Toutefois, mardi, le peuple américain en à décidé autrement. Même si les Républicains.es ont pu conserver le Sénat et y renforcer leur majorité, les électeurs.trices ont élu une Chambre des représentants où les Démocrates sont majoritaires.
Quand il est devenu clair que les Démocrates allaient prendre en mains la Chambre, après les élections de mi-mandat les plus controversées de l’histoire américaine, la leader démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi de la Californie, à déclaré : (Ce qui se passe) « aujourd’hui, dépasse les Démocrates et les Républicains.es. Cela concerne la restauration des « checks and balances » de la Constitution face à l’administration Trump ».
C’est une déclaration radicale. Et c’est juste. Ce qui arrive est épique et aura des conséquences sérieuses pour le futur de l’expérimentation américaine mise en place avec fracas par D. Trump et ses alliés.es.
Le compte exact de la majorité démocrate sera connu quand tous les recours de recomptage seront terminés. Mais ce que l’électorat à initié mardi ramène un certain équilibre à Washington après deux ans de domination absolue par le Parti républicain remodelé à l’image du Président Trump. Elijah Cummings, le démocrate représentant du Maryland à résumé les conséquences pour le Président. Les Démocrates vont prendre en charge le puissant Comité de supervision et de réforme gouvernementale de la Chambre.
Avocat de formation, qui siège à la Chambre depuis plus de 20 ans, M. Cummings parle de ses nouveaux devoirs en des termes précis constitutionnellement : « Je veux examiner tout ce que le Président à fait et qui n’est pas en conformité avec les mandats inscrit dans la Constitutions par les Pères fondateurs. Cette administration doit nous donner de la responsabilité, de la transparence, de l’intégrité et de l’honnêteté ». Sur les ondes de CNN il a déclaré : « En ce moment, ce Président ne rend de compte à personne ». Il explique que cela est appelé à changer.
À travers le pays, les militants.es sont très préoccupés.es par l’ampleur de ces changements. Depuis le premier jour du mandat du Président Trump, ils et elles ont soulevé le fait que le Congrès devait intervenir sur le manque absolu de respect de ce Président pour son serment et la loi. Tom Steyer, fondateur de NextGen America qui a insuflé de l’énergie et des ressources dans le mouvement « Need to Impeach », souligne que : « le changement de majorité à la Chambre est un pas significatif pour la suite. Mais à lui seul, il ne pourra pas mettre fin au règne dangereux et corrompu de D. Trump. Les Amércains.es ont voté pour un changement fondamental. Il est crucial que ceux et celles qui arrivent à la Chambre reconnaissent que cela ne peut se faire sans un véritable jugement approfondi sur les corruptions, les délits d’initiés et le mépris des lois affiché par D. Trump. On ne peut lui permettre de continuer à contrevenir aux lois en toute impunité ».
Le Comité de supervision ne sera pas le seul à remettre en marche le système de « checks and balances ». Jerry Nadler, démocrate du New-Jersey qui assumera la présidence du Comité judiciaire, déclare que D. Trump va : « apprendre qu’il n’est pas au-dessus des lois ». Mais tout cela dépend de ce que le procureur spécial R. Mueller tirera comme conclusions de son examen de l’interférence russe dans les élections présidentielles de 2016. Il est très conscient des enjeux que cela va soulever pour le Président et le Congrès.
L’an dernier, M. Nadler à déclaré à Politico : « Si vous déposez un président, vous êtes en train d’annuler la dernière élection. C’est surement ce que les gens qui ont voté pour lui penseront. C’est correct de le faire. Il se peut que vous deviez le faire, mais il faudra convaincre une portion suffisante des partisans.es du Président à qui ont retire son mandat et qui ont voté pour lui que, vous devez le faire. C’est absolument nécessaire ».
M. Nadler comme M. Cummings est un membre de la Chambre depuis longtemps. Il ne se précipitera pas pour porter un jugement. Mais il a aussi dit : « nous allons devoir faire quelque chose pour appliquer le système de « checks and balances », pour protéger l’application de la loi et pour protéger la légitimité d’une de nos plus importantes institutions ».
Autrement dit, le serment que font les membres les plus importants.es de la Chambre à l’effet de « soutenir et défendre la Constitution des États-Unis contre ses ennemis intérieurs et étrangers » deviendra, aujourd’hui, plus qu’une promesse creuse.
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