Depuis l’annonce du projet en novembre 2010, les citoyens font face à un promoteur qui n’a pas réussi à bâtir l’acceptabilité sociale. En avril 2013, une pétition de 5000 personnes demandant la tenue d’un référendum sur le projet a été déposée au conseil municipal. Les signataires demandaient le droit de décider pour notre ville, et ce, en toute connaissance. La participation citoyenne nous confirme que la population veut être davantage informée sur le projet réel, tous les documents produits par les ministères et par Mine Arnaud n’ayant pas été rendus publics depuis le dépôt du rapport du BAPE en février 2014. La dernière manifestation pour un référendum sur le projet Mine Arnaud a eu lieu en novembre et regroupait près de 1000 personnes, dont des autochtones, des gens d’affaires, des syndicats, des professionnels, etc. La marche, partie de Sept-Îles, s’est terminée à Uashat. Le maire, le Chef de bande et le député fédéral ouvraient la marche. Le référendum fait partie de l’acceptabilité sociale.
La Direction de la Santé publique de la Côte-Nord (DSP) affirme que le projet Mine Arnaud aura potentiellement des impacts sur la santé des citoyens les plus vulnérables, particulièrement ceux les plus proches des installations minières. Dans le but d’avoir un Indice de qualité de l’air (IQA), le Directeur de la santé publique recommande l’installation de capteurs d’air pour recueillir des données en continu afin que les personnes vulnérables modifient leur comportement : fermer les fenêtres, rester à l’intérieur. Le promoteur n’a pas cru bon de retenir cette recommandation de la DSP. L’étude sur la qualité de l’air pour la ville de Sept-Îles est complétée et sera bientôt rendue publique. La qualité de l’air est très importante pour les citoyens. L’effet cumulatif avec la grande industrie, la topographie, etc. est réel et à prendre en compte.
Environnement Canada demande aussi un programme de suivi pour l’évolution du lac des Rapides (notre source d’eau potable). Rappelons qu’il y aune baisse du pH du lac depuis 1995 et que les retombées atmosphériques pourraient accélérer la problématique.
Le cadre d’entente et d’acquisition pour les résidents à proximité du projet n’a pas fait l’objet d’une entente négociée, en particulier, la séparation en trois zones de compensation.
Le BAPE reconnait que la rentabilité du projet n’est pas prouvée. Yara international (partenaire de Mine Arnaud) est pratiquement invisible dans tout le débat de Mine Arnaud à Sept-Îles. Le vrai projet est expliqué dans l’étude de faisabilité qui n’est pas publique. Dans une correspondance du 24 mars 2014, adressée à M. François Biron, directeur du projet Mine Arnaud, par Mme Mireille Paul, directrice des Évaluations environnementales des projets nordiques, on lit ceci :
« Par cette requête (demande de l’étude de faisabilité au lieu de l’étude de pré- faisabilité), le Ministère veut s’assurer de limiter d’éventuelles demandes de modifications au décret gouvernemental éventuellement émis pour l’autorisation du projet, voire même le déclenchement d’une nouvelle évaluation environnementale du projet. Cette dernière possibilité est à prendre en considération advenant que l’étude de faisabilité en cours de réalisation conclurait que des modifications majeures du projet, actuellement à l’étude, seraient nécessaires à sa rentabilité. »
Compte tenu de tout ce qui précède, nous demandons que le Conseil des ministres n’accorde pas de décret au promoteur Mine Arnaud. Nous ne sommes pas contre la croissance économique. Cependant, elle ne peut se faire au détriment de l’environnement et de la santé des populations concernées, considérant que Sept-Îles possède déjà l’un des plus hauts taux de cancer du poumon au Québec. Un réel équilibre entre notre environnement, notre qualité de vie et le type d’industries qui s’implanteront près des populations doit faire partie des réflexions des décideurs que nous avons élus.
Recevez nos sincères salutations,