Édition du 18 février 2025

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États-Unis

Entretien de Chandler Dandridge avec Bernie Sanders

Un mouvement de masse peut vaincre la cupidité des PDG de la santé

L’assassinat du PDG de UnitedHealthcare, M. Brian Thompson à Manhattan la semaine dernière, a soulevé bien plus d’examen du système de santé dans les médias qu’il n’y en a eu durant toute la campagne électorale présidentielle de 2024. Plusieurs saisissent cette occasion pour débattre de la pertinence de la réponse populaire qui n’a pas toujours été très sympathique. Peut-être que la question la plus pressante devrait être : si les Américains.es réagissent de cette façon à propos des assurances santé privées, qu’est-ce qui explique que les élus.es aient laissé tomber cet enjeu ?

11 décembre 2024 | tiré de Jacobin | Photo : Le sénateur Bernie Sanders s’exprime lors d’une conférence de presse à Washington, DC, le 19 novembre 2024. (Nathan Posner / Anadolu via Getty Images)
https://jacobin.com/2024/12/sanders-movement-health-care-mangione?mc_cid=129a0eb0dd&mc_eid=8dfe7fa4b4À

Chandler Dandridge, Jacobin, 11 novembre 2024
Traduction, Alexandra Cyr

Introduction

Il est évident que tous et toutes dans tout le spectre politique sont offensés.es par la cupidité des compagnies d’assurance et par l’incapacité du système à fournir des soins adéquats à la population. Ce meurtre pour lequel Luigi Mangione est accusé, a été l’occasion de cette expression. Mais sans un mouvement de masse en faveur de Medicarepour tous et toutes, mené par un leadership politique fort, il est difficile d’imaginer comment la rage et le désespoir populaire peuvent mener à des changements durables.

Chandler Dandridge de Jacobin a interviewé le Sénateur Bernie Sanders pour connaitre ses réactions face à ce meurtre, à la cruauté du système de santé à buts lucratifs, et pour qu’il donne sa position envers Medicare pour tous et toutes, comment il envisage la promotion de l’unité dans l’électorat de la classe ouvrière et de la nécessité pour les dirigeants.es du Parti démocrate de se situer sur cet enjeu.

Chandler Dandridge : Nous approchons du 15ième anniversaire de l’Affordable Care Act (ACA) et les États-Unis sont encore dans les affres d’une sérieuse crise des soins de santé. En fait, depuis 10 ans, les profits des compagnies d’assurance n’ont cessé d’augmenter, le coût des primes est toujours la hausse, et les réclamations de base sont encore refusées. Pourquoi le Président Barak Obama en signant sa loi n’a-t-il pas réussi à mettre le système à jour ?

Bernie Sanders : Parce que la fonction première de cette loi est d’augmenter le nombre de personnes assurées en subventionnant l’industrie de l’assurance. Ça n’a jamais été d’aller aux racines du problème et de demander pourquoi nous dépensons au moins 2 fois plus per capita pour le système de santé que dans les autres pays ? Elle ne tenait pas compte de l’enjeu actuel du système qui ne donne pas, et j’insiste, ne donne pas de services de qualité à un coût acceptable.

La fonction est très évidente et n’a pas changé : que les compagnies d’assurance et les pharmaceutiques fassent le plus d’argent possible. Donc, si par définition vous avez un système organisé pour que les profits des compagnies d’assurance et de la pharmacie soient de l’ordre de dizaines de millions par année, il ne prendra pas en main les besoins de la population.

C.D. : En dehors de la crise actuelle, cet enjeu a largement été absent de l’élection de 2024. C’est une différence notoire par rapport à celles de 2016 et 2020. Vous avez voyagé dans tout le pays depuis quelques temps. Est-ce que les gens ont perdu intérêt et se sont résignés au statut quo ?

B.S. : NON ! Est-ce assez clair ?
De mon point-de-vue, et de celui de la majorité de la population, quand il est question de la crise du système de santé, il est clair qu’il est inopérant, non fonctionnel, cruel, largement inefficace et bien trop coûteux. C’est ainsi que les gens le comprennent. Quand je donne des conférences publiques la plupart du temps, je dit : «  Je veux savoir ce que vous pensez. Combien d’entre vous pensent que le système américain de soins de santé fonctionne bien ? S.V.P. Levez la main ». Il n’y en pas beaucoup. « Combien d’entre vous pensent qu’il est non fonctionnel » ? Presque toute la salle lève la main. C’est ce que les Américains.es comprennent et pour des raisons évidentes.

