Enfin nous appelons à une grève générale parce que nous voulons un nouveau modèle social qui ne favorise pas une minorité (le 1%) de privilégiés, qui n’exploite pas la majorité (le 99%) de la population, un nouveau modèle social fondé sur la répartition, la liberté et la justice sociale. Avec cette grève générale nous voulons, en tant que société, briser le cercle de la démotivation, de la résignation et de la démobilisation auquel tente de nous enfermer le syndicalisme institutionnel.
Pour la CGT, cette grève générale est une proposition qui part de la dignité, qui s’adresse et fait des propositions à la société dans son ensemble, à toute la population, à toutes les organisations, pour que nous nous l’appropriions, pour que nous l’utilisions, pour que nous la gagnions et prenions un nouveau chemin, celui de la restauration des droits et des libertés.
La CGT convoque la grève générale le 31 octobre parce que la politique menée par le gouvernement a réduit 6 millions de personnes au chômage, a fait que 52% des jeunes n’ont pas de travail et doivent émigrer, que plus de 700’000 personnes sont expulsées de leurs logements, que des millions de personnes se retrouvent au seuil de la pauvreté, que toute la population a été arnaquée pour payer leur crise.
La CGT convoque la grève générale parce que le gouvernement est en train d’appliquer une politique de coupes dans les dépenses sociales, de santé, d’éducation, dans les services publics de base, pour les privatiser et démanteler.
Il faut une grève générale parce que ces coupes, la hausse de la TVA et des impôts, le gel des retraites, la baisse des salaires, la réduction des prestations de chômage, l’élimination des bourses d’étude, la perte d’emplois aboutissent à voler des milliards d’euros au peuple tout entier et aux caisses publiques afin de payer une dette illégitime et ses intérêts, pour renflouer les banques et les grandes entreprises.
Il faut une grève générale parce qu’on accorde une amnistie fiscale aux fraudeurs et des privilèges fiscaux aux grandes fortunes. Il faut une grève générale pour que la crise soit payée par ceux qui l’ont provoquée et pour que les fraudeurs soient poursuivis.
Qui convoquons-nous à la grève ? De quel type de grève s’agit-il ?
La grève générale du 31 octobre est en premier lieu une grève du travail, une grève pour que des travailleurs et des travailleuses débrayent dans les entreprises, les transports, les services, le secteur des communications et les administrations pour paralyser les activités dans ces secteurs. Cette grève vise à faire converger les luttes sectorielles et à exiger le rétablissement de tous les droits du travail qu’on nous a enlevés.
La grève générale est aussi une grève d’un type de consommation qui a pour objectif d’attaquer le capitalisme dans son essence et de redéfinir le modèle de développement qui est en train d’épuiser la vie sur la planète.
La grève générale est une grève sociale qui, à partir d’une démocratie directe, participative revendiquera les droits, les libertés, le changement de modèle, pour le bien de la majorité de la population.
Par conséquent, c’est toute la population que nous appelons à ne pas aller au travail, à ne pas consommer, à participer aux piquets d’information, à participer aux actions et aux mobilisations, à se rendre visible dans la rue avec une pluralité de revendications.
Toutes et tous, travailleurs, chômeurs, jeunes, étudiants, retraités, expulsés, exclus, avec ou sans papiers… toute la population, toutes les organisations sociales, syndicales, nous appelons à la grève générale pour qu’elle soit ample, pour atteindre les buts proposés et pour que le gouvernement et les pouvoirs soient obligés d’écouter la rue, le peuple.
Pourquoi la grève générale ? Propositions et alternatives à la crise.
• Abolir toute la législation et les réformes approuvées contre les droits de la population (réforme du travail, négociation collective, retraites, réforme constitutionnelle, réforme de la législation concernant les migrants, projet de loi sur l’avortement…)
• Protection économique suffisante pour les millions de personnes au chômage.
• Protection contre les expulsions des logements. Moratoire jusqu’à la sortie de la crise et programme social d’accès au logement.
• Répartition du travail, réduction de la journée de travail, abaissement de l’âge de la retraite, interdiction des ERE’s (Expediente de regulacion de empleo, c’est-à-dire du système facilitant les licenciements des salariés), des heures supplémentaires, des stages et des bourses dont la fonction est de remplacer des emplois effectifs. – 14 septembre 2012 (Traduction A l’Encontre)