – avait des ambitions claires : renouveler le Parti démocrate de l’intérieur avec des élu·es non issu·es du sérail ; et, pour cela, continuer d’être en résonance avec les mouvements sociaux mobilisés à l’extérieur du parti, tout en remportant des victoires politiques dans les institutions.
Tel était le pari stratégique d’Ocasio-Cortez – élue au Congrès en 2018 après avoir défait une figure centriste du Parti démocrate –, d’Ilhan Omar (élue du Minnesota), de Rashida Tlaib (élue du Michigan), ou d’organisations comme Justice Democrats, pépinière de candidats et de candidates défendant des positions politiques « à l’aile gauche du possible », pour reprendre l’expression du socialiste américain Michael Harrington (1928-1989), fondateur de l’organisation socialiste DSA.
Cinq ans plus tard, le pari n’a pas encore fonctionné. Malgré l’émergence de nouvelles figures à divers échelons politiques dans le pays, la gauche du Parti démocrate reste encore minoritaire. « Le vrai problème avec le Squad [les nouvelles figures de la gauche au Congrès – ndlr], ce n’est peut-être pas qu’elles ne sont pas assez de gauche : c’est peut-être qu’il n’y a toujours pas beaucoup de gauche aux États-Unis », écrit Nathalie Shure dans un article de la revue socialiste Jacobin, qui reproche par ailleurs à Ocasio-Cortez de ne pas avoir mené certaines batailles politiques contre la direction du Parti démocrate au Congrès.
« Le Squad a changé le paysage politique, mais gagner des programmes sociaux universels ne passera que par un large mouvement social des salariés », poursuit Nathalie Shure, qui décrète « la fin de la lune de miel » de la gauche américaine avec Alexandria Ocasio-Cortez.
Certains mouvements sociaux qui ont émergé sous Trump sont eux aussi amenés à se remettre en cause. C’est le cas par exemple de l’organisation Sunrise, née au printemps 2017 et qui se donnait pour ambition de doter les États-Unis d’un « New Deal vert » en 2021 – une version contemporaine du New Deal, le grand plan de relance lancé par le président démocrate Franklin Delano Roosevelt en 1933. Y compris en soutenant des candidat·es de gauche lors des primaires démocrates. Sunrise a été un groupe très actif sous Trump, très engagé aussi sur le terrain en faveur de Bernie Sanders lors de la primaire démocrate, et a su alors faire émerger la question climatique au centre du débat politique.鶵
Dans un texte publié par la revue en ligne Convergence, William Lawrence, cofondateur de Sunrise, liste d’abord les succès du mouvement qui ont contribué à le rendre incontournable : l’efficacité des techniques de mobilisation fonctionnant sur l’identification (les jeunes activistes du mouvement racontaient la façon dont les effets concrets du changement climatique les avaient impacté·es ou les avaient réveillé·es), les actions synchronisées partout dans le pays, la viralité du message de l’organisation, qui articulait avec succès la catastrophe climatique avec l’espoir d’un « avenir meilleur » : une façon de transformer l’anxiété climatique en action concrète.
Nous pouvons craindre l’arrivée d’un pouvoir absolument autoritaire.
Will Lawrence, cofondateur de Sunrise
Dans ce texte, Lawrence pointe aussi les failles stratégiques : les tensions entre le mouvement et ses instances locales (notamment à cause de messages « trop contrôlés », édictés par une direction en grande majorité blanche), la très grande proximité du mouvement vis-à-vis de Bernie Sanders, ce qui l’a largement dévitalisé une fois la dynamique de sa campagne retombée, le très grand flou programmatique du « New Deal vert » que Sunrise réclamait, ou encore la façon dont le mouvement s’est déployé à la fois à l’échelon local et national : « Il est positif que le Green New Deal ait des significations différentes pour beaucoup de gens, écrit Lawrence. Mais [désormais] nous devrons décider à quel niveau – local ? dans les États ? au niveau fédéral ? – nous voulons nous battre, pour quel projet, et quels moyens sont nécessaires pour cela ? […] Que pouvons-nous sauver au niveau fédéral ? Pouvons-nous nous permettre d’ignorer cet échelon, quand l’alternative est d’accepter une décennie d’hégémonie républicaine au niveau national, autrement dit une décennie d’inaction climatique ? »
Lawrence résume clairement les enjeux auxquels sont désormais confronté·es les militant·es états-unien·nes, et avec eux une gauche américaine qui n’a pas su mobiliser dans la durée, une fois Biden élu : « Le Parti républicain montre ses vraies couleurs et nous pouvons craindre l’arrivée d’un pouvoir absolument autoritaire. Dans cette décennie, le nationalisme blanc et chrétien semble plus viable que [le projet d’une] social-démocratie multiraciale. »
Le soir de la décision de la Cour suprême sur l’avortement, Alexandria Ocasio-Cortez a encouragé sur les réseaux sociaux ses soutiens à ne pas désespérer, en réinscrivant la lutte dans le temps long : « Le monde que nous voulons est déjà là. […] Vous avez le droit d’avoir peur, d’être en deuil, d’être en colère. Mais vous êtes aussi autorisés à créer le bien, à être doux, et à profiter des petits sursis. La lutte durera aussi longtemps que nous serons en vie. »
Mathieu Magnaudeix
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