Nous avons eu 85 millions de personnes non assurées. Nous payons le plus fort prix pour les médicaments sous ordonnance dans le monde. Nos résultats sont pires que dans les autres systèmes de soin. Notre espérance de vie est plus courte. Il y a environ 60,000 personnes qui décèdent chaque année parce qu’elles n’ont pu voir un médecin à temps. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que notre système est fondamentalement non fonctionnel. Nous dépensons plus per capita pour les soins de santé et nous en tirons moins de valeur que dans tous les autres pays.

Ça me rend triste de voir que non seulement les Républicains.es n’ont rien à dire à ce sujet mais aussi que les Démocrates ne peuvent aller plus loin que de dire que l’Affordable Care Act sera protégé.

Mais la vraie crise n’est pas celle des soins de santé, c’est un débat politique, un débat sur le financement. C’est le pouvoir politique et financier de l’industrie et des pharmaceutiques qui fait que nous n’ayons jamais rejoint tous les autres grands pays sur terre qui garantissent les soins de santé à tous et toutes comme un droit humain. Ces pouvoirs dépensent d’énormes sommes pour s’assurer que ne puissions pas contester les bases du système actuel et que nous continuions à le maintenir sous la direction des compagnies d’assurance et des pharmaceutiques. Il faudra une révolution politique dans ce pays pour amener le Congrès à déclarer : « Vous savez quoi, nous sommes ici pour représenter les gens ordinaires, pour donner des soins de qualité aux gens ordinaires parce que c’est un droit humain », et qu’il ne se préoccupe pas des profits de ces compagnies.

C’est donc un enjeu politique de première importance. C’est ce à quoi nous allons nous attaquer. Et pour répondre à votre question, je suis sûr que la population est plus que consciente de la crise des soins de santé. Selon moi elle l’a en capté l’esprit. J’imagine que D. Trump travaille toujours sur « un plan » mais les Démocrates ne peuvent aller beaucoup plus loin que de protéger l’ACA.

C.D. : Après la victoire de D. Trump en novembre dernier, il était impossible de ne pas voir la montée des appuis qu’il a eues dans la classe ouvrière de couleur qui s’est appuyée sur la défection de sa contrepartie envers le Parti démocrate dans des élections antérieures. Est-ce que ce mouvement aurait pu être stoppé si les Démocrates avaient fait campagne en faveur de Medicare pour tous et toutes ou d’un autre système universel plus tôt ?

B.S. : Au tout début de cette campagne électorale j’ai fait faire un sondage. Nous avons questionné les Américains.es sur les enjeux les plus importants auxquels il faut faire face dont les soins de santé et Medicare pour tous et toutes. Vous ne serez pas surpris qu’une vaste majorité voit les soins de santé comme un droit humain. Il y avait un appui très important en faveur de Medicare pour tous et toutes. Et à ce moment-là, vous pouviez ouvrir la télé, la regarder tous les jours de l’année 24 heures sur 24 et vous ne verriez jamais une seule discussion à propos de Medicare pour tous et toutes. Nous ne sommes qu’un petit nombre, des médecins du programme national de santé, moi-même et quelques autres, a en parler. Imaginez ce qui se passerais si tout un Parti politique s’attaquait à l’industrie des assurances, aux pharmaceutiques et exigeait un changement.

Mais sans un tel haut-parleur, même avec un haut-parleur bien limité, les Américains.es comprennent que le système actuel est non fonctionnel. Il faut que nous changions de direction. Vous me demandez pourquoi la classe ouvrière a quitté le Parti démocrate ? Voici une des réponses. Si vous vous promenez en disant : « La seule chose que je puisse dire à propos des soins de santé c’est que je vais m’opposer à des coupes dans le financement de l’ACA … », He bien ! Ça ne répond pas du tout à la crise que nous avons au Vermont où les coûts d’assurance augmentent de 10 ou 15% par année. Les petites entreprises ne peuvent payer ça.

