Kaveh Boveiri
— Pourquoi vous êtes-vous serré la main avec le militant armé de Hamas ?
— « Ils étaient gentils avec moi », répond Yocheved Lifschitz, la femme israélienne de 85 ans de kibboutz Nir Oz à la question d’un journaliste, lors de sa libération d’otage de 17 jours à Gaza.
— Pourquoi voulez-vous rester à Gaza, malgré la possibilité de retourner à un endroit sécuritaire, et malgré la menace de perdre votre vie ?
— Parce qu’ici c’est notre maison ; nous sommes parmi notre peuple ; nous ne laissons pas notre peuple derrière nous dans l’enfer « nous restons ici pour continuer notre service à une communauté de 559 personnes, parmi lesquelles il y a des malades, des blessés, des ainés et des personnes en situation de handicap 1 », répondent les deux jumelles María del Pilar et María del Perpetuo Socorro Llerena Vargas.
Ces deux sœurs réitèrent également la voix de la décision d’environ un peu plus de 1000 chrétiens qui sont déterminés de ne pas quitter le nord de Gaza : « on vit ensemble, on meurt ensemble ».
Ainsi, ces caractères forment un triangle. Dans un angle, nous voyons le militant de Hamas qui libère la femme ainée, dans l’autre, cette femme libérée qui reconnaît la gentillesse dans ses gardiens et dans la troisième de ces deux sœurs, et les membres de la communauté chrétienne qui peuvent sortir, mais choisissent une piste différente.
Ces personnes forment un triangle des personnages vivants et sont similaires aux caractères de la pièce de théâtre Nathan le sage, publiée en 1779. Cette œuvre est créée par dramaturge allemand Gotthold Ephraim Lessing. Dans cette pièce, Nathan représente le côté juif, Saladin le côté musulman, et Le templier le côté chrétien.
Ces personnages fictifs sont également les exemplaires de croyants qui considèrent la religion comme un issu non-politique qui a sa racine dans la tolérance mutuelle, pratiquée des siècles et des siècles par les croyants de ces trois religions abrahamiques, mais aussi par d’autres peuples de racines et de croyances différentes.
Dans la pièce de théâtre et aussi dans la réalité, la question de l’origine et l’antériorité sont suspendues. Et ainsi la tyrannie de chacune de ces trois religions sur les deux autres est réfutée. Au lieu de l’origine, la vertu est dorénavant ce qui compte.
Ainsi, les vrais personnages dans ces interactions ont déjà saisi et effectué en réalité le message de Nathan le sage sans peut-être l’avoir lu. La compétence cérébrale de décideurs de massacre actuel de Gaza est loin de compréhension de message de convivialité des religions dépeint dans cette pièce et sa mise en pratique par ces personnages dans la réalité.
Mais oui ! La vérité est la première victime de la guerre. Cet adage, dont la référence peut être tracée jusqu’à l’antiquité, est véritable dans le cas de massacre ou le génocide de Gaza que nous témoignons quotidiennement.
En même temps, nous témoignons l’émergence d’autres éléments de vérité, basés sur la convivialité et la tolérance. Les éléments qui restent inconnus par les politiciens qui prennent la religion comme un prétexte à recréer la haine. Une recréation de la haine qui ne vise qu’à gagner leurs intérêts géopolitiques et économiques. La déformation de la vérité est incontournable pour créer cette haine et attendre leurs objectifs. À quel prix ? Peu importe !
Note
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