Édition du 25 février 2025

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Bolsonaro et 33 autres personnes sont dénoncées par la PGR pour tentative de coup d’État

L’ancien président sera jugé par la Cour suprême plus tard cette année et pourrait passer des années en prison pour conspiration contre la démocratie

Le bureau du procureur général (PGR) a dénoncé l’ancien président Jair Bolsonaro (PL) devant la Cour suprême fédérale (STF), mardi (18 février), pour les crimes de formation d’une organisation criminelle, d’abolition violente de l’État de droit démocratique et de tentative de coup d’État, pour sa participation aux événements survenus entre la fin de son mandat, en décembre 2022, et le fatidique 8 janvier 2023.

https://revistaforum.com.br/politica/2025/2/18/bolsonaro-mais-33-so-denunciados-pela-pgr-por-tentativa-de-golpe-veja-integra-174339.html

18 février 2025

Après une grande appréhension et une grande anxiété de la part d’une grande partie des Brésiliens, le PGR Paulo Gonet a présenté la plainte au STF, près de trois mois après que l’ancien occupant du Palais du Planalto et 39 autres personnes enquêtées aient été inculpés dans le cadre d’une enquête détaillée de la police fédérale composée de 884 pages et pleine de preuves recueillies par les agents.

Alexandre Ramagem, Almir Garnier Santos, Anderson Gustavo Torres, Augusto Heleno Ribeiro Pereira, Mauro César Barbosa Cid, Paulo Sérgio Nogueira de Oliveira et Walter Souza Braga Netto ont également été inculpés.

Les principaux points de l’acte d’accusation contre Jair Bolsonaro

Le MPF (Ministère Public Fédéral) dénonce une tentative de coup d’État et une structure criminelle visant à délégitimer les élections et à empêcher la transition du gouvernement.

Le ministère public fédéral (MPF) a déposé une plainte formelle contre Jair Bolsonaro et plusieurs membres de son gouvernement, les accusant de faire partie d’une organisation criminelle qui a tenté d’empêcher Luiz Inácio Lula da Silva d’accéder au pouvoir après les élections de 2022. Le document, signé par le procureur général de la République, Paulo Gonet, a été envoyé à la Cour suprême fédérale (STF) et est sous le rapport du juge Alexandre de Moraes.

À la tête d’une organisation criminelle

L’acte d’accusation affirme que M. Bolsonaro, ainsi que son colistier à la vice-présidence pour 2022, le général Braga Netto, ont coordonné et encouragé des actions visant à empêcher la transition du gouvernement. L’acte d’accusation décrit l’organisation comme étant structurée, hiérarchisée et avec une division des tâches entre ses membres. Parmi les personnes impliquées figurent des ministres, du personnel militaire et des conseillers directs, tous supposés être alignés sur le projet de maintenir Bolsonaro au pouvoir, quel que soit le résultat électoral. Les documents saisis indiquent que des réunions ont été organisées pour définir les stratégies du groupe.

Délégitimer les élections

Depuis 2021, Bolsonaro aurait promu un discours de méfiance à l’égard des urnes électroniques et du Tribunal supérieur électoral (TSE), préparant le terrain pour remettre en cause les résultats de l’élection de 2022. La stratégie comprenait des déclarations publiques, des émissions en direct et des réunions avec des autorités nationales et internationales pour répandre des soupçons infondés sur l’équité du processus électoral. Selon la plainte, ce discours a été méticuleusement planifié dans le cadre de la narration qui soutiendrait un coup d’État.

Utilisation de structures gouvernementales

L’ancien président aurait utilisé des organismes gouvernementaux, tels que la Police fédérale des routes (PRF) et le Bureau de la sécurité institutionnelle (GSI), pour entraver l’élection de son adversaire et créer une instabilité institutionnelle. Lors du second tour des élections, la PRF a mené des opérations dans des régions où Lula avait obtenu un nombre important de voix au premier tour, rendant difficile l’accès des électeurs aux bureaux de vote. En outre, les enquêtes montrent que Bolsonaro et ses alliés ont discuté de stratégies visant à instrumentaliser les forces armées et l’Abin (Agence brésilienne de renseignement) en faveur du plan de coup d’État.

