D’entrée de jeu, nous reconnaissons que le gouvernement a fait des pas dans la bonne direction avec l’instauration de ce programme individualisé qui permettra d’augmenter le revenu nettement insuffisant de certaines personnes, dites « lourdement handicapées ». De plus, d’autres gains sont importants comme :
— Le chèque qui sera versé en fonction de l’individu (la personne ne sera pas pénalisée si elle est en couple) ;
— Le droit d’avoir certains actifs et de conserver leur héritage ;
— Le droit de conserver une plus grande part de leur gain en emploi.
Cependant, certains éléments nous préoccupent comme les personnes visées et les critères pour y avoir droit, ainsi que les montants accordés.
Pourquoi ajouter une nouvelle catégorie ? Une personne qui présente des contraintes sévères à l’emploi et qui dépose une demande d’aide sociale n’a-t-elle pas les mêmes besoins qu’une autre personne ayant aussi des contraintes et qui reçoit de l’aide sociale depuis au moins 66 des 72 derniers mois ? Pourquoi cette disparité et cette discrimination à l’égard de cette même catégorie de prestataires de la solidarité sociale ?
Sachant qu’en 2016, la mesure du panier de consommation était de 17760$, le montant annoncé qui atteindra 18000$ d’ici 5 ans tiendra-t-il la rampe ? En effet, le projet de loi prévoit que le montant du revenu de base sera augmenté graduellement, mais le coût de la vie aussi continuera d’augmenter ce qui atténuera l’effet bénéfique de cette augmentation au terme de 2023.
Ce projet de loi qui vise à augmenter les revenus pour des personnes ne pouvant pas exercer un emploi démontre clairement que le gouvernement reconnaît que les montants accordés actuellement sont trop bas pour vivre décemment, mais il nous démontre aussi qu’il y a des pauvres méritants et des laissés-pour-compte…
Selon le gouvernement, cette nouvelle mesure aidera à terme 84000 personnes qui présentent des contraintes sévères à l’emploi. L’objectif d’aider ces personnes à réduire leur situation de pauvreté d’ici 2023 est certes louable, mais que fera le gouvernement pour les autres personnes démunies, quand on sait que le Québec compte 802377 personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté ?
Geneviève Bouchard et Mylène Lagloire de l’Action Plus ; Manon Brunelle d’Illusion Emploi de l’Estrie et de Line Marcoux du Comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté.
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