Amnistie internationale a demandé à Justin Trudeau de dénoncer les violations massives des droits de la personne aux Philippines. Le gouvernement philippin procède à l’élimination sans procès de milliers de personnes sous le prétexte qu’elles seraient des trafiquants de drogues. Cette pratique injustifiable permet aussi d’assassiner des opposants politiques en toute impunité. Mais le premier ministre Trudeau reste silencieux. Pourquoi ? Tout simplement, dit-on, parce qu’une prise de position du gouvernement canadien pourrait nuire au commerce avec les Philippines. Ce silence étrange en dit long sur la diplomatie de pacotille du premier ministre. Au lieu d’adopter une position ferme et de dénoncer les violations des droits de la personne, il préfère se mouler dans son rôle de marionnette porte-parole des puissants qui le soutiennent (les Netflix, les producteurs d’armes et autres promoteurs des exportations à n’importe quel prix). D’ailleurs, son voyage lui a permis de protéger son image par des bains de foule parfaitement orchestrés afin de faire voir un premier ministre décontracté, manches roulées, sourire aux lèvres. Tout ce cirque vise à faire oublier son mutisme sur les violations démontrées de droits fondamentaux aux Philippines.
Un autre silence paraît louche et inquiétant. L’Arabie Saoudite, pays allié du Canada, semble s’associer à Israël pour accentuer la marche à pas rapides vers un conflit ouvert avec l’Iran, cela avec la bénédiction des États-Unis. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Trump, le contexte qui renforce la diabolisation de l’Iran a pris de l’ampleur. Ces trois grands amis du Canada adoptent un ton belliqueux et cherchent des motifs pour justifier une nouvelle guerre contre l’Iran. Sans compter que la guerre féroce de l’Arabie Saoudite contre le Yémen se poursuit. Devant ces enjeux dramatiques, monsieur Trudeau semble absent sur la carte du monde. Il joue son rôle de vedette sans panache, préférant la superficialité à des réponses adéquates pour tenter de promouvoir la paix au Moyen-Orient.
En réalité, ses silences laissent deux questions fondamentales en suspens : le gouvernement canadien est-il d’accord avec les stratégies guerrières de ses alliés ? Est-il en mesure de présenter une position cohérente et des stratégies susceptibles de contribuer au progrès de la paix dans cette région ? Rien en vue.
La paix n’a que faire de la diplomatie jovialiste du premier ministre. Ses sourires maquillent mal un manque de volonté d’agir pour la paix. Une situation explosive extrêmement dangereuse et dramatique est en train de se forger dans le silence. Pourtant des millions de personnes risquent de vivre les conséquences terribles d’un conflit potentiel. D’un premier ministre qui se dit progressiste, on attend une prise de parole claire et prometteuse d’avenir pour la paix. Le silence de la soumission et de la collaboration devient gênant.
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