L’avantage d’une obscure candidate comme moi, c’est de pouvoir se bidonner sans caméra, sans micro et surtout sans la censure d’un parti.
Parlons-en de l’image. Pas besoin d’avoir un doctorat en communications pour savoir que rien n’est plus factice que l’image concoctée et destinée à la vente. À six ans, nos petits Québécois et petites Québécoises ont appris à se méfier de la publicité qui les cible maintenant au berceau. Heureusement, des éducateurs et éducatrices allumés les mettent tôt au parfum de cette supercherie institutionnalisée. Mais en campagne électorale, même ceux qui se présentent comme l’élite intellectuelle (e.a les journalistes et les universitaires) bavent devant les images léchées des uns et des autres.
En dépit de ceux qui ont souvent été leurs maîtres (Noam Chomsky, Michel Foucault…) les faiseurs d’image et les gloutons du pouvoir sont toujours complices. Toutes les stratégies sont bonnes pour tenter de nous tenir le crayon une fois que nous serons dans l’isoloir. Comme à la télé, on retrouve le message de la propreté (l’éponge magique), puis le message de la bravoure et de la générosité (Elliot Ness). Enfin, le message de l’image séductrice - même si tu n’es pas beau et bon, il faut que tu aies l’air beau et bon.
Jalouse, la vieille candidate un peu flétrie de 66 ans ? Pas vraiment. J’ai été une belle fille dans le temps. Peut-être même que mon image aurait alors été payante en politique. Mais à 30 ans et 40 ans, je n’avais ni la connaissance ni le jugement qui me permettent aujourd’hui de me lever pour la démocratie. Oui, c’est pour la démocratie que je me tiens aujourd’hui debout avec Françoise David, Amir Kadir et mes collègues candidats/ candidates de QS.
Mon image, si vous la cherchez bien, vous la trouverez sur les poteaux de la circonscription de Jean-Lesage. Mais ne vous étonnez pas de trouver une pancarte à peine plus grande qu’un timbre poste. (Question de sous, bien sûr.) Mais derrière l’image d’une mamie aux cheveux récemment repoussés après un cancer, il y a une femme intègre – dont le seul but est de monter au créneau pour ses concitoyens et concitoyennes.
Bien avant Chomsky et Claude Cossette, dans l’antiquité de la philosophie et de la science, lorsque l’on s’est penché sur le concept de vérité, « l’image » fut désignée comme la principale responsable de la fausseté. Déjà, on disait qu’image et vérité devaient s’exclure l’une et l’autre.
À la prochaine confidence ! Demain peut-être…
Élaine Hémond, le 9 août 2012.