Il y a quelques jours j’ai parlé avec des syndicalistes des plus grands syndicats du Vermont. Ils me disent que dans chaque négociation ils ne peuvent obtenir d’augmentation de salaire parce que les assurances santé coûtent trop cher. Ça concerne le secteur privé et le secteur public. Non, je ne suis pas d’accord avec qui que ce soit qui pense que la population de ce pays n’a pas les soins de santé en tête. Je ne suis pas d’accord avec les politiciens.nes qui ne croient pas que ce soit un enjeu gagnant. La classe ouvrière américaine veut qu’on s’attaque aux compagnies d’assurance et aux pharmaceutiques peu importe à quel courant politique elle appartient, Démocrate, Républicain ou Indépendant.

(…) Comme je l’ai déjà dit, dans notre sondage Medicarepour tous et toutes, les soins de santé comme un droit humain, la baisse du coût des médicaments, l’extension de Medicare aux soins dentaires, auditifs et visuels, … tous ces enjeux sont éminemment populaires. Mais introduire ces options veut dire s’attaquer au pouvoir de puissants intérêts spéciaux et malheureusement, en ce moment, à cause du rôle des fortunés.es dans la politique il y a très peu de politiciens.nes qui soit prêt.es à se lever pour combattre en faveur de l’évidence.

Les gens sont bien conscients que le système ne fonctionne pas. Durant la campagne électorale les deux Partis se sont prononcés. Pour les Démocrates, tout va bien, le statut quo est adéquat il ne faudra faire que quelques corrections à la marge. D. Trump arrive en disant : « Le système est complétement non fonctionnel, je vais arranger ça ». Malheureusement, il va encore empirer les choses. Mais il a gagné parce que les électeurs-trices savent que le système ne fonctionne pas. Il est non fonctionnel. Le système de financement est défait, le système de soins est défait le système de logement est défait et celui d’éducation l’est aussi. C’est défait, ça ne fonctionne pas. Nous devons avoir un mouvement pour créer une société qui fonctionne pour tout le monde. Et nous pouvons le faire. Ce n’est pas facile mais c’est la bataille que nous devons mener.

C.D. : Il semble que nous soyons dans un processus de désengagement de classe, la classe ouvrière ne vote plus comme un bloc uni en fonction de ses intérêts économiques mais se disperse dans la totalité de l’offre politique et dans bien des cas derrière des multimillionnaires réactionnaires. Voyez-vous une campagne en faveur de Medicare pour tous et toutes capable de défaire ce processus ?

B.S. : Oui c’est possible. Pas complètement. Mais je l’ai vu au Vermont, je l’ai vu. Les gens disent : « Je ne suis pas d’accord avec votre position sur l’avortement » ou : « je ne vous suis pas quant aux droits des homosexuels.les mais je suis d’accord avec vos positions à caractère économique ». C’est comme cela que nous avons du succès avec les gens de la classe ouvrière. Je pense que si vous voulez sauver la démocratie dans ce pays, si vous voulez protéger sa classe ouvrière où dans beaucoup de cas, les salaires n’ont pas augmenté depuis des décennies, la pierre angulaire de votre approche doit être de dire de quel côté vous êtes. Est-ce que vous êtes du côté de la classe ouvrière ou de celui du 1% ? Quand vous aurez pris votre décision, tous les enjeux se placeront sur l’échiquier.

Les soins de santé sont un droit humanitaire. Nous allons attaquer les compagnies d’assurance. Nous allons mettre en place un système juste d’impôts et de taxes. Nous allons exiger un impôt sur la richesse et taxer les plus riches du pays. Nous allons mener une campagne envers des réformes des finances de telle sorte que les multimillionnaires n’achètent plus les élections. Évidemment tout cela se met naturellement en place et les gens en captent le sens mais il faut un leadership qui soit prêt à s’y engager.

Donc, la position absolue doit être de clarifier de quel côté vous vous situé. Êtes-vous du côté de la classe ouvrière ou de celui du 1% ? Quand vous avez pris votre décision, les enjeux se placent d’eux-mêmes.

J’ai lu, il y a quelques jours, les résultats d’un sondage dans le New York Times qui allaient comme suit : « Croyez-vous que le Congrès est plus intéressé à favoriser l’élite et ses membres que les gens ordinaires » ? Et très majoritairement la réponse a été oui. Donc nous devons avoir un leadership qui dise : « Non, nous sommes de votre côté ». Et dans ce cas vous devez vous attaquer aux puissants intérêts particuliers dont ceux des compagnies d’assurance et des pharmaceutiques. Si vous faites cela, non seulement vous introduisez de bonnes politiques mais vous gagnez les élections.

