Avec un titre pareil, on s’attendait à une mère complètement folle, du genre à collectionner les 6 parce que ça rappelle le diable et du même souffle à envoyer ses enfants à l’église prier pour elle ; du genre à mettre le feu à la maison du voisin parce que c’est le 6 avril ; du genre à abuser sexuellement de son enfant de la toute prime enfance jusqu’à l’arrivée à l’école ; du genre à mettre le feu à l’école du quartier le jour de l’anniversaire de son enfant en guise de cadeau ; du genre à lui frapper la tête et à lui apprendre à débouler les escaliers « juste pour lui faire plaisir » ; du genre à mettre un peu de mort-aux-rats dans sa viande ; à tout le moins du genre de Folcoche dans Vipère au poing d’Hervé Bazin.
Mais, déception, ce joli film esthétique n’illustre que la banale opposition entre un ado et sa mère, comme il s’en trouve dans toutes les familles de banlieue.
Il faut savoir qu’on a aimé le film. Il est bien fait, les acteurs sont bons, surtout Anne Dorval.
Ce qui sauve cette œuvre cinématographique, c’est la fin, car si jusque-là on assiste à la confrontation de deux narcissismes, les scènes finales ramènent au rapport à l’autre et les personnages principaux se situent enfin dans la dimension sociale de leur existence. La crise de la mère est une pièce d’anthologie.
Finalement, Dolan, l’auteur, a bien raison de dire qu’il s’agit d’un film sur la réconciliation.