Des taux d’échec et d’abandon en hausse
Le président de la FPPC-CSQ, M. Bernard Bérubé, déplore que dans plusieurs collèges, les directions continuent de naviguer à vue et n’ont tiré aucune leçon des expériences malheureuses vécues au mois de juin dernier.
« Nous sommes intervenus énergiquement il y a quelques semaines pour dénoncer le fait que les collèges, confrontés à des reprises de sessions comprimées, n’avaient rien prévu pour bonifier le déploiement des services professionnels. Nos interventions n’ont pas été vaines puisqu’à certains endroits, des correctifs significatifs ont été apportés sous la forme d’ajout de ressources professionnelles ou la mise sur pied de cellules de crise. Malheureusement, rien n’a été fait dans plusieurs autres collèges », constate M. Bérubé.
Une inaction impardonnable
Le président de la FPPC-CSQ juge tout à fait impardonnable que les directions n’aient pas tiré de leçons des collèges où l’on avait déjà vécu une reprise compressée en juin.
« Au mois d’août, les directions savaient que les services professionnels avaient été insuffisants en juin et qu’une augmentation notoire des abandons et des échecs chez les étudiants, ayant vécu cette session compressée, avait été constatée. Pourtant, cela n’a pas semblé suffisant pour pousser certaines directions à prendre des mesures préventives pour éviter ou atténuer le gâchis, en termes d’abandons et d’échecs, vers lequel on se dirige. Une telle irresponsabilité aura de graves conséquences pour plusieurs étudiants », constate M. Bernard Bérubé.
Des échéanciers irréalistes à revoir
De plus, M. Bérubé qualifie d’incompréhensible l’entêtement des directions de collèges à vouloir maintenir à tout prix l’échéancier actuel, qui est pourtant clairement irréaliste.
« Plusieurs professionnels vivent déjà des situations stressantes et une surcharge de travail. Le maintien des échéanciers actuels ne fera qu’augmenter la pression sur le personnel professionnel, sans qu’il soit en mesure de répondre à tous les besoins. Qu’on veuille le reconnaître ou non, des sessions compressées entraîneront nécessairement le report de dossiers ou de projets. Et dans bien des cas, on ne pourra guère faire plus que de s’occuper du quotidien. Le reste devra attendre. Les directions des établissements devraient comprendre que le plus important dans la situation exceptionnelle actuelle est d’assurer la réussite des étudiants et c’est sur cet objectif que nous devrions tous mettre le cap », plaide le président de la FPPC-CSQ.
Qui paiera la note ?
D’autre part, M. Bernard Bérubé rappelle qu’un enjeu important n’est toujours pas réglé, à savoir qui assumera la facture des coûts liés à la grève étudiante.
« Il s’agit d’une facture de 25 millions de dollars que l’ancienne ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, avait soutenu que son gouvernement assumerait. Malheureusement, son gouvernement n’a pas eu le temps d’entériner cette décision et il est loin d’être certain qu’elle sera maintenue. Nous demandons donc au nouveau gouvernement péquiste de ne pas laisser planer les doutes inutilement et de s’engager également à assumer cette facture. Il ne faudrait pas que les services professionnels, déjà insuffisants, fassent les frais dans un contexte où les collèges se retrouveraient obligés d’assurer les coûts de la grève à la place du gouvernement », conclut le président de la FPPC-CSQ, M. Bernard Bérubé.