Ils additionnent les votes accordés à Québec solidaire et à Option nationale à ceux accordés au PQ pour démontrer que si ces souveainistes avaient voté du bon bord, le PQ aurait obtenu 22 députéEs de plus. L’élection aurait débouché sur un gouvernement majoritaire... et la souveraineté serait à portée de main. Malheur de malheur, comment peut-on être aussi étourdis semblent nous dire ces statisticiens amateurs ?
En fait, la rupture de la gauche sociale avec le Parti québécois est le produit historique du virage à droite des élites péquistes. Cette rupture a trouvé un véhicule politique, Québec solidaire. En d’autres temps, cette rupture nourrissait le parti de l’abstention. Il y a un moment, où la pratique d’un parti devient déterminante dans le rapport que des couches sociales entretiennent avec ce dernier. 250 000 voies pour Québec solidaire, c’est plus que de simples démarches individuelles. C’est un choix politique réfléchi. C’est la défense d’un projet politique et stratégique alternatif. Et, dès lors, affirmer que ces votes appartiennent au parti voulant s’approprier seul une orientation souverainiste, est déjà dépassé dans les faits.
L’apparition d’Option nationale, c’est aussi le rejet des tergiversations et autres attentes des conditions gagnantes défendues pendant des années par la direction péquiste. Ces tergiversations ont fini par ressembler à un manque de volonté politique. Le Parti Québécois de véhicule de la souveraineté a fini par ressembler pour beaucoup de mlitantES indépendantistes comme un navire échoué constituant davantage un obstacle qu’un instrument dans la lutte pour l’indépendance du Québec. Que des militantEs veuillent dépasser ce qui leur semble une impasse, et qu’ils créent un nouveau véhicule pour concrétiser leur volonté politique, cela est un geste fondateur essentiel.
La confiance est une composante de la politique. Et la rupture avec des partis qui n’inspirent plus confiance nous place sur d’autres voies... Les petits calculs qui méprisent ces évolutions politiques qui se font par la réflexion et qui sont parfois, l’occasion de réels déchirements, c’est nier la politique et c’est oublier que les indépendantistes ne sont pas des pions que l’on peut déplacer au gré des stratégies qui prédominent dans certains partis.
C’est un exercice aussi vain que d’additionner les voies du Parti libéral du Québec et de Coalition Avenir Québec derrière de PLQ, addition qui aurait été la seule alternative fédéraliste conséquente. Avec de tels calculs, on ne fait que remplacer la réalité par ses propres fantasmes qui sont autant de recherche de raccourcis pour des combats qui s’inscrivent, eux, dans la durée.