Il faut croire qu’elle dérange réellement, cette Mme Chartrand. On peut supposer que M. Gagnon est bien fâché de n’avoir pu se servir de son adhésion au comité de suivi qu’il propose. On se doute qu’elle aurait été fort utile pour démontrer aux actionnaires que « le milieu » participe positivement au projet... Finalement.
Alors que fait-on quand on a affaire à une personne qui sème le doute sur le bien-fondé de nos projets ? Deux possibilités :
1- on ouvre le jeu et on met des efforts pour répondre aux craintes liées à ces doutes ;
2- on attaque la crédibilité de la personne de façon à l’écarter des discussions.
Devinez quelle a été l’option retenue par M. Gagnon ?
Attaquer personnellement la crédibilité d’une personne en particulier sans mentionner la quantité de personnes qu’elle représente ni les appuis [3] qu’elle a récoltés, c’est une tactique de bully de cour d’école maternelle... C’est-à-dire assommer la personne qui s’oppose le plus afin de faire taire l’ensemble des opposants. Ce n’est certes pas de cette façon que Pétrolia obtiendra l’acceptabilité sociale souhaitée. Nous ne sommes plus à la petite école.
La compagnie de M. Gagnon et ses projets de nouveaux développements pétroliers évoquent très exactement ce que la population ne veut plus. « Au mieux, les pétrolières feront des profits pendant quelques années en balafrant la Gaspésie. » [4] On veut du durable... Du propre. Et on veut de la transparence.
Au sujet de la transparence... Il parait que le site de Haldimand 4 est bien gardé et qu’il est impossible de voir ce qui s’y passe. C’est ce que m’ont dit quelques contacts... Il est impossible de prendre la moindre photo. Les lieux sont gardés comme une zone militaire. Même la ville de Gaspé aurait mentionné en séance municipale qu’elle ne pouvait y aller quand bon lui semble.
Vous avez tout intérêt à participer encore à ces rencontres privilégiées avec M. Couillard [5], M. Gagnon, car nous sommes nombreux à ne pas croire que ce projet soit sécuritaire. Et ne parlons tout simplement pas de gaz à effet de serre ! Pétrolia est fort probablement un repaire de climato-sceptiques.
À défaut de conserver leur eau potable, les Gaspésiens, ceux du comité « Ensemble pour l’avenir durable du Grand Gaspé » du moins, n’auront pas perdu leur dignité et leur bon sens. Quand on connaît l’étendue des risques de contamination et les probabilités qu’ils se produisent, on ne peut accepter de faire « le suivi » d’un massacre attendu. On ne peut que s’y opposer. Et cela est très différent de s’opposer pour s’opposer. Accepter de participer au comité de suivi, c’est implicitement accepter le forage.
Références
[1] TÉLÉ-GASPÉ. [Extrait vidéo d’une entrevue en ligne], 9 février 2015, https://www.facebook.com/video.php?v=866660080046293
[2] « Les relations de Pétrolia avec le milieu », Le Pharillon, 19 février 2015,
http://www.lepharillon.ca/2015/02/19/les-relations-de-petrolia-avec-le-milieu
[3] RADIO-CANADA. « Autre demande pour l’arrêt des travaux de forage à Gaspé », 31 janvier 2015, http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/01/31/001-petrolia-haldimand-4-rvhq-gaspe-arret-travaux.shtml
[4] « Produire du pétrole au Québec : rêve et utopie », Huffington Post, 2 février 2015,
http://quebec.huffingtonpost.ca/stephane-brousseau/produire-du-petrole-au-quebec-reve-et-utopie_b_6589392.html
[5] MOÏSE MARCOUX-CHABOT. La Ripaille, [Vidéo en ligne d’un souper gastronomique gaspésien rassemblant quelques « invités d’honneur »], 22 décembre 2014,
https://vimeo.com/115145979