Lors d’une entrevue radiophonique donnée à Paul Arcand le 9 mai dernier sur les ondes du 98,5, le ministre Roberge affirmait avec conviction qu’il prendrait des mesures spéciales pour corriger le tir et qu’il était prêt à aller plus loin. « Il n’y aura pas d’enfants qui vont perdre l’aide alimentaire qu’ils ont aujourd’hui et dont ils ont besoin, c’est très clair. Il y a de l’argent de plus, on va protéger les enfants. »
La réalité semble être toute autre. « Le ministre Roberge n’a pas octroyé de sommes supplémentaires, ce qu’il a fait, c’est d’exiger des commissions scolaires qu’elles puisent à même leur budget dédié au support aux élèves pour poursuivre la mesure alimentaire dans les écoles touchées, c’est inacceptable », déplore Shannon Franssen de la Corporation de développement communautaire de Saint-Henri. « Non seulement il n’a pas respecté sa promesse mais en plus il demande de réduire des services déjà amplement insuffisants aux élèves », s’indigne Camille Trudelle d’Action-Gardien, la Corporation de développement communautaire de Pointe-Saint-Charles.
Plus de 1200 signatures ont été récoltées depuis le lancement de la déclaration commune cosignée par les deux corporations, de nombreux parents des quartiers touchés, la Coalition montréalaise des Tables de quartier ainsi que la Table sur la faim. Voici un rappel des trois revendications :
1.Une mesure alimentaire pour le rentrée 2019
2.Une mesure alimentaire pour tous les enfants vivants sous le seuil de faible revenu d’ici 2020
3.L’instauration d’une politique alimentaire scolaire universelle
En entrevue à Radio-Canada au début du mois de mai, la présidente de la CSDM, madame Harel-Bourdon, affirmait qu’il en coûterait 20 M$, soit 14,5 M$ de plus que le financement actuel, pour offrir la mesure alimentaire à 1$ à l’ensemble des enfants de la CSDM vivant sous le seuil du faible revenu, soit le tiers des élèves de la commission scolaire. « Sachant que l’accès à un repas nutritif sur l’heure du midi améliore de façon significative la concentration des élèves et par le fait même leur réussite, comment le gouvernement Legault peut-il affirmer avoir les enfants comme priorité tout en refusant d’investir les millions supplémentaires pour supporter ces enfants ? », affirme Yves Bellavance de la Coalition montréalaise des tables de quartier.
Nous demandons au ministre Roberge d’expliquer aux Québécois et aux Québécoises comment il compte respecter sa promesse d’assurer le maintien de la mesure alimentaire dans les écoles ciblées à la rentrée 2019 et de répondre à la demande d’étendre la mesure à l’ensemble des enfants vivant sous le seuil du faible revenu à partir de septembre 2020.
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