L’enfant qui l’accompagnait a été arrêté illégalement et battu violemment. Malgré les tentatives visant à justifier la violence exercée par un vol supposé, il a été amplement démontré qu’il s’agissait d’un nouveau coup monté qui cherche à criminaliser les luttes du peuple mapuche, légitimant ainsi le recours à la répression par l’État.
Ce n’est pas une situation exceptionnelle. Comme l’ont souligné diverses organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme, l’Araucanie - une région peuplée de communautés mapuches - souffre depuis des années d’une profonde militarisation. L’application de la loi antiterroriste, héritière de la dictature civilo-militaire de Pinochet, l’exécution systématique de raids et l’utilisation aveugle de la violence contre les enfants sont des pratiques permanentes dans la région. Cela a été aggravé par la création récente du commandement de la jungle dans le but de poursuivre les actes présumés et les cellules "terroristes" au sein de ces communautés.
Alors que le meurtre de Camilo Catrillanca a été motivé par de nombreuses actions de protestation, la police a réprimé violemment les participants à ses obsèques et aux nombreuses manifestations qui se sont déroulées dans le pays. Cela a entraîné une escalade de la violence qui n’a fait qu’intensifier le conflit et exacerber les violations des droits de l’homme au Chili. Le Conseil latino-américain des sciences sociales répudie l’assassinat de Camilo Catrillanca et l’utilisation de toutes les formes de violence répressive, appelant à la reconnaissance des droits des peuples ancestraux au Chili et dans l’ensemble de l’Amérique latine. Dans le même temps, nous défendons fermement l’urgence de mettre fin à l’utilisation des lois antiterroristes et à la démilitarisation de nos sociétés.
Comité exécutif Secrétariat exécutif Conseil latino-américain de sciences sociales, CLACSO
Novembre 2018
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