Tentative de coup d’État

La plainte indique que Bolsonaro et ses alliés ont envisagé des mesures telles que la déclaration de l’état de siège, l’arrestation des ministres du STF et du TSE et l’annulation des élections sous des prétextes frauduleux. La police fédérale a identifié des projets de décrets prévoyant une intervention militaire et la suspension des institutions démocratiques, ainsi que l’emprisonnement éventuel d’opposants politiques et de membres du pouvoir judiciaire. Les documents saisis montrent que des réunions ont eu lieu pour discuter de ces plans, avec la participation de militaires d’active et de réserve.

Plan de violence et d’intimidation

L’un des aspects les plus graves de l’acte d’accusation mentionne l’existence de plans prévoyant la possibilité d’assassiner des autorités, telles que le ministre Alexandre de Moraes et le président élu lui-même, Luiz Inácio Lula da Silva. Parmi les documents saisis, des notes mentionnent une opération appelée « Poignard vert et jaune », qui prévoyait des attaques contre des personnalités du pouvoir judiciaire et de l’exécutif. La plainte indique que Bolsonaro a été informé de ces conspirations et qu’il a non seulement donné son accord, mais qu’il aurait également encouragé des groupes extrémistes à s’y joindre.

Mobilisation militaire et désobéissance à la Cour suprême

L’organisation aurait tenté de coopter les militaires pour qu’ils se joignent à un coup d’État, en faisant pression sur le haut commandement de l’armée et en utilisant les réseaux sociaux pour attaquer les généraux qui ne soutenaient pas la rupture démocratique. Selon les enquêtes, Bolsonaro et ses alliés ont cherché à obtenir le soutien d’officiers de haut rang, tandis que des personnalités militaires alignées sur le gouvernement ont fomenté une atmosphère de désobéissance au sein des forces armées. Malgré la résistance d’une partie du haut commandement, des secteurs des forces spéciales se seraient organisés pour rendre possible la tentative de coup d’État.

Lien avec les manifestations du 8 janvier

La plainte souligne que Bolsonaro et ses alliés ont encouragé et facilité la mobilisation des partisans, qui a culminé avec l’invasion et la destruction du siège des trois branches du gouvernement. Des messages interceptés révèlent que des membres de l’organisation criminelle ont maintenu un contact direct avec des manifestants qui campaient devant des casernes, les encourageant à faire pression sur les militaires pour qu’ils agissent. Le 8 janvier, l’action violente a été facilitée avec la connivence de secteurs de la sécurité publique du district fédéral. Les messages enregistrés révèlent que les organisateurs attendaient le feu vert de l’armée pour agir de manière plus incisive.

Preuves documentaires

Des manuscrits, des messages et des fichiers numériques ont été trouvés, détaillant le plan pour maintenir Bolsonaro au pouvoir, ainsi que des instructions pour discréditer les sondages et créer un environnement d’instabilité. Parmi les documents saisis figurent des projets de décrets de coup d’État, des comptes rendus de réunions de conspirateurs et des notes qui démontrent la planification méticuleuse de l’invalidation de l’élection de 2022. Les preuves recueillies par la police fédérale et le MPF renforcent la thèse selon laquelle les actes criminels n’ont pas été improvisés, mais sont le résultat d’une conspiration à long terme visant à saper la démocratie brésilienne.

Implications et développements

La plainte, désormais entre les mains du STF, pourrait conduire à l’ouverture d’une procédure pénale contre Bolsonaro et ses alliés, consolidant ainsi l’une des plus grandes affaires pénales de l’histoire politique du Brésil. Si elle est acceptée, la plainte pourrait donner lieu à des sanctions sévères, y compris de longues périodes d’emprisonnement pour les personnes impliquées. Le jugement rendu dans cette affaire pourrait constituer un précédent important en ce qui concerne l’obligation pour les anciens dirigeants de rendre compte des crimes commis contre la démocratie.

La défense de Bolsonaro nie les accusations, affirmant qu’il n’y a pas de preuves concrètes contre l’ancien président. Toutefois, la solidité des preuves présentées par le MPF renforce la possibilité de demander des comptes à l’ancien chef de gouvernement et à ses plus proches alliés.

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