Mes interlocuteurs viennent de milieux divers et sont d’allégeances multiples. On retrouve, bien sûr, des péquistes fâchés que j’ose (!) me présenter contre un député crédible de leur parti. Mais aussi des souverainistes inquiets de voir la droite fédéraliste l’emporter aux prochaines élections. Ne divisons-nous pas les votes souverainistes et de gauche, à Québec solidaire ?
Démêlons un peu les choses.
D’abord, pendant que des membres du Parti québécois me suggèrent de me présenter dans Rosemont, la direction de ce parti est à la recherche d’une candidature vedette, comme celle de Jean-François Lisée. Pourquoi irais-je donc dans Rosemont, à l’est de mon lieu de résidence et où je ne me suis jamais impliquée ?
Je vis dans Gouin (Rosemont-la Petite-Patrie) depuis 32 ans. J’y ai élevé mon fils,milité au comité d’école, fréquenté avec lui les arénas, participé à des regroupements communautaires, contribué à la mise sur pied d’une ruelle verte, organisé de multiples rencontres dans des cafés, participé à de nombreux événements culturels, soutenu des luttes locales. Je me sens donc pleinement justifiée d’être à nouveau candidate dans mon quartier.
De plus, et c’est probablement peu connu de certains interlocuteurs-trices, je suis arrivée deuxième lors des deux dernières élections générales pendant que monsieur Girard perdait des votes en chiffres absolus. En 2008, j’ai obtenu 32% des votes. Il me manquait moins de 2000 votes pour l’emporter. Et j’irais ailleurs ?
Depuis 2008, j’ai redoublé d’efforts, avec l’appui indéfectible des membres Solidaires de Gouin, pour être présente dans mon comté. Je crois fermement que ma persévérance va porter fruit cette fois-ci. Beaucoup de citoyennes et citoyens de Gouin me manifestent leur appui de mille façons. Je sens que les gens veulent un changement véritable. Ils sont à la recherche d’une alternative à la politique traditionnelle marquée par trop de compromis et trop de proximité avec les milieux d’affaires.
Une campagne d’idées
Je ferai campagne pour mes idées et celles de Québec solidaire. Je ne me bats pas contre Nicolas Girard, la personne, mais je veux gagner car j’ai des idées à défendre. Lesquelles ?
– la lutte aux inégalités sociales par un revenu minimum garanti et la mise à contribution des plus riches pour garnir les coffres de l’État ; un Québec vert, qui prépare un avenir sans gaz ni pétrole mais surtout qui possède collectivement ses ressources énergétiques : hydro-électricité, éolien, solaire, géothermie ; des services publics gratuits et accessibles à tous et toutes entre autres dans la santé et l’éducation ; un régime de retraite public ; une assurance-médicaments publique et universelle ; du temps pour les familles, entre autres, par l’allongement du temps de vacances ; une démarche claire, démocratique et rassembleuse vers la souveraineté du Québec, donc une assemblée constituante élue par la population pour bâtir un projet de constitution pour le Québec et consulter le peuple sur son avenir ; un véritable mode de scrutin proportionnel mixte qui permet à toutes les options politiques de s’exprimer à l’Assemblée nationale.
Seul Québec solidaire défend fermement ces idées. Elles seront au cœur de ma campagne. Une campagne propre et respectueuse comme en 2007 et 2008. La population de Gouin tranchera. C’est ça, la démocratie !
Le Québec a besoin de députés-es Solidaires
En 2008, Amir Khadir s’est présenté dans Mercier contre le député péquiste bien connu Daniel Turp. Amir l’a emporté. Qui s’en plaint aujourd’hui mis à part quelques péquistes encore fâchés ? Amir Khadir a démontré tout ce que peut faire un député Solidaire pour le Québec. Il a dénoncé des pratiques crapuleuses, des comportements douteux, des politiques contraires à l’intérêt commun. Il a proposé des projets de loi privés. On le sait moins, mais il a réussi à influencer des décisions gouvernementales : hausse des redevances des minières, imposition de redevances sur l’eau, contestation juridique de l’abolition du registre des armes à feu, acceptation d’un BAPE aux Îles de la Madeleine sur le projet de forage pour exploiter du gaz naturel, etc.
Si un seul député de Québec solidaire peut réussir cela, imaginez ce qu’une équipe Solidaire pourrait faire ! Voilà pourquoi je me présente. Voilà pourquoi je dis aux gens de Gouin que l’Assemblée nationale bénéficiera de ma présence.
Militante bien connue pour mes positions sociales, je suis aussi une souverainiste convaincue. Les souverainistes de mon comté peuvent compter sur moi pour apporter une proposition rafraichissante et nouvelle quant à la manière de construire le pays. Je veux que l’on se donne un pays de projets, fondé sur des valeurs sociales, écologistes, féministes. Je veux que l’on en parle dès maintenant sans s’enfarger longuement dans la gouvernance souverainiste. Nous avons besoin, à l’Assemblée nationale, de souverainistes comme moi qui pourront défricher les chemins de la souveraineté.
Françoise David
En post-scriptum : un mot sur des paroles déplacées
Cette semaine, je lisais ceci dans la Presse : « Le peuple ne la veut pas la madame, il faut qu’elle parte ! » Des paroles de Marc Laviolette, militant du SPQ-libre au Parti québécois. J’ai tiqué. S’il s’était agi d’un homme, aurait-il dit : « le monsieur » ? Je n’en crois rien.
J’ai des désaccords avec Pauline Marois. Cela ne m’empêche pas de la traiter avec respect. Est-ce trop demander à un militant péquiste qui se dit de gauche ?
Tiré du blogue de Françoise David : http://www.francoisedavid.com/