C.D. : La semaine dernière, Luigi Mangione, 26 ans, a été accusé du meurtre du P.D.G. de la compagnie UnitedHealthcare assassiné sur un trottoir de Manhattan. Les réactions à ce meurtre sont publiques et une tendance forte est de dire que l’industrie devait le voir venir. Certains.es affirment qu’il s’agit d’un point tournant dans la population quant aux inégalités dans les soins de santé, à la pression pour le profit de la part des compagnies d’assurance et un prélude au renforcement de la résistance de la population. D’autres craignent que l’utilisation de la violence soit un symptôme morbide d’un mouvement de masse sur le déclin, un signe de désespoir politique. Qu’en pensez-vous ?

B.S. : Permettez-moi de dire ceci : il tombe sous le sens que de tuer qui que ce soit …..cet homme est le père de deux enfants. On ne tue pas les gens. C’est aberrant. Je le condamne de toutes mes forces. C’était un acte terrible.

Et on voit en ligne, tant de gens furieux contre les compagnies d’assurance qui font des profits faramineux en niant à leurs assurés.es et à leurs familles les soins qui leur sont désespérément nécessaires. Ces histoires ne cessent de se répéter : « Ma mère devait avoir des traitements pour un cancer et je n’ai pas pu les lui trouver. La compagnie d’assurance a refusé de les assumer. Des bureaucrates quelconques ont rejeté sa demande. Elle est décédée ». Ou encore : « Mes enfants souffrent parce que je ne peux pas avoir les médicaments nécessaires. (L’assurance) a refusé la requête du médecin ».

Ce que nous voyons c’est un déchainement de rage contre les compagnies d’assurance, c’est un reflet des sentiments de la population envers notre système de soins actuel. Il ne marche pas. C’est cruel. Je vous le dis : 60,000 personnes meurent tous les ans parce qu’elles ne peuvent voir un médecin à temps. 60,000 personnes !

Et voici une autre statistique dont on ne parle jamais : non seulement notre espérance de vie est raccourcie par rapport aux autres pays riches mais si vous appartenez à la classe ouvrière vous vivez de cinq à dix ans de moins que les autres plus riches. Donc, appartenir à la classe ouvrière dans ce pays avec le stress que ça suppose, les difficultés économiques avec lesquelles vous vivez, le manque de soins vous fait perdre de cinq à dix ans par rapport aux plus riches, c’est absolument inacceptable. C’est un outrage. Et que nous n’en parlions pas est pire encore.

Donc, nous avons un système qui ne marche pas. C’est cruel. Les gens le savent mais malheureusement, nous n’avons pas le leadership politique capable d’attaquer la cupidité des compagnies d’assurance des pharmaceutiques et leur dire : « Vous savez quoi ? Nous allons rejoindre le reste du monde et changer de direction complètement ».

Le meurtre est absolument aberrant. Nous n’allons pas réformer le système de soins en tuant les gens. Le moyen par lequel apporter ce genre de changement nécessaire dans les soins de santé, c’est par un mouvement politique qui comprends que le gouvernement doit nous représenter tous et toutes, pas que le 1%. Et en tête de liste il faut absolument que l’idée que les soins de santé sont un droit humain soit comprise. Dans cette situation, ce n’est même pas que plus d’argent soit dépensé qui soit prioritaire. Nous possédons déjà en ce moment des études qui montrent qu’il y a tant de gaspillage et tant de frais administratifs et tant de bureaucratie dans notre système qu’autrement il serait possible de prodiguer des soins de qualité à tous les hommes toutes les femmes et enfants de ce pays sans dépenser plus que les 4 mille milliards 400 mille dollars que nous dépensons en ce moment. C’est une somme astronomique.

Tuer quelqu’un n’est pas le moyen de réformer notre système de soins de santé. C’est aberrant et immoral. Le moyen c’est que les gens s’assemblent pour le faire.

Nous devons mettre plus d’argent dans la prévention, que les médecins et les infirmiers.ères s’y consacrent et que nous diminuions radicalement les frais d’administration. Le coût de l’administration de Medicare est environ 2%. Dans les compagnies d’assurance il est entre 12% et 14%. Des millions et des millions de dollars vont aux salaires des P.D.G.s chaque année dans le secteur privé. Ce n’est pas ainsi que nous devons dépenser l’argent des soins de santé. En même temps, nous n’avons pas assez de médecins, d’infirmiers.ères et de dentistes.

