Des éléments majeurs à prendre en compte
La CSQ regrette l’absence de certains éléments essentiels dans la consultation et souhaite que les pistes de solutions soulevées par le personnel de l’éducation tout au long de la tournée régionale soient prises en compte.
« Certains enjeux ne figurent pas parmi les pistes d’action soumises par le ministre, or ils doivent être impérativement considérés dans la réflexion. En premier lieu, on ne peut pas mettre en place des solutions si elles ne sont pas accompagnées des ressources humaines et financières nécessaires et suffisantes pour répondre aux besoins des élèves. C’est la clé », estime Louise Chabot, présidente de la CSQ.
La CSQ croit également qu’il est essentiel d’améliorer les conditions de vie si on veut améliorer la réussite. « Il est nécessaire de considérer la réussite comme un enjeu social, pas seulement scolaire. Les conditions économiques défavorables dans lesquelles se retrouvent certains enfants, jeunes ou adultes en formation peuvent limiter leurs chances de réussite. En ce sens, la politique à venir devrait être soutenue par des politiques sociales qui mettront l’accent sur une meilleure redistribution de la richesse et une élimination de la pauvreté. »
De plus, des enjeux importants comme la concurrence et les projets particuliers ont été carrément laissés de côté dans les éléments de réflexion de la consultation, alors qu’un élève sur deux au Québec a déserté la classe ordinaire et que les élèves HDAA y sont intégrés sans tous les services. Or, pour favoriser l’égalité des chances, la CSQ recommande notamment de mettre en place les moyens nécessaires pour rééquilibrer la composition des écoles et des classes.
Une vision, pas un clip
Bien que la Centrale reconnaisse que le ministre a fait preuve d’ouverture en intégrant la petite enfance dans la consultation et en lui consacrant un volet sur les communautés autochtones, dont les besoins sont particulièrement criants, elle considère que plusieurs éléments de réflexion sont toujours questionnables et que certains dialogues sonnent faux.
Des membres du personnel de l’éducation n’ont pas eu la chance d’exprimer leur point de vue et le temps accordé aux organisations pour se faire entendre était beaucoup trop court : « Nous représentons près de 130 000 membres en éducation et en petite enfance et on nous demande d’exprimer nos attentes en une dizaine de minutes, d’où notre déception à cet égard ! On nous demande de réduire notre vision de l’éducation à un clip. Or, nos écoles ne sont pas des téléromans », déplore la leader syndicale.
La CSQ espère que les conclusions de cette consultation ne sont pas déjà rédigées et que la voix du personnel de l’éducation sera vraiment prise en compte : « La réussite éducative et l’égalité des chances doivent être au cœur des gestes que posera le gouvernement. Cela ne doit pas être seulement des "effets spéciaux". Il est essentiel d’écrire le meilleur scénario », soutient Louise Chabot.
Jouer le rôle qui leur revient
Enfin, elle rappelle que la valorisation de l’éducation passe nécessairement par la reconnaissance et la valorisation du travail fait quotidiennement par le personnel auprès des jeunes et des adultes en formation. Pourtant, le travail accompli par le personnel de l’éducation est bien souvent sous-estimé.
« Nos membres sont plus que des figurants. Ils sont les acteurs principaux de l’éducation. Pour qu’ils puissent accompagner efficacement les élèves vers la réussite éducative, le gouvernement doit impérativement reconnaître leur autonomie, leur jugement professionnel et leur expertise. Si on leur donne les moyens nécessaires et si on leur permet de jouer pleinement leur rôle, gageons que l’histoire de la réussite éducative aura une meilleure fin », conclut la présidente de la CSQ.
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