Tuer quelqu’un n’est pas le moyen de réformer notre système de santé. C’est aberrant et immoral. Le moyen, c’est de rassembler les gens et comprendre que c’est un droit pour chaque Américain.e de pouvoir aller voir un.e médecin quand il le faut et de ne pas avoir à débourser pour ça. Ce n’est pas une idée radicale ! Ça existe à 50 milles de chez-moi au Canada et sous une forme ou une autre partout dans le monde.

Je me souviens avoir demandé à des Européens : « Savez-vous ce que c’est qu’une franchise ? Ils ne savent même pas de quoi nous parlons. Notre système est compliqué et inhumain. Donc, ma réponse à votre question est : oui nous avons besoin d’un mouvement politique. Les soins de santé sont une partie intrinsèque de n’importe lequel mouvement politique progressiste.

C.D. : On entend beaucoup dire : « l’idée de B. Sanders en faveur de Medicare pour tous et toutes c’est tirer des plans sur la comète. Ce serait agréable mais ce n’est qu’une fantaisie ». On pense que c’est une aspiration mais inopérable structurellement, impossible à réaliser politiquement etc. etc. Que répondez-vous à ces critiques ?

B.S. : Si c’est aussi fou, pourquoi est-ce que c’est en place à 50 milles de chez-moi ? Bien sûr, le système canadien n’est pas parfait. Mais si vous devez recevoir une transplantation cardiaque à un hôpital de Toronto, où les soins sont de grande qualité, savez-vous combien il vous en coutera ? Le savez-vous ? Zéro ! Sauf si vous avez stationné votre voiture dans le stationnement. Il faudra payer, ce n’est pas gratuit. Mais c’est tout. Vous pouvez consulter n’importe quel médecin sans jamais débourser quoi que ce soit.

Et si c’est une idée si terriblement irréaliste pourquoi ce genre de système existe-t-il dans tous les sapristi de pays autres que les États-Unis d’Amérique ? C’est le premier point. Donc ce n’est pas une idée délirante. Nous sommes l’exception à la règle.

(…)

Deuxièmement, dire « ça ne marche pas » ; il y a quelques jours, Elon Musk a posté quelque chose sur internet où il soulignait à quel point les frais administratifs dans le système de soins américain étaient élevés en comparaison à ce que c’est dans d’autres pays. Dans certains cas, c’est plus du triple. Nous gaspillons des centaines et des centaines de milliards de dollars.

Vous vous rendez à votre hôpital local par exemple. Il est probable qu’il n’a pas le nombre de médecins et d’infirmiers.ères adéquat. Allez faire un tour au sous-sol au département de la facturation et vous verrez des douzaines et des douzaines de personnes au téléphone dire (à leur interlocuteur) que sa dette envers l’hôpital est de 58,000$ et qu’il faut la payer. C’est ce qui a été éliminé au Canada. De même au Royaume uni et dans d’autres pays, ça a été éliminé.

Donc nous devons travailler à instaurer un système de soins à but non lucratif, universel, qui donne accès à tous et toutes, à coûts corrects et où les décisions médicales ne sont pas prises par les bureaucrates des compagnies d’assurance, mais par les médecins. Ça existe partout ailleurs dans le monde. Ce n’est pas une idée radicale. Les études ne cessent de nous démontrer que nous perdons d’immenses montants d’argent en bureaucratie, en facturation et en rémunération des P.D.G.s au lieu de dispenser les soins de santé dont nous avons besoin.

Ça nous ramène à ce que je disais plus tôt : vous ouvrez la télé, qui parle de Medicare pour tous et toutes ? Occasionnellement c’est moi et quelques autres personnes. Mais malgré tout il y a un soutien important en sa faveur. Imaginez si un Parti politique prônait cela.

Contributeurs : Bernie Sanders est un sénateur américain du Vermont.
Chandler Dandridge est un psychothérapeute et éducateur américain. Ses intérêts cliniques tournent autour de la toxicomanie, de l’anxiété et de l’exploration de moyens créatifs d’améliorer la santé mentale publique.

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